Étudiants non-inscrits de l’Université de Cocody en Côte-d’Ivoire: La présidence dément les chiffres avancés (800 et non 5000)

-800 et non 5000, voire 7000
-Voici la solution de la dernière chance qui leur est proposée

En l’absence du président Abou Karamoko, le vice-président Pr. Affian Kouadio de l’Université Houphouët-Boigny, était mercredi face à la presse pour se prononcer sur le dossier des 5000 étudiants non-inscrits qui défraie la chronique sur le campus ces derniers jours.

Le lundi 2 septembre 2019 à Adjamé, le collectif des étudiants non-inscrits avançait le chiffre de 7 mille étudiants qui se retrouveraient dans cette situation d’incertitude. Ceux-ci demandaient la clémence des autorités universitaires afin de leur donner une nouvelle opportunité de poursuivre sereinement leurs études.

Réponse du berger à la bergère, ‘’ils sont dans l’illégalité… Ce sont des fraudeurs qui sont passés par les mailles du filet’’, a déclaré Pr. Affian Kouadio pour qui ce sont quelque 800 personnes qui sont concernées. « Ils avancent le chiffre de plus de 5 mille concernés alors que le recensement fait dans nos services ne révèle que 800 cas », contre-attaque l’autorité. Selon Pr. Affian, ces manifestants qui étaient massivement rassemblés hier devant la présidence de l’université lors de la conférence de presse, ne peuvent s’attribuer le titre d’étudiants de l’Université Houphouët-Boigny car ils ne sont pas reconnus dans la base de données de l’institution universitaire. Ce, parce qu’ils ne se sont pas inscrits après quatre relances pour les retardataires de l’année académique 2017-2018.

Pr. Affian fait valoir qu’à l’université, c’est après s’être inscrit qu’on acquiert le statut d’étudiant. Et que c’est à partir de l’acte d’inscription que l’Université reconnait l’apprenant comme faisant partie de son effectif et qu’il acquiert le statut d’étudiant. « Il est temps de mettre fin à la culture de la non-inscription qui nous éloigne des objectifs du LMD », insiste le vice-président.

Mais comment des non-inscrits ont-ils composé et obtenu des notes aux différentes épreuves ? Sur la question, le vice-président est catégorique : « C’est de la fraude ». En principe, dit-il, ces étudiants ne devraient même pas participer aux examens. Mais ils ont pu passer par les mailles du filet et c’est finalement à la confrontation des fichiers qu’on a pu les déceler. Puis le conférencier de révéler qu’à ce jour, ce sont 51.588 étudiants qui sont régulièrement inscrits et reconnus dans ses fichiers.

La réintégration ou rien

Pour le conférencier, les choses sont désormais claires. « Accepter la réouverture des inscriptions pour l’année 2017-2018, c’est cautionner la tricherie et la fraude, c’est causer du tort à ceux qui ont scrupuleusement respecté les consignes de la direction qui leur interdisaient de participer aux TD, aux TP et aux examens, c’est faire la promotion de la fraude et accepter ces actes d’incivilité », martèle-t-il avant d’annoncer la solution de la dernière chance. « Nous lançons un appel à tous les non-inscrits de suivre la voie de la réintégration ce qui évite leur exclusion et leur permet de reprendre les études là où ils les ont abandonnées », propose M. Affian.

Proposition indécente

La réintégration, selon le conférencier, vise à permettre à l’étudiant ayant interrompu les études avant la fin d’un cycle de les reprendre. Elle est actée par une fiche de ‘’Demande d’intégration’’ que l’étudiant doit remplir et y adjoindre ses relevés de notes de la dernière année effectuée. Cette proposition est jugée indécente par le collectif des non-inscrits qui estime que si on a laissé composer ces non-inscrits, la logique aurait voulu qu’on tienne compte de leurs différents résultats. Pour ces ‘’étudiants’’, il n’est donc pas question d’être recalé après avoir composé. Un concerné que nous avons interrogé dans la foule après la conférence de presse a fait savoir que le vice-président a occulté les vrais problèmes. Il explique que si des étudiants se sont retrouvés dans cette situation, l’administration universitaire y est en grande partie pour quelque chose. L’un des documents clés pour s’inscrire indique-t-il, est le PV (Procès-verbal qui porte les notes de l’étudiant et la décision d’admission ou non en année supérieure). Ce document, fait-il savoir met des mois et des mois avant de sortir et paralyse le processus d’inscription.

Faux, rétorque le vice-président, pour qui tous les PV ont été déposés à temps.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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