Presse sous anesthésie générale en Côte-d’Ivoire

L’incident survenu, le 4 octobre 2019 à Toulepleu (chef-lieu de département dans la région du Cavally, à l’ouest), entre le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly et le maire Denis Kah Zion va être classé sans suite.

Le plus intéressant dans l’affaire, ce sont les comportements diamétralement opposés auxquels nous assistons. Par la voix du porte-parole, le Gouvernement a apporté rapidement son soutien à son chef, accusé d’avoir menacé le journaliste Kah Zion dans l’exercice de sa profession.

Du côté de la presse (privée et publique, porte-voix officiels ou pas de partis), c’est le calme plat depuis une semaine. L’esprit de corps, déjà moribond, a pris la poudre d’escampette.

Ni les organisations de régulation (ANP) et d’autorégulation (OLPED), ni les organisations corporatistes (UNJCI, OJPCI, GEPCI…) n’ont réagi. Les uns sont complètement indifférents et les autres, résolument apathiques.

Car la presse ivoirienne a accepté d’être déresponsabilisée pour une raison simple: elle est heureuse d’être une marionnette manipulée par des marionnettistes politiques. Malgré quelques hirondelles, elle refuse d’être un Pouvoir pour se complaire dans un rôle de structure spécialisée de partis ou coalitions politiques, exécutant les mots d’ordre des états-majors.
Ainsi, à l’instar de l’environnement politique, la presse ivoirienne est divisée entre deux blocs rivaux, antagonistes. De deux, les lignes éditoriales, sous influence de la météo politique et des clivages, sont à l’aune des épousailles et des divorces.
Alors, les journalistes ne s’appartiennent plus. C’est pourquoi, sous le fallacieux prétexte de « seuls les imbéciles ne changent pas » pour maquiller la démission et la forfaiture, le spectacle offert est surréaliste:

– des gens qui ont combattu, sans aucune réserve, Alassane Ouattara, se révèlent ses ardents défenseurs;

– des personnes qui s’autoproclamaient joyeusement « répondeurs automatiques » de Bédié, se découvrent ses pires contradicteurs;
– des individus qui ont condamné Gbagbo avec une énergie inégalée, se surprennent à chanter ses louanges, etc.

Il n’y a plus ou presque aucune clause de conscience. Car la presse ivoirienne est placée sous anesthésie générale.

F. M. Bally

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2 réflexions au sujet de “Presse sous anesthésie générale en Côte-d’Ivoire”

  1. pour une fois FMB vous êtes dans le vrai .vos confrères sont des politiques et non des journalistes en tout cas pas encore dans le sens de professionnalisme car guidé autant qu’ils sont par les politiciens.quand je vois un journal comme « le Temps » encenser Bedié et le pdci , parce que ce parti veut s’approcher de gbagbo , c’est pitoyable.et demain quand gbagbo dira autre chose , il vont combattre copieusement Bedié.et c’est ainsi que fonctionne les journaux ivoiriens.et même on voit comment le « nouveau réveil  » et « notre voie » se sont agressés parce que bedié a rencontrer gbagbo et l’a reconnu comme PDT du FPI .et après ils s’étonnent que les journaux ne marchent pas.le nouveau réveil qui a défendu bec et ongle ADO et sa gestion , aujourd’hui le même journal avec les mêmes journalistes passent leur temps à vilipender le même ADO.o se trouve donc la crédibilité des journalistes et leur journaux?

  2. LES DÉLIRES ET CONFUSIONS AIGUS POSTOPÉRATOIRES : EFFETS SECONDAIRES DE L’ANESTHÉSIE SUR LE CERVEAU ?
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    Ce n’est pas moi qui ai choisi l’image. Mais elle vaut son pesant d’or. Chapeau Bally !

    La science médicale s’interroge encore sur la source réelle de ces délires postopératoires. On les imputerait à l’anesthésie.

    Dans quelle catégorie pourrait-on classer ceux de l’ami Denis ZION ?
    – les délires au réveil ?
    – les délires ou confusions aigus ?
    – les dysfonctions cognitives postopératoires ?

    En tout état de cause, un chercheur « qui cherche et qui a déjà trouvé quelque chose » (bonjour les grévistes éternels de la CNEC !) nous prévient du reste : « L’anesthésie constitue l’un des enjeux les plus importants de la recherche médicale de ces dix prochaines années. Ce n’est que lorsque les chercheurs auront découvert les causes des déficiences cognitives postopératoires que l’on pourra vraiment concevoir des stratégies thérapeutiques pour les éviter.. »

    En attendant tout le monde reste silencieux face à ceux de celui qui d’Août 2005 à Octobre 2011, fut le Premier Président élu du Bureau Exécutif du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEPCI) !

    Son anesthésie était-elle surdosée ?

    Plusieurs personnes, pensant à ces effets secondaires, refusent tout bonnement les anesthésies. De leurs délires incontrôlables, on entendrait des choses qu’ils pourraient regretter…

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