Trois groupes parlementaires d’opposition en Côte d’Ivoire dénoncent des « dérives autocratiques » à l’Assemblée

Emma ASSEMIEN

Les groupes parlementaires de l’opposition Vox Populi, PDCI et Rassemblement ont dénoncé mardi à Abidjan « les dérives autocratiques observées dans le fonctionnement de l’Assemblée nationale » de Côte d’Ivoire depuis l’élection du nouveau président Amadou Soumahoro issu du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti au pouvoir), dans une déclaration.

« Les groupes parlementaires Vox Populi, PDCI et Rassemblement interpellent la communauté nationale et internationale, particulièrement les organisations Interparlementaire et des droits de l’homme sur les dérives autocratiques observées malheureusement ces derniers temps dans le fonctionnement de L’Assemblée nationale et qui ternissent gravement l’image de cette prestigieuse institution », a déclaré la porte-parole Yasmina Ouegnin.

Selon Mme Ouegnin, le 17 avril, au cours de la première séance de travail du parlement dans le cadre de la consultation des groupes parlementaires pour la constitution du bureau, Amadou Soumahoro avait « proposé 04 postes pour l’ensemble des trois groupes qui totalisent 94 députés », une proposition « réitérée » et déclarée « définitive » par le président, lors d’une deuxième rencontre mardi.

Il s’agit de « 1 vice-présidents, 1 questeurs et 0 secrétaires pour le PDCI, 0 vice-président, 0 questeurs et 1 secrétaires pour le groupe Rassemblement et 0 vice-président, 0 questeurs, 1 secrétaire pour Vox Populi », a détaillé la députée de Cocody pour qui « les 22 autres postes dont 10 vice-présidente et 10 secrétaires resteraient de ce fait acquis au groupe RHDP ».

Le bureau de l’Assemblée nationale est composé de 27 membres dont le président. Les autres membres soit, 11 vice-présidents, 3 questeurs et 12 secrétaires sont élus pour un an renouvelable sur proposition du président de l’Assemblée, après consultation des groupes parlementaires.

Mme Ouegnin, citant l’article 6 alinéa 2 du règlement de l’institution qui dispose que « le bureau doit être le reflet de la configuration politique de l’Assemblée nationale, a expliqué que « les groupes parlementaires sont représentés au sein du bureau proportionnellement à leur effectif ».

Pour la députée de Cocody, prenant à titre d’exemple la composition du bureau de l’Assemblée nationale de 2000 à 2011 sous Mamadou Koulibaly (FPI), et de 2011 à 2016 sous Guillaume Soro (RDR), tout en s’appuyant sur le règlement, les attributions de postes devraient se présenter de la manière suivante :

06 vice-présidents, 2 questeurs et 7 secrétaires pour le RHDP, contre 03 vice-présidents, 1 questeurs et 3 secrétaires pour le PDCI, 1 vice-président, 0 questeurs et 1 secrétaires pour le groupe Rassemblement et 1 vice-président, 0 questeurs, 1 secrétaire pour Vox Populi et un poste de vice-président réservé aux groupes indépendants.

Selon Yasmina Ouegnin, l’institution compte « 153 députés RHDP (61%) contre 68 PDCI (27%), 16 du groupe Rassemblement, 10 Vox Populi et 5 non-inscrits » donc n’appartient à aucun groupe.

Maurice Kakou Guikahué (PDCI) a pour sa part indiqué que les postes qu’ils réclament ne sont « pas un don (mais) un droit » car « il faut que les choses se passent bien pour que l’Assemblée marche ».

Les groupes parlementaires Vox Populi, PDCI et Rassemblement qui disent « privilégier le dialogue » pour aboutir à un consensus, « dénoncent les agissements d’Amadou Soumahoro et l’invitent à se mettre au-dessus des considérations politiques ».

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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