Côte d’Ivoire: Le syndicat des étudiants souhaite le déguerpissement des occupants des alentours de l’université Nangui Abrogoua

Jean-Marc BOUAZO

Le secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci, plus grand syndicat), Allah Saint-Clair, élu en remplacement de Assi Fulgence Assi, a demandé au gouvernement de « déguerpir » les occupants des alentours de l’université Nagui Abrogoua (nord d’Abidjan), à la suite d’un affrontement avec les étudiants du campus, lors d’une interview à ALERTE INFO.

Monsieur Allah Saint Clair, vous êtes le nouveau secrétaire général de la Fesci, élu à l’issue du 10e congrès du syndicat en juin, en remplacement d’Assi Fulgence Assi. Quelles sont vos priorités ?

C’est un grand chantier qui a été entamé en 2014, donc c’est la continuité. Nous étions dans le bureau d’Assi Fulgene Assi et aujourd’hui, nous sommes à la tête de l’organisation. Nous avions commencé un combat du repositionnement de la Fesci avec Assi Fulgence Assi. Nous sommes tous d’accord que le combat du repositionnement a été un succès, et donc il faut redimensionner notre organisation. Redimensionner l’organisation, c’est de pouvoir adapter les méthodes aux exigences universelles. Et donc notre slogan est zéro violence pour la promotion de l’excellence.

Votre slogan est « zéro violence », en milieu scolaire pourtant on assisté mardi à l’université d’Abobo à des affrontements entre des membres du syndicat de l’université Nangui Abrogoua et des occupants des alentours de l’université

Vous savez, la Fesci fait partie d’une frange de la population, mais c’est la tête pensante. Ce qui est dommage chez nous, c’est sur ce qui est peu important qu’on réagi beaucoup. Vous savez, derrière la clôture de Nangui Abrogoua, il y a un système qui est mis là comme une mafia. Là-bas, il se trouve que ceux qui étaient installés de manière anarchique vers Macaci (société de fabrication de matelas), où le gouvernement a pris ses responsabilités pour les déguerpir, ce sont tous retrouvés derrière la clôture. Il va s’en dire qu’il y a des vendeurs de moutons, il y a des mécaniciens, il y a même des fumoirs. Et donc, entre l’université et le quartier, il y a tous ces commerces au milieu, un vrai désordre.
Mais depuis lors, la Fesci a signalé aux autorités que là, des étudiants se font agresser. On ne peut pas signaler que des agressions se font ici, et il n’y a rien. Pour la seule fois ou ils ont agressé des étudiants et certains sont partis signifier cela à des membres de la Fesci de l’université. Comme un effet de ras-le-bol, c’est là ça devient un tôlé. On raconte par ci que la Fesci a renoué avec la violence. Nous, nous sommes pour la promotion de la non-violence. Mais il faut que toute la jeunesse ivoirienne soit dans cet élan. Nous avons demandé aux autorités de déguerpir toutes ces installations (aux alentours de l’université).

Au passage, ces installations sont faites sous des hautes tensions, en plus je vous invite à 18 heure à l’université (Nangui Abrogoua), vous verrez combien le quartier est dangereux.

N’est ce pas plutôt des encaissements qui ont suscité ces affrontements ?

Je suis le secrétaire général national de la Fesci, et jamais on a demandé à une section quelconque de la Fesci de partir faire des raquettes. Mieux, les sections qui se livrent à cela, des sanctions en fonction de la gravité de la faute, selon nos statuts. Et nous, quand nous avions appris qu’il y avait des échanges (affrontements), nous nous sommes rendus à Abobo, où malheureusement des commissaires étaient pris à maille et à partie, des étudiants qui n’avaient rien à voir avec ceux qui se lançaient des pierres et qui venaient au cours, ont été machettés. Et ça, ce n’est pas un fesciste qui a lancé la machette. Pour faire baisser la tension, nous avons décidé de fermer le portail de l’université, mais les mécaniciens ont cassé le portail, et ça le président de l’université Nangui Abrogoua ne peut pas dire le contraire parce que nous étions avec lui en réunion. Et donc ce n’est pas la fesci qui s’est prise aux populations. Il faut trouver d’où vient le problème et le traiter au lieu de vouloir toujours attendre une situation malheureuse pour pouvoir enfoncer une organisation. Nous avons une vision, nous nous donnons les moyens de pouvoir atteindre ce but.

Nous demandons pardon à tous ceux qui ont été choqués parce que nous-même, on n’a pas accepté qu’il y ait des violences. On ne veut pas que des étudiants soient engagés dans des situations de violence. Malheureusement, c’est arrivé. Pour nous, ce n’est pas notre faute, mais c’est la faute à ceux qui agressent régulièrement les étudiants.

La Fesci demande au ministère de l’Enseignement supérieur de faire déguerpir tous ceux qui sont autour de l’université Nangui Abrogoua.

Quel message pouvez-vous lancer à l’endroit des étudiants de cette université ?

Le message est clair. Nous ne voulons pas de violence en milieu estudiantin. J’appelle les étudiants de l’université au calme et à la retenue. Nous trouverons voies et moyens pour remédier à cette situation qui met à mal l’image des apprenants en général et de la Fesci en particulier.

Elu à la tête de la Fesci, vous avez annoncé la construction d’un siège du syndicat. Où en sommes-nous avec la demande de l’autorisation ?

Les autorités nous on laissé entendre qu’il y a un vaste programme de construction des résidences universitaires pour accroitre la capacité de réception en terme de logement. Aussi, il y a en vue la construction d’un second restaurant universitaire, et donc il faudrait que les techniciens qui ont le plan directeur viennent et ensemble voir un espace où construire le bâtiment de l’organisation.

Depuis un certain temps, on assiste à une insuffisance des amphithéâtres dans des départements à l’université de Cocody. Envisagez-vous des actions pour y remédier ?

Voyez-vous, au département d’Histoire et géographie, pour cette année, il y a 2.800 étudiants, nouveaux bacheliers qui ont été admis. On a demandé au doyen (du département) de se donner les moyens et qu’on scinde ces étudiants en quatre groupes (classes). L’Etat a fait des efforts et a décaissé plus de 110 milliards, selon les chiffres officiels. Nous disons qu’il y a beaucoup à faire et termes d’infrastructures. Il y a lieu d’équiper les salles de Travaux pratiques qui sont quasi vides. Trouver également des mécanismes de construction de plusieurs amphithéâtres.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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