Au Brésil, après Lula, voici Temer, le tombeur de Dilma Rousseff, emprisonné pour corruption

Placé en détention préventive, il aurait été le récipiendaire d’un pot-de-vin versé en 2014 par des entreprises du secteur de l’énergie.

Par Claire Gatinois

Quelques minutes avant son arrestation, Michel Temer s’était étonné de voir tant de monde devant sa résidence du quartier huppé d’Alto de Pinheiros, à Sao Paulo, au Brésil. L’ancien président, arrivé au pouvoir à la suite de l’impeachment (destitution) de Dilma Rousseff en 2016, vivait paisiblement, selon ses proches, « avec le sentiment du devoir accompli », depuis qu’il avait transmis son écharpe présidentielle, le 1er janvier, au chef de file de l’extrême droite, Jair Bolsonaro. Cible d’une dizaine d’enquêtes liées à des affaires de corruption, l’homme de 78 ans a été arrêté, jeudi 21 mars, sur ordre du juge de Rio de Janeiro Marcelo Bretas dans le cadre de l’opération « Lava Jato » (lavage express).

L’ancien chef d’Etat, membre du Mouvement démocratique brésilien (MDB), un parti politique sans autre idéologie que d’être de tous les gouvernements, a été placé en détention préventive. Il aurait été le récipiendaire d’un pot-de-vin de plus de 1 million de reais (230 000 euros au taux actuel) versé en 2014 par des entreprises du secteur de l’énergie dans le cadre de contrats liés à la centrale nucléaire Angra 3 à Rio. Au total, 26 personnes sont concernées par ce coup de filet baptisé « Radioactivité », dont un proche de M. Temer, João Baptista Lima Filho, dit le « colonel Lima ».

« Michel Temer est le chef d’une organisation criminelle, un homme qui a occupé pendant au moins deux décennies bon nombre des postes les plus importants de la République et qui s’est servi de son pouvoir politique pour transformer les divers bras armés de l’Etat brésilien en machine à collecter les pourboires », écrit le juge. Criant son innocence, l’ancien président a qualifié son emprisonnement de « barbarie », tandis que le MDB s’étonnait de cette « précipitation ». « Chacun répond de ses actes », a pour sa part commenté Jair Bolsonaro en déplacement au Chili.

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