Emploi jeunes en Côte-d’Ivoire: Les solutions de Hamed Koffi Zarour devant la Jeune chambre internationale d’Abidjan

«Mettre en place un dispositif qui prenne en compte la préférence nationale» M. Hamed Koffi Zarour.

Comment trouver des solutions à l’épineuse question de l’emploi des jeunes dans un monde du marché de plus en plus difficile d’accès et en pleine mutation ? Tel a été l’enjeu de la conférence publique organisée par la jeune chambre internationale d’Abidjan (JCI- Abidjan) ce samedi 9 mars 2019 à Abidjan au Plateau; rencontre qui a réuni, divers acteurs et partenaires du secteur de l’emploi.

Sous la houlette de la Jeune chambre internationale d’Abidjan (JCI- Abidjan), un débat d’échanges enrichissants a réuni les acteurs et partenaires du monde de l’emploi : Le Ministère de la Promotion de la Jeunesse de l’Emploi des Jeunes, l’Agence Emploi Jeunes(AEJ) et l’ONG ‘’Agir Pour la Côte d’Ivoire’’. Au cours de cette rencontre qui a accueilli de nombreux jeunes dans la salle de conférence d’un complexe hôtelier de la capitale économique, différentes questions sur l’emploi des jeunes ont été relevées, soulignant les attentes grandissantes des jeunes diplômés en quête de débouchés : pourquoi la jeunesse ivoirienne diplômée, en dépit des efforts consentis par l’Etat ivoirien relativement aux structures existantes, peine-t-elle à s’insérer dans le tissu économique du Pays ? Comment l’Etat ivoirien peut-il absorber ce taux de chômage de sa jeunesse qui est un atout pour le développement du Pays ? Pour le Ministère à charge de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, parrain de la Cérémonie, « L’Etat à travers le président de la République a annoncé un programme social adopté du 20 au 31 janvier en conseil de gouvernement. Dans ce programme social il fallait que les jeunes puissent donner leurs points de vues. » A déclaré M Silué Roland, conseiller en droits juridiques dudit Ministère. En effet, d’après M. Silué les autorités ont décidé « d’améliorer la redistribution de la croissance économique par l’accélération des programmes, notamment celui de création d’emplois en faveur des jeunes » M. Silué Roland a rassuré l’auditoire de la détermination du gouvernement à créer des conditions favorables à l’emploi. Il a par ailleurs rappelé le rôle de l’AEJ, un guichet unique « mis en place pour consolider l’employabilité des jeunes par un renforcement de leurs capacités. » Il a toutefois regretté le manque d’informations de la part de ces jeunes sur la politique d’emploi des autorités.

Pour le président de la cérémonie et directeur des ressources humaines à l’Agence Emploi Jeunes, Ouattara Idrissa « l’AEJ a créé le programme d’aide à l’emploi pour permettre de faire un an de stage dans les entreprises. Et c’est l’Etat qui paie à hauteur de 45 000FCFA, l’entreprise 20 000FCFA pour que le jeune puisse avoir le SMIG (salaire minimum garanti). » Outre ces stages, Pour M. Ouattara « l’Agence Emploi Jeune s’engage à former gratuitement auprès de certaines entreprises et cabinets de formation avec une prime de transport. » Il a exhorté les jeunes à militer au sein des associations telles que la JCI afin « d’avoir de l’expérience. Il y’a des choses que l’on n’apprend pas dans les amphithéâtres, dans les salles. La JCI est une plateforme pour venir apprendre. » Toutes les structures (FIDEN, FNJ, AGEPE) renforcées par la mise en place du Conseil National de la Jeunesse(CNJ) ont été créées selon lui, sous l’impulsion du Président de la République afin de résoudre toutes les questions « de l’employabilité, de l’emploi et du travail des jeunes. » Concluant ses propos, il a invité la jeunesse à la patience car « l’AEJ est un bébé de trois (3) ans ». Raison toute trouvée pour lui de permettre au guichet unique de fonctionner à son rythme.

Un tout autre décor de ces échanges est celui du président de l’ONG ‘’Agir pour la Côte d’Ivoire’’ : Hamed Koffi Zarour, patron de la cérémonie, CEO (PDG) de l’agro industriel Africa Growth International : L’homme, qui a une toute autre vision de l’employabilité et de l’emploi des jeunes n’y est pas allé de main morte pour présenter une vision qui a ravivé le cœur de l’auditoire par des acclamations sporadiques. Pour lui « les ivoiriens ont beaucoup d’idées, mais manquent d’accompagnement. Pour régler le problème, l’une des solutions est la création d’entreprises. Et pour créer des entreprises, il faut avoir un organe qui prenne en compte aussi bien les besoins du marché, les secteurs porteurs et les financements pour soutenir ces jeunes initiatives. Il y’a tellement de possibilités en Côte d’Ivoire pour résorber le problème du chômage. » A déclaré le président de l’ONG ‘’Agir pour la Côte d’Ivoire’’ qui estime que les ivoiriens sont quasiment absents dans les secteurs économiques pourvoyeurs d’emplois en Côte d’Ivoire. La solution pour lui, résiderait dans le choix porté sur les nationaux pour lesquels les décideurs doivent accorder plus de priorités au développement de leurs secteurs économiques: « Ce que je proposerais au gouvernement, c’est de mettre en place un dispositif qui prenne en compte la préférence nationale. C’est la seule façon d’aider les jeunes à s’insérer davantage aussi bien au niveau de l’entrepreneuriat qu’au niveau des emplois. La Côte d’Ivoire a décidé de s’ouvrir, c’est une bonne chose. Mais elle ne doit pas s’ouvrir au détriment de ses enfants. » A- t-il déclaré sous des ovations nourries de la salle. Pour le panéliste, il est inconcevable que la croissance économique de ces dernières années ne soutienne pas une population qui, au lieu de bénéficier des retombées, s’appauvrit davantage : « la réalité est que la pauvreté croit d’année en année, le chômage également croit d’année en année. Et en face, on a une croissance qui augmente. Mais c’est un paradoxe ! (Acclamations). Cela veut dire simplement qu’il faut mettre en place un dispositif qui aide à la création d’entreprises. Les ministères sont là. Vous avez les chiffres, vous pouvez planifier et voir les secteurs de l’économie nationale où on peut voir davantage d’ivoiriens. » Joignant l’acte à la parole, l’homme a répondu favorablement aux inquiétudes d’une jeune entrepreneuse en quête de financements pour vulgariser son domaine de 250 hectares : « Vous avez envie de travailler dans le monde agricole, je vous invite à une rencontre où on pourra en parler et on regardera ensemble comment essayer de vous installer. C’est ce que je vous propose parce que je n’aime pas l’approche qui consiste à dire ‘’on va voir’’. » Les actions spontanées de cette nature, l’homme en a effectuées récemment suite à un déguerpissement d’un site occupé par un jeune restaurateur : « Il emploie près de cinquante (50) jeunes. Il ambitionne de monter une chaîne à travers Abidjan et la Côte d’Ivoire. Il s’est formé aux Etats –Unis. Il aurait pu y rester et travailler pour le compte des Etats -Unis. Il a décidé de rentrer dans son pays, créer sa petite entreprise, embaucher des ivoiriens. Son entreprise est fermée depuis quatre (4) , cinq (5) jours(date du samedi 9 mars 2019). Moi, j’ai un terrain dans la même zone qui n’est pas occupé. Je me suis dit qu’il ne faut pas briser l’élan de ce jeune entrepreneur. Il faut lui donner la possibilité de construire son activité. Je lui ai proposé de venir prendre une parcelle de ce que je possède. Nous l’avons visitée hier (vendredi 8 mars 2019). Il va s’installer sur ce site (acclamations nourries). »

Après quatre heures d’échanges fructueux, les panélistes et les organisateurs ont autour d’un cocktail, continuer les échanges à la grande satisfaction des jeunes.
La JCI selon son président, M Sanounou Samaké, a pour « but d’être le principal réseau mondial de jeunes citoyens actifs. Sa mission, offrir des opportunités de développement aux jeunes en leur donnant la capacité de créer des changements positifs. »

Guy Lasme.

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