Plus dure sera la candidature de Gon avec un RHDP en crise avec les électeurs ivoiriens (opinion)

Depuis un certain temps, tous les laïcs qui fréquentent assidûment la paroisse Ivoire, disposaient de l’information selon laquelle, la Grand-messe du 24 décembre 2020, serait célébrée de façon exceptionnelle par l’un de ses vicaires. De plus en plus, eu égard à certains facteurs défavorables au vicaire pressenti et l’importance que revêt cette célébration qui commémore la naissance du Christ-sauveur, le père-curé à l’écoute des différents sons de cloches de sa paroisse, en fin tacticien, songe, selon nos lampistes, à reprendre les choses en main au risque de dire la messe devant des bancs vides ».

En d’autres termes, à quelque quinze mois de la présidentielle ivoirienne, qu’est-ce qui peut amener l’actuel président de la République à reconsidérer sa candidature personnelle qu’il voulait mettre, il y a peu, sous le boisseau au profit de la carte de son fidèle frère et dévoué Ami qui n’est autre que, l’actuel Premier Ministre ? Avec votre permission, je vous en donne ces quelques raisons :

1- La prééminence du culte exclusif du service public ;

2- La conservation du pouvoir pour les enjeux du pouvoir ;

3- La pérennisation du RHDP en tant qu’appareil politique ;

4- Les clivages et les complaintes internes ;

5- Les difficultés liées à la nature du défi (présidentielles);

6- Le manque de relief du dauphin préférentiel présidentiel ? ;

7- Le rétrécissement du corps électoral traditionnel ;

8- L’angoisse de la perte du pouvoir ;

9- Etc… !

Si donc le clan et les réalités de tous les jours qui reprochent et qui montrent que le Premier Ministre ne pourra pas capitaliser malgré les facettes multiples du label ADO pour faire gagner le ticket RHDP en octobre 2020, il me semble que ce revirement qui se met en place de la même manière qu’il a su mettre en évidence l’hypothétique candidature du Premier Ministre, pourrait revêtir pour ce dernier et ses inconditionnels, les habits d’une « trahison » qu’ils n’oublieraient pas de sitôt.

A moins que la chevauchée qui marque le retour attendu du désormais candidat ADO, ait été de façon délibérée, éperonnée par les soins propres de celui qui avait le brassard du « dauphinat » dans la seule optique de la préservation des acquis. Toutefois, malgré la crédibilité de notre hypothèse, elle ne devrait pas occulter l’interrogation suivante : cette candidature de l’actuel occupant de la Primature telle que imaginée par ses soutiens (Dieu seul sait s’ils sont nombreux), a-t-elle été préparée seulement par l’actuel président de la République et par son actuel Premier ministre ?

En ce qui me concerne, j’ai envie de répondre par l’affirmative. Car la manœuvre du recul qui semble irréversiblement enclenchée, me donne raison. En revanche si cette candidature avait eu l’onction de toutes les instances du RHDP, la responsabilité au lieu de mettre en exergue toute chose qui pourrait faire penser à de l’improvisation, aurait voulu qu’ils restassent soudés en faisant, débout dans la même pièce, le dos rond. Avec à la bouche : « restons soudés et solidaires, adviendra que pourra ».

Si par extraordinaire la candidature du candidat préférentiel présidentiel était maintenue, et que celui-ci venait à mordre la poussière malgré les simulations les plus avantageuses faites sur la base du bilan et de l’aura d’ADO, avouons que pour ceux qui ne peuvent plus vivre sans le pouvoir et dont le nombre grossit chaque jour, trouveraient cet entêtement superfétatoire et suicidaire ! Que deviennent alors, dans ces conditions, les louables raisons qui ont, dans une première mesure, motivé ADO à transmettre le témoin du pouvoir à plus jeune et finalement au plus fidèle d’entre tous ?

D’autant plus que pour la grande majorité des pontes du RHDP, il semble clair désormais qu’ADO est la seule personnalité politique dont la candidature effective peut faire durer l’espoir d’un éventuel succès électoral à l’élection reine d’octobre 2020, et qu’en cas d’une éventuelle déconvenue, ils abdiqueraient, conscients qu’ils ont usé des meilleures armes et de tous les atouts en lesquels ils fondaient de gros espoirs.

Dans une telle ambiance, comment poursuivre la logique de cette contribution sans se poser la question qui suit : comment une si prestigieuse coalition dont les conditions de rassemblement ont été conçues et réalisées à l’aide de gros moyens et agrémentés par des épisodes malheureux de retraits fracassants de tabourets, peut-elle se révéler aujourd’hui incapable d’offrir à leur outil électoral, une vierge nouvelle personnalité pour l’échéance de 2020 et partant, la pérennisation du RHDP ?

Du coup, j’en tire la leçon suivante : Si ça se trouve avant que l’argent n’apporte essentiellement sa plus-value clientéliste, il est important que le candidat apporte et fasse remarquer qu’il jouit d’une grande popularité et d’une grande estime au sein du peuple ! C’est peut-être ce qui nous manque à tous aujourd’hui et chose derrière laquelle il faudra se résoudre à courir chaque jour de chacun des quinze mois qui restent à escalader ! Si ça se trouve aussi, devant les énormes cratères laissés par les dégâts qui ont été causés ici et là, les chances de tirer avantage de l’échéance que nous scrutons tous, s’amenuisent comme peau de chagrin.

De sorte que le candidat de la dernière minute dont la silhouette plafonne le ciel du RHDP sera aussi, le candidat de la dernière chance. Au regard de tout ceci, le moins qu’on puisse dire du RHDP, est que les personnalités qui ont l’apanage racé du relief présidentiel, ne courent pas les meetings. C’est comme si au sein de cette solide coalition malgré ses promesses fondatrices, la machine, pour des contraintes de paramétrages cycliques, était dans l’incapacité technique et programmatique de produire selon l’urgence et l’objet des délais, une nouvelle génération (spontanée ?) de nouveaux champions dotées des capacités à faire triompher les idéaux des partis rassemblés. De sorte que la candidature « providentielle » de ADO si elle était confirmée, le serait par défaut.

Lorsque le poulain le jour de la pesée ne fait pas le poids exigé par le règlement qui administre la catégorie, le manager du boxeur qui se trouve être le tenant du titre, enfile illico presto les gants à la place du poulain et part livrer le combat ! C’est cette image pittoresque-là qui me revient lorsque je visionne à l’aide de ma longue vue, la situation du RHDP. Lorsqu’un candidat, peu importe sa stature personnelle et les subtilités de ses défaillances, ne peut pas capitaliser sur les acquis politiques du sortant, qu’est-ce que cela peut foutre la panique ?!

Avec ce qui nous est donné de voir, c’est à croire que même si on réussissait à épargner dans un seul compte toutes les promesses de chances électorales du RHDP afin d’arriver en bout de course à une seule candidature, rien absolument rien, ne nous garantit une sortie victorieuse de la prochaine joute. A y voir de près, le RHDP ressemble à un moteur qui a été construit par un groupement de concessionnaires aux technologies d’origines hybrides, de sorte qu’il est victime de cet assemblage hétéroclite non achevé.

Si en 2010 et en 2015 nous avons contribué par un vote massif en vue de simplifier les choses au candidat ADO, cette fois pour des motifs qui ont eu le temps de s’emboîter les uns aux autres pour élever ensuite un immeuble de plusieurs paliers de griefs, il en sera tout autre ; car le corps électoral qui a été soumis à des secousses aux magnitudes sévères et variées, est dans un état d’éparpillement tel que nul doute que cette fragmentation pourrait lui être préjudiciable aux prochaines consultations électorales.

Au surplus, j’entends aussi dire que le RHDP sera confronté à un gros problème de renouvellement du discours politique, toute chose qui pourrait décourager de nouveaux mouvements de convergence en termes de nouveaux électeurs vers la case. J’en veux pour unique preuve, la lutte contre la légion de prévarications qui enlaidissent le torse du pays, et qui visiblement pour des raisons d’ordre stratégique, a été reléguée dans les confins d’un hypothétique troisième mandat.

Aujourd’hui, avec les cliquetis des candidatures qui hantent les couloirs des tuyaux du RHDP, il est simple de constater que le rassemblement accuse :

1- un handicap de temps et donc d’organisation interne (dû aux tergiversations)

2- un retard sur la question de l’ordre du jour relatif au profil du candidat idéal eu égard au contexte des réalités politiques ;

3- un retard dans le choix définitif du représentant ;

4- un déphasage avec son projet de société et,

5- le RHDP est en crise avec la sympathie et l’empathie du peuple autrefois, son plus grand capital et sa fierté politique.

Dieu sauve les relations entre ADO et GON et raffermisse abondamment les liens familiaux entre membres rassemblés !

Koné Kobali

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