Le Rhdp mélange la campagne des journalistes: Un candidat licencié pour refus de rallier le « candidat du pouvoir »

Par Connectionivoirienne

Election du président des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci)

Depuis le 5 juillet 2019, la campagne pour l’élection du président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) fait rage. L’élection a lieu le 20 juillet prochain. La campagne que tous voulaient apaisée et hors des influences extérieures, a pris une nouvelle tournure depuis ce 10 juillet 2019, avec l’éclatement de l’affaire Franck Ettien. Le candidat de la liste ‘’Innovons ensemble’’ a été licencié de l’effectif du quotidien ‘’Rassemblement’’, proche du Rhdp et créé dans la mouvance de la dissidence au Pdci portée par le mouvement ‘’Sur les traces d’Houphouët-Boigny’’.

Franck Ettien, selon nos informations, a été prié de prendre la porte quand il a refusé de retirer sa candidature en faveur du candidat Jean Claude Coulibaly du journal ‘’Le Patriote’’ supposé être le candidat du Rhdp dans cette élection. Ce, depuis le 14 juin 2019. Jean Claude Coulibaly, lui-même, ne s’en est jamais prévalu publiquement. Mais quoi qu’on dise, il s’agit d’une élection pour le contrôle d’un secteur hautement sensible dans la gouvernance. Elle ne pouvait donc échapper aux influences politiques, notamment aux dirigeants du Rhdp au pouvoir.

Selon nos sources, c’est l’ex-député de Bocanda, Kramo Kouassi, un transfuge du Pdci-Rda et Directeur général du journal qui serait financé par le ministre Amédée Kouakou qui a clairement signifié cette décision au candidat Franck Ettien dont la liste a été enregistrée le 26 juin et validée le 3 juillet dernier.

Les journalistes de Côte d’Ivoire ont été choqués d’apprendre cette nouvelle que le candidat Ettien a essayé de camoufler jusqu’à ce qu’elle soit ébruitée ce 10 juillet. Des condamnations tout azimut sont enregistrées sur les réseaux sociaux. L’affaire continue de faire grand bruit, amenant le président sortant de l’Unjci, Moussa Traoré Ahmed, à produire un communiqué au nom de son bureau. Lequel promet des démarches auprès de la direction dudit journal afin qu’elle revienne sur sa décision.

Pour sa part, le journaliste Boga Sivori de ‘’La Voie Originale’’, président du Conseil de gestion de l’Unjci (un organe statutaire) a produit une réaction dans laquelle il dénonce une machination voire une cabale avant d’annoncer tout son soutien au candidat Franck Ettien, là où il promettait, dès le départ d’observer une stricte neutralité.

« (…) Car étant témoin de la création de l’UNJCI, en 1990, à l’avènement du multipartisme, régnait la guerre entre journalistes du pouvoir et ceux de l’opposition. Nos aînés ont décidé de trouver un cadre où les journalistes peuvent se retrouver au-delà du parti politique qu’ils défendent, au-delà de leur ligne éditoriale pour ne parler que métier, d’où la création de l’union. L’union doit donc être à équidistance des partis politiques. J’ai accepté l’appel de MT (Moussa Traoré, président sortant, Ndlr), en 2011, à siéger au sein de l’UNJCI bien que n’étant pas de son bord politique cela, en vue de l’équilibrer, de la sauver pour ne pas qu’elle meurt. De même, c’est la raison de mon engagement avec Franck Ettien. Nous devons sauver l’autonomie de l’union. Si nous ne le faisons pas, nous laissons l’UNJCI s’infecter à l’image du pays. Elle doit être tenue à l’écart car elle sert d’exemple pour la réconciliation. Si le RHDP est imposé dans toutes les structures étatiques, l’union des journalistes doit être épargnée et nous devons assumer notre responsabilité », a écrit sur sa page Facebook et en guise de conclusion le journaliste Boga Sivori bien connu dans les milieux de la presse ivoirienne.

Les textes de l’Unjci, faut-il le souligner, exige des candidats qu’ils composent leurs listes de sorte à ce qu’elles reflètent la configuration éditoriale du moment. Cette tradition est respectée jusqu’ici. C’est ainsi que des journalistes réputés proches de l’ancien régime de Gbagbo tels que Pierre Lemauvais, ou Tchè Bi Tchè figurent en bonne place sur la liste de Jean Claude Coulibaly, un homme effacé et affable contre qui une contre-campagne est déclenchée et qui doit s’en défendre que de se concentrer sur les grands points de son projet. Bien dommage !

Pour cette élection, trois candidats têtes de liste s’affrontent. Ce sont Jean Claude Coulibaly du journal  »Le Patriote », Franc Ettien Tanoh désormais du journal en ligne  »Linformateur.info », ancien président de l’Union des journalistes de Yopougon et Lance Touré, chef du service politique du quotidien  »Le Nouveau Réveil », proche du Pdci. Deux candidatures ont été recalées. Il s’agit de celles de Bamba Idrissa de Soir Info et Sylvain Jules Bossiéhi. Félix D. Bony n’a pu faire acte de candidature alors qu’il avait annoncé son intention de briguer le fauteuil.
SD à Abidjan

sdebailly@yahoo.fr

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