Côte-d’Ivoire: Vers la privatisation des Centres hospitaliers et universitaires publics ?

Opinion

Hier [mercredi], le Conseil des ministres de Côte d’Ivoire a annoncé un projet de loi qui bouleversera radicalement le paysage sanitaire national. En gros, il ouvre la voie à la privatisation des Centres hospitaliers et universitaires, par le biais de concessions de service public – un peu comme cela a été le cas quand Alassane Ouattara était Premier ministre et qu’il a fallu transférer au copain Martin Bouygues les services publics de l’eau et de l’électricité.

– Il n’y a pas une autre manière de comprendre le communiqué du Conseil des ministres, quand il évoque « un modèle de gouvernance » qui garantit « la participation des établissements hospitaliers privés au service public hospitalier, tout en préservant son caractère social ».

– Ce schéma conforte le modèle économique de l’hôpital (privé) mère enfant de Bingerville, subventionné par l’Etat au nom d’une mission sociale dont la Fondation de Dominique Ouattara fixe toute seule les contours.

– Il y a fort à parier que comme lors de l’ouverture au privé de l’audiovisuel, la « famille régnante », tout aussi active dans les médias que dans le business médical, s’octroiera la plus grosse part de ce nouveau gâteau.

– Depuis qu’il a pris le pouvoir, le « clan » a construit ex nihilo, via Christian Delmotte, l’ex-conseiller médical de Ouattara, ce qui est aujourd’hui le plus gros conglomérat de cliniques privées du pays (HMAO), aux côtés du capital-investisseur Amethis, qui place notamment les sous de la Caisse nationale de prévoyance sociale – dont on imagine qu’elle ne peut rien refuser au « boss ».

– L’ambition est donc de devenir le leader écrasant du marché de la santé. Dès lors, on peut imaginer que nos « libéraux » au pouvoir deviendront les plus fervents avocats de l’Assurance maladie universelle – avec des cotisations qui seront substantielles et non les 1000 FCFA par individu de la propagande de campagne. Vous vous imaginez la belle rente, assise sur un marché qu’il sera quasi-impossible de pénétrer tant le leader sera écrasant !

– Il faut donc penser à ces gros profits pour comprendre pourquoi il est impensable pour le clan de quitter le pouvoir en 2020. Et pour imaginer jusqu’où il pourra aller afin de le garder.

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