Échec du programme de logements sociaux en Côte-d’Ivoire avec 10 000 logements livrés sur 150 000 promis

La Côte d’Ivoire va faire appel à des opérateurs internationaux pour relancer son programme de logements sociaux

(Agence Ecofin) – Dans le but de relancer son programme de logements sociaux qui a visiblement du plomb dans l’aile, le gouvernement a décidé de faire appel à des opérateurs internationaux afin de produire plusieurs milliers d’habitations par an. C’est ce qu’a déclaré récemment, le ministre ivoirien de la Construction, du Logement et de l’Urbanisation, Bruno Nabagné Koné (photo).

« Le gouvernement va faire appel à des opérateurs internationaux ayant une capacité financière et technique avérée, afin de produire 10 000 à 20 000 logements par an.», a déclaré Bruno Nabagné Koné à une tribune d’échanges organisée à Abidjan. Révélant par la même occasion « la mise en place d’un dispositif pérenne de financement du logement social et la facilitation de l’accès au crédit immobilier ».

Selon le ministre, cette volonté du gouvernement de relancer le programme de logements sociaux a pour objectif d’accélérer la remise des logements aux souscripteurs, mais principalement de renforcer sa politique de logements sociaux face au retard que celle-ci a accusé.

« Aujourd’hui, les conditions sont créées pour relancer le programme de logements sociaux qui figure au nombre des projets prioritaires du Programme Social du Gouvernement pour la période 2019-2020.», a-t-il insisté.

Rappelons que sur un objectif initial de 150 000 logements, seulement 10 249 avaient été achevés dans le cadre de ce programme à fin novembre 2018, soit un taux de réalisation de moins de 10%.

Notons par ailleurs, que le déficit en logements en Côte d’Ivoire est passé à 600 000 unités en 2018, contre 400 000 en 2012, avec une demande annuelle de logements estimée à 200 000 unités.

Zeinab Dosso (Stg)

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5 réflexions au sujet de “Échec du programme de logements sociaux en Côte-d’Ivoire avec 10 000 logements livrés sur 150 000 promis”

  1. Programme irréalisable tout simplement. Pendant 8 ans seulement 10 000 logements réalisés et c’est en 2 ans que vous allez réaliser 20 000? Avec votre préoccupation d’être réélus là! Yako à ceux qui y croient,

  2. A chacun son appréciation sur cette opération. Je préfère voir le verre à moitié plein que le verre à moitié vide. Je félicite le gouvernement pour les 10.000 logements. Je me dis que si chaque Président après FHB faisait 10.000 logements, beaucoup de nos compatriotes seraient propriétaire d’au moins une maison..

  3. UN QUIPROQUO QUI DURE…

    Il faut parfois oser appeller les choses par leur nom.

    1. Il n’y a plus d’assiette foncière publique en zone immédiatement habitable autour d’Abidjan. La mise en situation d’exploitation des offres disponibles est très coûteuse et exige du temps.

    2. Aucun partenariat ne pourra être obtenu sans cette disponibilité foncière.

    3. Les offres qui pourraient trouver preneurs dans un laps de temps tolérable pour un investisseur étranger doivent concentrées autour d’Abidjan. Pas ailleurs… concentration des emplois et donc des capacités financières potentielles dans cette niche. Construisez 100 logements de 8 à 10 millions à Daloa ou Man. Et vous compterez le nombre d’années pour les vendre toutes…

    4. Le ministère de la ville de concert avec celui de l’urbanisme doit oeuvrer avec patience pour un rééquilibrage territoriale des investissements et donc des emplois durables.

    5. Il faut choisir ses priorités. Combler le déficit existant à 80% à Abidjan en 5 ans étant impossible toutes choses étant égales par ailleurs, il y a lieu de requalifier cette ambition…

  4. UN QUIPROQUO QUI DURE…(SUITE)

    Un logement décent à moins de 12 millions hors charges d’aménagement pour une famille de 5 personnes c’est difficile aujourd’hui sans subventions.

    Les chinois offrent des alternatives. Mais ces produits pourraient ils trouver preneurs quand ils reviennent à 15 millions TTC ?

    LE DEBAT DOIT ÊTRE PUBLIC ET DONC CANTONNÉ ET ENFERMÉ DANS UN ENGAGEMENT DE CAMPAGNE.

  5. @ wara,
    Je vous considère comme un sachant sérieux et je vous trouve réaliste. « Oser appeler les choses par leur nom » et « LE DEBAT DOIT ÊTRE PUBLIC ET NON CANTONNÉ ET ENFERMÉ DANS UN ENGAGEMENT DE CAMPAGNE »…
    Il est totalement illusoire, au regard des coûts des parcelles et du matériel de construction, de reproduire les programmes SICOGI et SOGEFIHA sans subvention de l’Etat. Même les exonérations de TVA ou la fourniture par l’Etat des parcelles ne suffiront pas. Les 10.000 premiers logements sont d’une qualité qui laisse à désirer et les opérateurs immobiliers, malgré l’économie sur la qualité, ne rentrent toujours pas dans leurs fonds.
    Et pourtant, au rapport qualité-prix, sans être dans les fourchettes fixées par l’Etat pour les logements sociaux, certains opérateurs proposent des logements légèrement plus chers mais différents en terme de verticalité au lieu du tout horizontal.

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