Le Comité d’Actions pour la Côte d’Ivoire aux Etats-Unis salue la Mémoire de Bernard Dadié

C’est avec une profonde tristesse que nous, au Comité d’Actions pour la Côte d’Ivoire (C.A.C.I), avons accueilli l’annonce du décès de Bernard B. Dadié, survenu le dimanche 10 mars 2019. Cet illustre homme, écrivain, lauréat de divers prix littéraires, ancien ministre de la culture, patriote, et défenseur de la souveraineté ivoirienne a tiré sa révérence à 103 ans révolus. Quel parcours ? Au moment où s’ouvrent ses obsèques, nous adressons nos condoléances à sa famille biologique et à ses collaborateurs et collaboratrices avec qui il a partagé ses idées et sa vision de la Côte d’Ivoire.

Le C.A.C.I rend un hommage à cet homme qui, malgré son âge, n’a jamais renoncé à ses engagements pour les libertés des hommes et femmes noirs. Jusqu’au jour de sa disparition, Bernard Dadié a incarné la lutte contre la colonisation, la néo-colonisation, et le néolibéralisme. En 2002, quand une grande majorité des Ivoiriens et Ivoiriennes s’est dressée contre des rebelles appuyés par des forces extérieures notamment la France, Bernard Dadié s’est rangé de leur côté. En bon patriote, il a fait de la défense de la république une priorité, un devoir. Ainsi, Bernard Dadié a utilisé sa plume, ses idées, son expérience, et sa maitrise de la langue française, la langue du colon, pour guider les jeunes générations à fonder une nouvelle Côte d’Ivoire.

Nous ne sommes pas surpris que Bernard Dadié ait accepté de présider le Congrès National de la Résistance pour la Démocratie (CNRD), créé au moment où la Côte d’Ivoire était coupée en deux et au moment où la France, l’ONU, et leurs partenaires internationaux tentaient de nier au peuple de Côte d’Ivoire son droit de jouir du traité de Westphalie de 1648. Nous gardons en mémoire le passage de témoin entre lui et le Président Laurent Gbagbo lors de l’investiture ce dernier comme le candidat de la Majorité Présidentielle à l’élection présidentielle de 2010. La photo qui immortalise cet évènement historique nous rappelle quotidiennement l’ampleur de la tâche qui nous incombe.

C’est justement en sa qualité de Président du C.N.R.D. que le C.A.C.I se souvient le plus de Bernard Dadié. En 2013, une année après la création du comité, nous avons eu une séance de travail par Skype avec le C.N.R.D. Bernard Dadié, présent, avait à ses côtés l’Honorable Ago Marthe (Secrétaire Générale), et les vice-présidents M. Pierre Harding, Oulai Tiabas, etc. Cette rencontre a scellé le début d’une collaboration empreinte d’humilité, de franchise et du sens de l’égalité. En tant que membres de la Diaspora ivoirienne aux Etats-Unis, cette séance de travail a réhaussé notre mouvement et notre engagement. Nous avons gagné en confiance et nous nous sommes résolus à faire du C.A.C.I un fer de lance de la Diaspora ivoirienne. En réalité, nous n’avions pas le choix parce que, dans son propos à la fin de la rencontre, Bernard Dadié a dit ceci : « on compte sur vous ». Il n’a pas eu tort ! Entre 2013 et 2015, le C.A.C.I a mené plus d’une vingtaine d’actions diplomatiques pour dénoncer les travers du régime d’Alassane Ouattara.

En 2013, également, à l’invitation du C.N.R.D, nous avons participé au forum dont le thème était : « Pourquoi les Ivoiriens Exigent-ils la Libération du Président Laurent Gbagbo ? » Cette invitation était pour nous un honneur et une opportunité extraordinaire de montrer notre sérieux. Nous n’avons pas failli à ce niveau aussi. Une semaine avant l’ouverture du forum, nous avons soumis nos réflexions. Nous étions heureux que la synthèse du forum incluait de larges extraits de la contribution du C.A.C.I. Au-delà de la joie, nous avons compris à quel point le C.N.R.D. comptait sur nous, d’autant plus que – ce n’est pas hautain de le dire – nous étions la seule organisation dans la Diaspora ivoirienne aux Etats-Unis à comprendre et embrasser la vision et la mission du C.N.R.D.

Nous sommes fiers et reconnaissants à l’illustre disparu. Pourquoi ? Premièrement parce que, Bernard Dadié recevait toujours en audience nos émissaires à chacun de leurs passages en terre ivoirienne. Dr. Marc Papé, l’émissaire principal s’est entretenu à maintes reprises avec l’illustre disparu pour parler de la Côte d’Ivoire. Deuxièmement, parce que Bernard Dadié a accepté la modeste plaque de reconnaissance que le C.A.C.I lui a présentée en juillet 2017. Pour quelqu’un qui a reçu le Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire, été ministre de la culture, et reçu divers honneurs à travers le monde entier, accepter une plaque du C.A.C.I reflète son humilité, sa sagesse, et sa dignité.

En fait, à travers le C.N.R.D, Bernard Dadié nous a enseigné des valeurs et des principes. Il nous dit que même si nous sommes des « sans culottes, » nous avons des droits humains qui sont garantis par les actes de résistance du Roi de Sikasso, la témérité des tirailleurs africains, les héros du camp de Thiaroye. Même si nous sommes des « sans-culottes, » Bernard Dadié nous dit que la lutte pour la souveraineté implique tout le monde, sans distinction de classes, d’ethnies, de statut social. Tout le monde y a une partition à jouer. Cette lutte est rude. Elle n’est pas différente de celles de Felix Moumié, Um Nyobé, ou encore celles des morts de Bouaflé, Dimbokro, Dabou, Abidjan, Séguéla, etc.

Le C.A.C.I salue la mémoire d’un collaborateur, un homme politique, un patriote et un sage.

Etats-Unis, le 6 avril 2019
Le Secrétariat Exécutif du C.A.C.I
Eric Edi, PhD.

COMITÉ D’ACTIONS POUR LA CÔTE D’IVOIRE AUX ETATS-UNIS – (C.A.C.I-USA)

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