« L’interférence » politique de la Côte-d’Ivoire à la CPI est intervenue « dans l’ordre de la procédure » (gouvernement)

Manuella YAPI

Le porte-parole du gouvernement ivoirien Sidi Touré, a affirmé mercredi à Abidjan que « l’interférence » de la Côte d’Ivoire dans l’affaire visant l’ex-président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI) est intervenue « dans l’ordre de la procédure », à l’issue d’un conseil des ministres.

« L’Etat de Côte d’Ivoire n’interfère pas dans les procédures judiciaires, (mais) c’est dans l’ordre de la procédure que cette interférence a eu lieu », a dit M. Touré qui appelé à la « compassion » pour les victimes et leurs familles, sans autre commentaire, face à la presse.

Dans un document déposé le 25 octobre, la Côte d’Ivoire a adressé à la cour d’appel de la Cpi une « Demande d’autorisation aux fins de présenter (ses) observations écrites » sur la requête de la défense de M. Gbagbo formulée le 07 octobre, dans laquelle les avocats de l’ex-président réclamaient la levée des conditions liées à sa libération.

En réaction, Me Emmanuel Altit, avocat principal de M. Gbagbo, a demandé le « rejet » de cette requête afin d’ »éviter le risque de politisation d’un débat qui devrait rester centré sur la seule question du respect des droits » de son client, qui « doit pouvoir jouir de l’intégralité de ses droits civils et politiques, notamment en vue de sa participation au processus de réconciliation ivoirien ».

« Quel que soit l’angle sous lequel on aborde la demande de la République de Côte d’Ivoire, il n’existe aucune justification à son intervention dans la présente procédure », a souligné Me Altit, estimant que « savoir dans quelles conditions les autorités ivoiriennes comptent accueillir Laurent Gbagbo s’il décidait de rentrer chez lui ne rentre pas dans le débat sur le principe de la liberté ».

Poursuivis pour crimes contre l’humanité commis lors de la crise postélectorale de 2010 qui a officiellement coûté la vie à plus de 3.000 personnes, Laurent Gbagbo et son dernier ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé ont été acquittés mi-janvier puis libérés le 1er février sous conditions. La procureure Fatou Bensouda a décidé de faire appel.

M. Gbagbo vit depuis lors en Belgique et son ministre lui, séjourne encore aux Pays-Bas, dans l’attente d’un pays d’accueil.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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