Affaire de « 2020 est bouclé » en Côte-d’Ivoire: «Si vous avez bouclez la porte 2020, le peuple changera la serrure du palais présidentiel…»

Sylvain Takoué, Président du Rassemblement des Fiers Ivoiriens (R.F.I.), répond aux caciques du Parti unifié :

On n’entend plus que cela dans le pays : « 2020, c’est bouclé ! » Les endoctrinés du fameux parti unifié et ultraconservateur crient à tue-tête ce slogan sur tous les toits. Pour eux, il n’y a plus que cela qui compte : conserver le pouvoir, d’une main de fer et d’une poigne d’acier. Quant aux misères économiques et aux difficiles conditions sociales du peuple, ils s’en moquent. S’agissant des réformes de la CEI, du Code électoral, du Conseil constitutionnel, de la Cour suprême, selon les désidératas du peuple et les convenances de la démocratie, ils n’en ont cure. Ce qu’ils veulent, c’est de visser et boulonner à l’extrême leur chef bien-aimé sur le fauteuil du pouvoir. C’est de bétonner et marbrer le pouvoir entre ses mains. Qu’ils sont heureux de décider à la place du peuple !

A moins qu’ils ne programment des fraudes électorales massives (qui, d’ailleurs ne passeront pas) à la présidentielle de 2020, à moins qu’on ne soit plus en démocratie, à moins qu’il n’y ait pas élections, ils se berneront toujours à croire que 2020 est effectivement bouclé en leur faveur.

Mais disons à ces frères trop enthousiastes qu’ils s’égarent, que le fanatisme qu’ils éprouvent pour la personne de leur prince les égare. Disons à ces frères, qui sont encore dans l’aveuglement du culte de la personnalité de leur guide attitré, que le temps de ce fanatisme est révolu, car il n’y a plus de démiurges en politique, qu’il n’est plus question que le peuple éclairé se laisse aller aux émotions puériles qu’inspire la personnification du pouvoir d’Etat, exacerbée par l’homme des promesses non tenables. Ce contexte, où un chef d’Etat représentait Dieu sur terre, est dépassé. C’est ce changement, c’est cette rupture qui arrive, pour n’avoir que des institutions démocratiques fortes. Un peuple, ça ne suit plus bêtement d’obscurs bergers, ça réfléchit. Regardez ce qui se passe actuellement en France sous Macron, au Venezuela sous Maduro, au Soudan sous Omar El Béchir. Regardez ce qui s’est passé, juste hier, au Burkina Faso sous Compaoré, au Zimbabwe sous Mugabe, en Afrique du Sud sous Zuma. Ceux qui, en Côte d’Ivoire, ne chantent que les louanges pour l’inamovibilité d’un chef d’Etat perdent leur temps. Ils ne comprennent même pas qu’ils sont ceux-là qui ne veulent rien voir changer ni avancer. Ils s’époumonent à vouloir nous tirer en arrière, et ne savent pas encore qu’ils se perdent sur ce chemin du passé où un prince exacerbait les fantasmes du peuple affamé, mais qui se satisfaisait uniquement de voir ce prince passer dans la rue, enfermé dans sa carrosse dorée. Ces griots du chef d’Etat seront bientôt désavoués par la réalité des choses.

D’ailleurs, voilà qu’une éminence grise, qui n’est même pas de la Côte d’Ivoire, contredit déjà ce chef d’Etat ivoirien dont on préparerait la longévité et l’immortalité au pouvoir en Côte d’Ivoire : il s’appelle Kako Nubukpo. C’est un ancien ministre Togolais. A peine le chef d’Etat ivoirien, au sortir de sa énième audience à l’Elysée, auprès du Président français Emmanuel Macron, s’aventurait encore, sans qu’on le lui demande vraiment, à défendre le franc CFA, que cet éminent Coordonnateur des états généraux du même franc CFA, le désavouait ouvertement sur la chaîne de télévision française France 24. « Monsieur Ouattara a l’âge du franc CFA. Moi, je pense qu’ils devraient tous prendre leur retraite, lui et le franc CFA. Il se trompe d’époque. Vous savez, la période où un chef d’Etat, dans son palais, tout seul, demande à toute une population d’être silencieuse sur des questions quotidiennes, cette époque est révolue. Donc, il faut, aujourd’hui, que les chefs d’Etat comprennent que la jeunesse africaine veut participer à la construction de sa destinée », a déclaré l’ancien ministre togolais.

N’allons pas trop loin, mais retenons simplement qu’il dit bien que le temps, où un chef d’Etat, tout seul dans son palais, exige à tout un peuple de se taire sur les problèmes corrosifs de la société, est dépassé. N’est-ce pas tout à fait clair comme pensée ? Force reste au peuple et il n’y a rien de plus légitime que la volonté d’un peuple qui se réveille de l’inertie.
Donc, si par rapport à la présidentielle prochaine, une minorité de partisans du chef d’Etat, rêvant de monarchisme, nous dit, en Côte d’Ivoire, que la porte de 2020 est bouclée, le peuple ivoirien n’aura qu’une chose toute simple à faire : changer la serrure du palais présidentiel et remettre les clefs neuves au prochain nouveau locataire. C’est tout ! Quand une porte est intentionnellement bouclée et que sa clé est confisquée par le mauvais locataire de la maison, non seulement le propriétaire a le droit de le vider correctement des lieux avec ses bagages, mais il a tout aussi le droit de changer la serrure. Quand une porte elle est verrouillée, on en fait sauter les verrous. Ce n’est pas compliqué à faire ! Et en 2020, c’est ce qui va se passer : le peuple votera massivement pour faire partir l’actuel mauvais locataire du palais présidentiel, qui veut s’y faire verrouiller par les siens pour continuer à décider seul de la vie du pays.

Non, ça ne se fera pas comme cela. Seul le peuple a le dernier mot. C’est le peuple qui est le vrai propriétaire de ce palais présidentiel où le chef d’Etat n’est que simple locataire. Même si on l’appelait « Brave tchè », il ne peut pas braver indéfiniment le peuple à qui appartient le palais présidentiel. C’est le peuple qui décide de qui va habiter sa maison de location. Et le moment est venu pour le peuple ivoirien de dire à l’actuel locataire : ta caution de location est finie, quitte ma maison que tu as abîmée, je vais la restaurer, la repeindre et la louer à nouveau à quelqu’un d’autre de mon choix !

C’est ce qui va se passer bientôt. Les gens qui soutiennent ce mauvais locataire du palais présidentiel peuvent inventer tous les slogans possibles et imaginables, dédiés à sa seule et unique personne, mais il partira du palais. Ils ont exigé et obtenu que d’autres libèrent leurs tabourets. Mais c’est le fauteuil que leur chef libérera, c’est le palais présidentiel que leur chef libérera. Notre travail, c’est de demander au peuple de se préparer à concrétiser cette libération par les urnes.

Sylvain Takoué,
Président du
Rassemblement des Fiers Ivoiriens (R.F.I.)

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