A Port-Bouët en Côte-d’Ivoire le président de la jeunesse communale fortement contesté

Des proches du maire Emmou accusés de magouille pour contrôler la subvention

Depuis le 5 mai 2019, la commune de Port-Bouët connaît des remous à la suite de l’élection du nouveau président de la jeunesse communale. Yao Augustin, selon ses détracteurs du Collectif des leaders de jeunesse, a été élu en violation des textes et des habitudes qui régissent depuis longtemps le fonctionnement du bureau de la jeunesse communale.
Face à la presse le 15 mai dernier, le président dudit collectif, Ouallo Landry a qualifié de forfaiture l’Assemblée générale élective qui s’est tenue le 5 mai alors que ce jour était consacré au renouvellement des comités de gestion des quartiers (Cgq) lesquels devaient par la suite élire le président de la jeunesse communale. « Pendant que nous étions concentrés sur le renouvellement des Cgq, certains ont transformé leur réunion en AG de la jeunesse communale. Ils ont sélectionné quelques personnes dans une petite salle pour les accompagner dans cette forfaiture », a révélé le conférencier qui avait à ses côtés les membres du collectif qui conteste Yao Augustin. Il explique que cette élection rejetée du reste par la Fédération nationale des unions de jeunesses communales de Côte d’Ivoire (Fenujeci), a été cautionnée par certains collaborateurs du nouveau maire Emmou Sylvestre. Il cite le 5e adjoint au maire, Olivier Monnet et le conseiller Bilé François. Leur objectif a affirmé M. Ouallo, est d’avoir une part dans la subvention octroyée chaque année par le conseil municipal et qui serait de 40 millions de FCFA.

Deux semaines après, le collectif des leaders de jeunesse réclame l’annulation pure et simple de cette élection par le maire d’autant plus que la Fenujeci ne reconnaît pas le nouveau président. Le cas échéant, il projette des sit-in dans la commune pour se faire entendre.

Joint par connectionivoirienne, Yao Augustin a battu en brèche tous les arguments de ses adversaires. Pour lui l’élection s’est très bien passée et l’Union de la jeunesse communale qu’il dirige n’est pas une création de la mairie de Port-Bouët mais une association régie par la loi de 1960 sur les associations. Un argument pour faire valoir que la mairie n’est pas compétente pour annuler une élection d’une association qu’elle n’a pas créé, la Fenujeci non plus n’a pas à intervenir dans cette affaire. Il reconnaît tout de même que le président de la jeunesse communale est élu après l’élection des présidents d’ilots lesquels désignent les présidents de secteurs qui élisent in fine le président de la jeunesse communale. Il soutient que tout Port Bouët compte 20 secteurs et que tous les présidents de secteurs étaient présents à l’AG qui l’a élu à 100 % des présents. Étaient également présents les représentants de la mairie dont le conseiller en charge de la jeunesse, Bandé Karamoko. ‘’Ceux qui se plaignent sont-ils membres statutaires de notre association ?’’, interroge-t-il avant de répondre lui-même par la négative. Il fait savoir que comme toute autre association, la sienne reçoit une subvention de la mairie. La Fenujeci, a-t-il dit haut et fort doit se limiter à son rôle d’observateur et non d’organisatrice des élections dans la commune balnéaire.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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