Commission électorale en Côte-d’Ivoire: L’APDH reste opposée à tous représentants du chef de l’État et du PAN (déclaration)

Déclaration de l’APDH relative à une sortie médiatique du président de la Lidho-Réforme de la commission électorale indépendante

L’APDH, avec étonnement, vient de prendre connaissance d’une allégation du Président de la LIDHO à travers une interview par lui accordée au journal LG infos n°2177 du 27 mai 2019.

Dans cette interview, le Président de la LIDHO affirme que l’APDH et le GPATE, après avoir préalablement donné leur accord pour la présence des personnalités représentant le Président de la République et le Président de l’Assemblée nationale « se sont rebiffés, pour dire qu’ils ne sont plus d’accord, pour la présence de ces personnalités ».

L’APDH voudrait rappeler, qu’elle a librement et de façon responsable, démontré sa capacité à oser des initiatives pour le changement en portant plainte contre l’Etat de Côte d’Ivoire devant la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples aux fins de conformer l’actuelle Commission Électorale Indépendante (CEI) aux exigences internationales librement consenties par notre pays ;

Depuis cette décision, l’APDH a constamment mené un plaidoyer comportant entre autres propositions, la non-participation des représentants du Président de la République et du Président de l’Assemblée nationale à ladite commission, et ce en vue de respecter les principes d’égalité, d’impartialité et d’indépendance dont le défaut a valu à notre pays, une condamnation par la Cour Africaine des droits de l’Homme et des peuples.

Partant de ces acquis, aux cours des rencontres présidées par le Premier Ministre et le Ministre de l’intérieur, le Président de l’APDH a publiquement défendu ses propositions en présence de plusieurs membres de la société civile.

Au regard de ce qui précède, l’APDH, voudrait marquer sa grande surprise et son indignation devant une telle allégation et réaffirmer devant l’opinion nationale et internationale, ses exigences d’une réforme de la CEI conforme à l’arrêt de la Cour Africaine des droits de l’Homme et des peuples rendu en date du 18 novembre 2016 et confirmé dans son arrêt en interprétation du 28 septembre 2017.

L’APDH note que pour être tendancieuse et mensongère, cette affirmation tend simplement à jeter le discrédit sur notre organisation et le GPATE.

C’est pourquoi, l’APDH appelle les acteurs de la société civile et l’ensemble des parties prenantes à la mesure et au sens de la responsabilité, en faisant des propositions allant dans le sens de l’édification d’un cadre juridique et institutionnel électoral qui inspire confiance à tous, en vue de l’organisation des élections libres, justes, crédibles et transparentes en 2020.

Au demeurant, la sortie médiatique du Président de la LIDHO témoigne de la nécessité pour le Ministère de l’Intérieur comme l’a déjà demandé le GPATE, de veiller au respect strict des règles de forme ( détermination de l’ordre du jour, désignation du secrétariat de séance et établissement d’un procès-verbal lu et approuvé par tous) au cours de ces réunions d’importance nationale, car le défaut de ces exigences formelles des réunions laisse libre cours à certaines déviations comme celle faite par le Président de la LIDHO dans son interview susvisée.

Par ailleurs, l’APDH appelle la Télévision ivoirienne à organiser des débats vivifiants sur la question de la réforme de la CEI qui permettront de contrecarrer les contradictions à distance et qui soient des occasions d’informations et d’argumentations.

Enfin, l’APDH voudrait rassurer l’opinion nationale et internationale que de telles allégations, loin de l’affaiblir, ne font que la conforter dans son mandat d’œuvrer à impulser des changements et de réduire les vulnérabilités.

Fait à Abidjan, le 05 Juin 2019
Dr Arsène NENE BI
Président de l’APDH

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