95% de l’oignon importé en Côte-d’Ivoire: L’interprofession demande l’aide de l’Etat pour réduire cette dépendance

François VANIE

Le directeur exécutif de l’Interprofession de l’Oignon de Côte d’Ivoire (IOCI), principal interlocuteur des acteurs de la filière oignon, Komenan Koffi, demande ‘’un coup de pouce de l’Etat’’ pour réduire le taux de « 95 % » d’oignons importés, dans une interview accordée à ALERTE INFO.

Vous êtes le principal interlocuteur de la filière oignon, quels en sont les acteurs ?

L’IOCI renferme trois collèges. Il y a le collège des producteurs, celui des commerçants-importateurs et enfin le collège des semenciers. En 2018, nous avons recensé 10.000 producteurs.

L’Etat a décidé d’avoir un seul interlocuteur dans la filière oignon. Après l’assemblée générale constitutive en avril 2014, l’IOCI a officiellement obtenu un décret de reconnaissance le 30 novembre 2016. Avant cette date, il n’y avait aucune autre structure qui gérait la filière oignon dans notre pays.

Quelles sont les sources de financement de l’IOCI ?

Dans la loi qui crée les interprofessions, il y a le mécanisme de financement. Nous attendons la signature d’un autre décret pour la mise en place des cotisations des acteurs de la filière. Pour l’instant, nous fonctionnons sur fonds propre des administrateurs.

On trouve l’oignon dans les marchés ivoiriens, quelles sont les quantités qu’on y trouve ?

Il y a la production nationale, il y a la production qui vient de la sous-région et celle qui vient de pays d’Europe et d’Afrique du nord. Jusqu’en fin d’année 2018, la production nationale était d’environ 8.000 Tonnes. Pour la sous-région, l’oignon vient du Niger, du Burkina et du Mali mais le Mali c’est surtout les échalotes. De cette partie c’est autour de 64.528 Tonnes que nous avons reçues en 2017, nous attendons de consolider les chiffres de 2018 qui sont estimés à 67.000 Tonnes. La Hollande, l’Espagne l’Italie, le Maroc et l’Egypte, la quantité déversée ici est autour de 68.000 Tonnes.

Quel organisme fixe le prix de l’oignon en Côte d’Ivoire ?

Pour l’oignon, c’est le marché qui régule le prix. Le prix part de 250 francs CFA à 1.000 francs le Kilogramme. Actuellement le prix est de 450 francs CFA le kilo sur les marchés de gros. Les marchés de gros sont le marché de Bouaké (centre du pays), le marché d’Attécoubé (centre nord d’Abidjan), le marché gbêgba d’Adjamé (centre nord d’Abidjan), le marché d’Adjamé gare, le marché d’Adjamé Forum et le marché de Treichville (Sud d’Abidjan). Le prix varie en fonction de la quantité d’oignons dans ces marchés.

Quelle est la quantité d’oignon importée en Côte d’Ivoire ?

Notre pays importe une grande quantité d’oignon. Les chiffres parlent d’environ 135 000 tonnes. Nous ne produisons que 5% de la quantité d’oignons présente sur le territoire. La Côte d’Ivoire importe 95% de sa consommation en oignon soit un manque à gagner de 42 milliards de francs CFA que l’Etat perd chaque année.

Que proposez-vous pour réduire ces importations ?

On peut produire l’oignon ici jusqu’à en exporter, la terre est propice. Les pays voisins qui inondent nos marchés en oignon ne sont pas mieux fournis en conditions climatiques que nous. Au Burkina Faso, c’est l’Etat qui a appuyé la construction des espaces aménagés pour le maraîchage, c’est une volonté politique. Ici, les femmes qui produisent avec les moyens traditionnels font 6.000 Tonnes. Si on les organise, on leur donne la petite motorisation, la mécanisation, elles pourront faire mieux. C’est un petit coup de pouce que l’IOCI attend de l’Etat. Nous avons proposé un programme oignon. Nous sommes en plaidoyer, on attend.

Nous appelons les ivoiriens à produire de l’oignon. L’oignon peut se produire sur toute l’étendue du territoire. Avec nos tests, nous avons produits dans les villes de Oumé, Vavoua, Bouaflé, Kotobi, Bouna, Bondoukou.

L’IOCI organise chaque année deux sessions de formation en mars et en août à l’endroit de tous ceux qui veulent produire de l’oignon. En Côte d’Ivoire, il y a des cycles de production, le cycle pluvial et pendant la récolte, vous semez encore pour l’autre cycle sec. L’oignon se récolte après quatre mois.

D’ici cinq ans, nous voulons réduire notre dépendance de 30% c’est-à-dire produire 36.000 Tonnes.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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