Après son interrogatoire « musclé » à la préfecture de police Babily Dembélé dénonce un harcèlement des opposants en Côte-d’Ivoire

Par Connectionivoirienne

Convoqué une première fois le 3 octobre puis une deuxième fois le mardi 8 octobre 2019 puis relaché, le président du Cidp, l’opposant Babily Dembélé était face à la presse mercredi pour exprimer son indignation lors de son interrogatoire.

L’on retiendra de son exposé que l’audition dont il a été l’objet n’a respecté en rien la procédure légale en la matière. Il dit avoir été traité comme une vulgaire personne avec un mépris déconcertant de la part des autorités policières. La première fois, le 3 octobre, raconte-t-il, c’est à 2 heures du matin qu’il reçoit un coup de fil du commissaire Aliali lui disant qu’il a une convocation à lui remettre de la part de la préfecture de police. Une fois à la préfecture aux premières heures de la matinée, son interrogatoire par le commissaire des lieux ne commencera qu’à midi pour s’achever vers 20 heures, soit huit heures d’audition. Une audition qui a traîné en longueur selon lui, parce que le commissaire devait à chaque fois transmettre sa réponse à sa hiérarchie avant la question suivante. « Quand je donne une réponse, le commissaire envoie la réponse et attend des instructions. (…) On a quitté le droit, on est dans une forme de dictature », dit-il amer, réagissant à cette manière de faire.

Le même scénario s’est poursuivi le 8 octobre lors de sa deuxième audition mais cette fois, un officier a remplacé le commissaire. Ce jour-là, il était encore rentré à la maison libre mais se dit peu rassuré quant à une issue définitive de l’affaire. « Je suis libéré mais je peux être à tout moment sur le banc des accusés », affirme-t-il tout en dénonçant un harcèlement politique.

« Ceux qui sont contre la paix me trouveront sur leur chemin »

Babily Dembélé qui a des ennuis parce que des associations d’ex-combattants pro-Ouattara et pro-Gbagbo ont adhéré à son parti après une déclaration où les premiers revendiquent leur part de 12 millions de prime de guerre, jure qu’il agit au nom de la paix et de la réconciliation. Pour lui, réussir à canaliser et à rapprocher les belligérants d’hier devrait être perçu comme un acte louable et non comme une œuvre de déstabilisation du pouvoir en place. « Je suis politique et je veux réconcilier les Ivoiriens », déclare-t-il la main sur le cœur. Il a ainsi invité le pouvoir à mettre balle à terre car nul n’a intérêt à ce que la Côte d’Ivoire revive la situation de crise de 2011. C’est pourquoi, il dit condamner tout acte qui va à l’encontre de l’apaisement. « Tous ceux qui sont contre la paix me trouveront sur leur chemin. Les Ivoiriens sont fatigués et ne veulent plus être dans une situation de ni paix ni guerre. Personne n’a un titre foncier sur la Côte d’Ivoire. Alors laissez les gens s’exprimer », a-t-il sermonné rappelant son passé de faiseur de paix, notamment, dans sa médiation entre les deux principaux leaders religieux Bouakary Fofana et Koudouss, à couteaux tirés autrefois.

SD

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