Corruption Côte-d’Ivoire: Pour le procureur Adou les lourdes peines contre Bendjo «n’ont rien de politiques»

Par Connectionivoirienne

« Il est poursuivi pour infraction de droit commun et non politique »

Le procureur de la République Adou Christophe était face à la presse vendredi en vue d’éclairer la condamnation de l’ancien maire du Plateau Akossi Bendjo et le verdict qui a sanctionné l’affaire Valentin Kouassi, le président de la jeunesse du PDCI.

Il ressort de son analyse que les faits reprochés à l’ancien maire sont basiques.  »le parquet a été mis en mouvement suite à une plainte initiée par le maire intérimaire. C’est d’ailleurs aux termes de l’article 51 du code de procédure pénale, une obligation pour toute personne ou fonctionnaire qui a connaissance, au cours de ses fonctions, d’un crime ou d’un délit, de le dénoncer au procureur de la République. En l’espèce, il y a eu dissipation, la perquisition effectuée a objectivé des ordinateurs et disques durs détruits et les montants détournés avoisinent 5 milliards de nos francs. Je n’en dis pas plus sur le caractère de droit commun de pareille infraction, habituellement poursuivie par le parquet », a étayé le procureur, juste pour soutenir que la condamnation de M. Bendjo n’est pas liée à des motifs politiques.

De même, à propos de la peine de 20 ans, le procureur avance que c’est la rigueur de l’article 110 du code pénal qui s’est appliquée. Il prévoit une peine comprise entre 10 et 20 ans sans circonstances atténuantes et sans sursis (art. 111) dans un tel cas. M. Adou ajoute que, selon les lois ivoiriennes, le jugement est possible en l’absence du prévenu lorsque son identité complète, sa filiation et son domicile sont connus du tribunal et qu’un mandat d’arrêt est positivement ou négativement exécuté à son encontre. Seulement, dit-il, M. Bendjo ne pouvait bénéficier de l’assistance de ses avocats, étant donné qu’il était absent.

Ce qui est reproché à Bendjo, Ehouo en sursis

Selon le procureur, le dossier Bendjo est arrivé au tribunal au terme d’un audit, de traçage de ses comptes bancaires et de perquisition qui ont permis de réunir des pièces probantes. Il rappelle les faits depuis l’action du ministère de l’intérieur jusqu’à la plainte du maire intérimaire Yapi Jacques.
 ». L’enquête de la police économique a permis de découvrir que M. Bendjo avait signé des contrats avec des structures privées sans délibération effective du conseil municipal pour confier à une structure Negcom, le recouvrement des taxes de publicité et d’occupation du domaine public ». Voici la principale faute de l’ancien maire, vice-président du PDCI en exil. Le procureur soutient que les sommes encaissées n’ont jamais été reversées dans les caisses de la mairie. Pire, les réquisitions adressées aux banques dans lesquelles les comptes de Negcom (société appartenant à Jacques Ehouo) étaient logés, ont permis de découvrir que les dépôts d’argent étaient immédiatement suivis de retraits massifs par chèques ou en espèces. La perquisition effectuée chez Negcom, si l’on en croit le procureur, sera sans résultat sauf à constater que  »les portes étaient hermétiquement fermées, les ordinateurs et les disques durs détruits. »

Pour tous ces faits un mandat d’arrêt a été émis aux dires du procureur qui annonce une commission rogatoire auprès de la justice française. Cette affaire qui n’épargne pas le neveu d’Akossi Bendjo, Jacques Ehouo connaîtra un autre épisode les jours à venir. Le procureur Adou fait valoir qu’il attend l’habilitation de l’Assemblée nationale actuellement en session pour mettre la main sur l’actuel maire du Plateau qui est député. Est également concernée la députée Traoré Mariam qui avait proféré des injures publiques à l’endroit de la présidente des femmes du PDCI.

Visiblement, le PDCI de Bédié qui refuse de s’aligner sur la volonté d’Alassane Ouattara, n’est pas au bout de ses peines.

Le président de sa jeunesse urbaine est également frappé. Selon le procureur, il a tenu des propos incitant les populations à se dresser les unes contre les autres et contre les institutions. Pendant ce temps il dit ne pas être informé des propos de la même teneur et de la même gravité tenus par le président de la jeunesse du Rhdp au pouvoir, Dah Sansan. Celui-ci avait vertement menacé les journalistes du quotidien  »Nouveau Réveil » proche du PDCI, de représailles pour avoir dénoncé Adjoumani Kobenan, cadre du Rhdp.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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