Filière café cacao: Un livre pour comprendre la réforme Ouattara en Côte-d’Ivoire

«Réforme de la filière cacao en Côte d’Ivoire – Evolutions institutionnelles, incitations fiscales et financières à l’industrie ». Tel est le titre du livre qui vient d’être publié aux Editions Universitaires Européennes (Eue) par Kouassi Edouard N’guessan, un connaisseur de la filière café cacao pour avoir fait ses classes dans ce secteur clé et stratégique de l’économie ivoirienne. Pour son 2e essai après celui paru en 2004, Kouassi Edouard N’guessan vient éclairer la lanterne des producteurs, des exportateurs et de tous ceux qui interviennent dans le secteur, sur la nouvelle réforme initiée par les autorités ivoiriennes dès 2012.

Il a présenté le fruit de ses réflexions à la presse le mercredi 9 octobre 2019 à la librairie Carrefour de Cocody. Il fait remarquer que deux systèmes ont jusque-là alterné dans la filière. Le système de stabilisation des prix qui a prévalu de 1960 à 1999 et le système de libéralisation des prix qui a commencé en 2000 et pris fin en 2012 avec l’avènement d’Alassane Ouattara. L’auteur explique chacun des systèmes mais met surtout l’accent sur le système du prix garanti ou prix stabilisé, épine dorsale de la réforme de 2012.

« Le nouveau système est basé sur des ventes aux enchères à travers une messagerie électronique et sur un prix d’achat garanti aux producteurs égal à au moins 60 % du prix Caf de référence. Plusieurs mesures fiscales et financières favorables à l’industrie ont été introduites pour porter le taux de transformation de 35 % à 50 %à l’horizon 2020 », explique l’auteur dans une note remise à la presse. Au nombre des mesures ci-dessus évoquées, l’auteur liste aux pages 229 et 230 des mesures générales d’incitation à l’investissement telles que la réforme du code des investissements, la création du guichet unique du Cepici. Pour les mesures spécifiques à la filière cacao, l’auteur relève les mesures prises de 2014 à 2017. Notamment – la suppression de l’ajustement de certains postes du barème au profit des broyeurs. Ce sont le poste ‘’transit’’ et le poste ‘’sacherie export’’ – la limitation des achats de stocks pour tenir compte des capacités installées des broyeurs – le report du stock d’une campagne à une autre accordé aux broyeurs sans pénalité financière – l’application du taux réel de rendement pour déterminer l’assiette taxable pour le Dus (Droit unique de sortie) et pour la perception des redevances professionnelles (P245).

Dans les échanges avec les journalistes, l’essayiste a clairement indiqué sa préférence pour le système stabilisé qui selon lui, garantit un prix aux paysans. « Beaucoup d’experts pensent que le système stabilisé est le meilleur » dit-il, faisant valoir que le Ghana et la Côte d’Ivoire qui ont décidé d’unir leur force, sont sur la bonne voie. Toutefois, il soutient que c’est, in fine, le marché qui est le déterminant principal du prix au producteur. Plusieurs autres aspects de la nouvelle réforme, de son contexte aux mécanismes mis en œuvre y sont expliqués.

Kouassi Edouard N’guessan est expert-comptable de formation, diplômé de l’Intec-Cnam de Paris. Il a été Directeur administratif et financier de la Caistab puis Dg de la Nouvelle Caistab. Il est présentement Dga du Conseil Café Cacao et son livre est une référence pour ceux qui veulent appréhender les méandres de la filière café cacao en Côte d’Ivoire.

SD à Abidjan sdebailly@yahoo.fr

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