Côte-d’Ivoire: L’élection du Pdt des journalistes se termine dans le cafouillage, des congressistes exfiltrés

Les éveilleurs de conscience incapables de se transcender

La politique et les influences extérieures gâchent le congrès

Le 10e congrès de l’Unjci prévu les 20 et 21 juillet s’est terminé dans le tohu bohu tard dans la nuit de dimanche à lundi. Les congressistes n’ont pu s’entendre sur les modalités du vote. Le vote par procuration jusque-là admis et consacré par les textes a été la pomme de discorde entre les listes en compétition.

Tout s’était pourtant accéléré après la cérémonie d’ouverture samedi avec les travaux en commission, le toilettage des statuts et règlement intérieur puis la restitution en plénière dimanche.

La phase du vote, dernière ligne droite avant la clôture du congrès aura laissé un goût amer. Le ton est monté et la colère se lisait sur les visages des congressistes, la lassitude aussi. De conciliabules en conciliabules, le président du congrès finira par lâcher du lest, menacé dans son intégrité physique, confronté à l’intransigeance d’un camp qui voulait lui imposer ses points de vue. Il démissionne alors que les congressistes venaient de lui renouveler leur confiance en manifestant leur volonté de poursuivre le congrès contre l’avis des partisans du candidat Jean Claude Coulibaly.

Suspicion et impossible consensus

Selon le règlement intérieur en vigueur depuis 2016, chaque électeur a droit à une procuration, sans autre précision. L’interprétation que chaque candidat fait de cette disposition réglementaire a constitué le blocage tout au long de la soirée. Le candidat Franck Ettien s’y est opposé, Lance Touré était pour la limitation à 20 procurations par candidat quand Jean Claude Coulibaly en demandait 50. Un premier consensus est trouvé après une conciliation entre candidats et président du congrès de limiter le nombre à 25 par candidat. Une fois devant l’Assemblée, le candidat JC Coulibaly se rebiffe. Pour lui, les textes autorisent les procurations et il faut s’y référer sans tergiverser. Pour Franck Ettien et Lance Touré, il faut de la prudence et de la mesure étant donné que la veille, des faits de tripatouillage et de corruption avaient envahi les plateformes WhatsApp des journalistes.

Mieux, si les procurations doivent être admises, elles devraient être accompagnées par les pièces originales du mandant (carte Cijp et carte Unjci). C’est l’autre point de blocage, le camp JC Coulibaly estimant que les photocopies desdites pièces suffisaient.

Pour départager tout le monde, le président du congrès décide de soumettre les différentes positions à l’appréciation des congressistes. Premier point soumis à l’Assemblée, la poursuite ou non du congrès. A une écrasante majorité, les congressistes décident de la poursuite des travaux. Dès lors, le président du congrès demande aux congressistes de sortir de la salle afin que seuls les ayant-droit au vote y reviennent après vérification des pièces.
Les partisans de JC Coulibaly ne bougeront pas. Pis, ils persisteront dans leur volonté de faire admettre leur position, celle de la suspension du congrès. Les policiers en petit nombre, sans moyens d’intervention sont impuissants. César Etou décide alors de démissionner pour sauver sa peau. Il est exfiltré par la police jusqu’à son véhicule et le congrès s’arrêtera là. Il était minuit passé.

Les journalistes n’ont pu se mettre au-dessus de leurs divergences pour sauver leur congrès. Un rendez-vous dans lequel la politique s’est invitée, téléguidant et influençant les prises de position. Hélas !

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

Le 10e de l’Union des journalistes de Côte-d’Ivoire (Unjci) avait débuté le samedi 20 juillet pour prendre fin le dimanche 21 juillet par l’élection d’un remplaçant à Traoré Moussa dit MT, le président sortant non éligible après deux mandats successifs. La salle choisie pour ce 10e anniversaire était l’Auditorium du ministère des Affaires étrangères Abidjan-Plateau.
Notre confrère SD qui se trouvait dans la salle, relate le déroulement des travaux :

20 juillet:
« L’ambiance dehors avant le début du contrôle à l’entrée. Le candidat Franck Ettien décontracté, Dekos Badaud a piloté la commission  »statuts et règlement intérieur ». S. Debailly et Henri Kouablé du staff de Franck Ettien. Ambiance bon enfant malgré des soupçons de corruption.

Les candidats sont divisés sur une affaire de procuration. Même quand on veut interroger les congressistes, impossible d’avancer. Et depuis, aucun bulletin n’est encore glissé dans l’urne. Blocage total à l’heure qu’il est (21h TU, dimanche 21 juillet). Le président du congrès César Etou demande une pause. Et ça, c’est le mal ivoirien, la maladie des élections.
(…)

23.30 TU
10e congrès de l’unjci – Comme il fallait s’y attendre, tout se termine dans le cafouillage. Le vote du nouveau président n’a pu avoir lieu. Le président du congrès, le journaliste César Etou a été exfiltré par la police après qu’il ait démissionné suite à l’intransigeance des partisans de JC Coulibaly qui ne voulaient rien lâché, même quand ils ont été mis en minorité au sujet du vote par procuration auquel ils tenaient. »

Commentaire de SD

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1 réflexion au sujet de « Côte-d’Ivoire: L’élection du Pdt des journalistes se termine dans le cafouillage, des congressistes exfiltrés »

  1. Ayaaaa journalistes « apkasmandi »
    À peine 500 électeurs qu’ils sont,ils n’arrivent pas à mettre en place une commission pour des élections transparentes,inclusives et sans violences.
    Comme on le dit la critique est aisée mais la pratique est très difficile quand on voit leurs écrits sur la CEI.
    Et au lieu de se remettre en question,toute honte bue,ils recherchent des coupables politiques à leur propre turpitude ( l’émotion est vraiment nègre).
    Ho honte!

    À chacun sa lorgnette !!

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