Face aux chefs Bété en Côte-d’Ivoire, KKB trahit le secret de Ouattara

Kiffy Gbo Guina prend un important engagement envers le président

Depuis ses dernières rencontres avec Gbagbo en Belgique et Blé Goudé aux Pays-Bas, l’ex-député Pdci de Port-Bouet, Kouadio Konan Bertin a décidé de s’inscrire dans le rapprochement des Ivoiriens. Ceci, croit-il, peut accroître les chances d’un retour des deux ex-détenus de La Haye dans leur pays, avant l’élection présidentielle de 2020.

Pour ce faire, il est allé à la rencontre des chefs traditionnels Bété du district d’Abidjan, mercredi 8 mai 2019, au Baron de Yopougon. Au cours de la rencontre qui a duré un peu plus de deux heures, KKB a exposé sur son nouveau combat politique. Il y a eu d’abord cet échange de nouvelles au cours duquel les chefs traditionnels Bété par la voix de leur chef suprême Kiffy Gbo Guina Decoster ont traduit leurs ressentiments depuis la fin de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. « Il y a bien longtemps que nous avons cherché à vous rencontrer. (…) Nos yeux sont pleins de larmes, nous ne voyons plus clairs. Le peuple Bhété souffre énormément et il faut être dans le peuple pour le savoir. (…) Nous vous avons appelé pour avoir les nouvelles de nos fils. Nous avons soif de nouvelles de nos deux enfants Gbagbo et Blé Goudé », a exprimé le chef des chefs été.

Le coup de fil de Blé Goudé libre

Ensuite vint le tour de l’hôte du jour de livrer les nouvelles choisies qu’il voulait partager. Mais avant d’arriver là, il a reçu à sa table d’honneur, un appel de Charles Blé Goudé qu’il venait d’informer de la rencontre. Ce seul échange téléphonique entre amis a reçu des cris de joie du public, notamment les femmes. ‘’Il nous manque !’’, s’exclame une dame, prise de joie. Le téléphone sous haut-parleur laisse alors entendre la voix grave de Blé Goudé : ‘’Je les salue’’. C’est l’hilarité générale.
Dans son tour de parole, KKB a fait d’abord quelques précisions sur son appartenance affirmée au Pdci, son lien filial avec les bhété, lui le baoulé de père et dida de mère, laquelle s’est remariée chez les bhété de Gagnoa où il a eu une petite sœur et sur les terres desquels son père a été enterré. « Je ne suis pas à une rencontre avec des militants du Fpi, je n’en ai pas la qualité, je rencontre la communauté bhété. C’est le neveu qui est en face pour échanger sur l’actualité du pays », a-t-il encore précisé, martelant au passage « le Fpi n’est pas mon parti mais c’est ma maison puisque la plupart de mes parents y sont ».
Cela dit, KKB a longuement parlé de sa récente rencontre avec Gbagbo sans dévoiler in extenso le contenu de leur échange. Seulement, il a fait savoir que sa démarche consistait à instaurer un dialogue qui puisse aboutir au retour des ex-prisonniers dans leur pays. « (…) Si on ne peut pas souhaiter un coup d’état pour que Gbagbo rentre en Côte d’Ivoire, qu’est-ce qu’il faut ? C’est là qu’il faut comprendre Nelson Mandela et penser à Houphouët-Boigny. Il nous faut le dialogue. Ceux qui ont fait la guerre doivent se parler et c’est ce que j’ai dit à mon oncle Gbagbo. Je lui ai dit qu’il faut qu’il se réconcilie avec Ouattara. On ne peut pas laisser la guerre en héritage à ce pays », a-t-il éclairé.

Ouattara : ‘’Ils ne reconnaissent pas ce que je fais’’

Une fois au pays, KKB explique avoir demandé une audience avec le président Ouattara. celle-ci a eu lieu et KKB sans en exposer tout le contenu s’est permis de trahir un pan de son entretien avec le chef de l’Etat. « KKB c’est bien ce que tu fais mais j’ai libéré des prisonniers. Mais en face il faut qu’ils reconnaissent ça au moins. Au lieu de cela, ils me menacent. Comment je peux avoir le courage d’aller plus loin ». Tels sont les propos tenus par Alassane Ouattara, selon KKB. Des propos qui traduisent son état d’esprit à l’égard des nombreux prisonniers militaires encore détenus après l’ordonnance d’amnistie. KKB a alors invité ses parents à rassurer par leurs discours, leurs faits et gestes afin d’incliner le président à achever ce qu’il a commencé. Il a invité le chef de l’Etat à ne pas agir par rapport à ce que peuvent dire ou penser les gens mais à penser à l’intérêt de la nation. C’est de cette façon, pense-t-il, que les gens auront les bons yeux pour apprécier son œuvre de construction du pays.

Un hommage des communautés Bété à Ouattara

Sur son interpellation, le chef suprême qui s’est fait en même temps porte-parole de sa communauté, a émis l’idée d’un hommage de la communauté bhété au chef de l’Etat dans les prochaines semaines. « KKB, vous avez commencé à essuyer nos larmes. Nous sommes nous aussi convaincus de votre conviction que Gbagbo va revenir. Mais le peuple bété n’est pas un peuple qu’on manipule. Le président Ouattara dit que nous ne reconnaissons pas ce qu’il fait. Nous prenons l’engagement ici de lui rendre hommage. Nous allons faire les courriers et comme vous savez comment on va à la présidence, ensemble nous allons organiser ça. Sinon j’ai plusieurs fois écrit au président de la République, je n’ai pas eu de réponse », a dévoilé le chef Gbo Guina.

KKB, dans sa nouvelle vision a promis la même démarche envers les autres communautés du pays y compris celles du nord. Il a fait des dons en nature et en argent à ses parents avant de leur donner rendez-vous pour faire aboutir leur démarche qu’il juge noble.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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