Le camp Gbagbo veut une commission du même type qu’en Afrique du Sud

Si l’on s’en tient à l’entretien de TV5 Monde avec Assoa Adou, fidèle compagnon de Laurent Gbagbo, le 1er avril 2019, l’on peut dire que le fondateur du Fpi fait de la réconciliation un cheval de bataille. Reste à savoir comment !

Pour Assoa Adou qui affirme qu’il est chargé par M. Gbagbo de discuter avec les partis politiques ivoiriens, en vue d’une paix durable, il faut à la Côte d’Ivoire une commission « à peu près comme en Afrique du Sud ». Il estime donc qu’il est souhaitable « que les autres acceptent qu’on aille vers cela pour que le pays s’engage enfin sur la voie du développement ».

Selon Assoa Adou, le chemin de la réconciliation reste encore semé d’embûches. Il en veut pour preuves, les dernières élections locales et municipales d’octobre 2018. « A Abobo, à Port-Bouët, à Grand-Bassam…, partout, il y a eu des morts. On ne peut pas faire la politique de l’autruche et dire que (…) tout va très bien », souligne-t-il, à ce sujet.

Il pense donc qu’il convient d’attaquer les maux qui minent le pays à la racine. « Nous proposons de faire le vrai diagnostic », lance-t-il, en s’interrogeant: « dans ce pays de paix, (…) pourquoi les Ivoiriens se lèvent un matin, prennent des machettes, des fusils et tuent leurs voisins ? » C’est « à partir de là », c’est-à-dire, en répondant à cette question « qu’on peut aller à la réconciliation », conclut-il.

En Afrique du Sud, la Commission vérité et réconciliation, créée par la loi en 1995, a eu pour rôle d’assurer une gestion politico-juridique des séquelles de l’apartheid. Supervisée par Mgr Desmond Tutu, elle était représentative de toutes les tendances politiques et a été « chargée d’entendre les candidats à l’amnistie » et « permettre aux victimes de s’exprimer ». Elle a aussi proposé « des formes de réparation et de dédommagements ».

MARCEL APPENA
Fratmat.info

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