Sara 2019/Côte-d’Ivoire: Quand racket et rançon se mêlent à la danse

Venu prendre part au deuxième jour du Salon international de l’Agriculture et des Ressources animales, nous avons été ahuris par le nouveau protocole a l’entrée du site du Sara.

Pour des journalistes qui doivent d’abord accéder au site pour récupérer leur badges en présentant leur carte de presse, les services de sécurité on dû opposer un refus, sous prétexte d’appeler les organisateurs chargés de distribuer les badges pour la presse.

Pour celui qui n’as pas ces contacts ou n’arrivent pas à joindre ces personnes ressources, il sera dans l’obligation de payer un ticket d’entrée de 1000 fcfa pour avoir accès à défaut de passer le reste de son temps dehors.

Nous avons été contrains indirectement de payer le ticket de 1000 fcfa pour accéder sur le site du SARA.

Issouf Kamagaté
Lebanco.net

Commentaires Facebook

2 réflexions au sujet de “Sara 2019/Côte-d’Ivoire: Quand racket et rançon se mêlent à la danse”

  1. L’EXIGENCE DE VERTICALITE
    =========================

    Il y a bien longtemps que j’ai revu mon cher ami Honorat De Yedagne. Je dirais même très longtemps. Je le revois encore très heureux de me rencontrer dans cet hôtel international oû je l’ai retrouvé en compagnie d’un grand nom de la presse ivoirienne, Diegou Bailly. Mais je le lis de temps en temps. Il y a l’homme et il y a le journaliste. L’un impacte sur l’autre. Autant l’homme a toujours eu une haute idée de lui même, autant le journaliste a de tout temps exigé de sa corporation une certaine opinion d’elle même. Sa dernière sortie date des élections « mélangées » de l’UNJCI . Au demeurant deja en 2010, il souhaitait que « L’Unjci puisse demeurer un instrument au service de la corporation et non une machine à soutenir un régime, ou les intérêts de celui qui le dirige. Le vrai héritage à préserver,selon lui c’est le combat pour la liberté de la presse, pour la réhabilitation socio- professionnelle du journaliste ivoirien. Ce combat n’est pas négociable».

    En 2019, De Yedagne ajoute une autre couche  » Les politiques nous infantilisent suffisamment au quotidien pour que nous-mêmes devenions les fossoyeurs de notre propre dignité… ».

    Mon cher Kamagaté, le premier papier que vous produisez sur le SARA 2019, risque d’être cette affaire de racket de 1 000 F à vous imposée par des agents de sécurité.

    Si le prix à payer est trop élevée pour votre rédaction n’y a pas autre moyen pour dénoncer ce que vous appelez racket et que l’autre qualifie de rançon !

    Dans un contexte sécuritaire renforcé et entouré de complexes hôteliers oû de nombreux exposants ont pris leurs quartiers, votre papier ne fait pas sérieux du fait d’un jeu de mots qui peut prêter à confusion.

    SI J’ETAIS JOURNALISTE INVITÉ AU SARA 2019
    =================================

    J’aurais exigé du ministre Adjoumani un stand dédié à la presse agricole et économique, et qui serait baptisé STAND HIEN SOLO ! En hommage à ce journaliste parti de rien comme Diegou Bailly d’ailleurs et dont la plume a fait autorité de par sa connaissance poussée du monde agricole et sa proximité avec l’un de ses grands noms..feu Félix Houphouët Boigny.

    Obligez les politiques à vous respecter !!!

    Vos jetons de présence c’est la qualité de vos reportages et le soin que vous mettrez dans la préparation et l effort patient de culture personnelle.

    En l’honneur de SOLO, je relis avec plaisir sa grande interview réalisée par Dosso Villard de L’Intelligent d’Abidjan et reprise par connectionivoirienne le 19 décembre 2012. Morceaux choisis :

    L’AGRICULTURE IVOIRIENNE : LE VRAI HÉRITAGE DE HOUPHOUËT AUX HOUPHOUËTISTES DE SOUCHE
    =================================

    Vous êtes connu comme le plus grand spécialiste agricole du monde des médias ivoirien. D’où tirez-vous cet amour pour la terre et la bonne connaissance de ce secteur?
    Ça n’a pas été facile, je le confesse. Les problèmes agricoles sont des questions tellement ardues qu’il faut plus que l’amour pour les maitriser. Il faut en effet beaucoup d’engagement, de détermination, de patience et d’encouragement pour espérer en tirer quelque chose en tant que journaliste. Je dois avouer que, c’est en côtoyant le Président Félix Houphouët-Boigny, que j’ai appris à aimer la terre. Voici un homme à qui rien ne manque, mais qui une fois à Yamoussoukro, passait le plus clair de son temps dans les champs. A Tombakro sur la route de Bouaflé où il y a des exploitations de cacao et un peu de café à Kpankpassou à l’emplacement de l’actuel hôtel du parlement ; à Guiglo non loin de la villa des hôtes ou encore à la rizière de petit Bouaké non loin de la Basilique. Quelque fois, s’il lui arrivait de fouler le sol de Yamoussoukro vers 18h-19h, il se dirigeait immédiatement vers l’un de ces lieux précités, et c’est sous l’éclairage de ses véhicules qu’il visitait ses plans. Pour contourner les caprices de la pluviométrie parce qu’il faut savoir que Yamoussoukro est une zone située entre la forêt et la savane, une bonne partie de ses plantations était irriguée. Même cela renforce les productivités des arbres, il va sans dire que de telle installation obère les revenus attendus. Vu que Houphouët a aussi privilégié la redistribution de ses revenus agricoles en embauchant souvent plus qu’il n’en faut de main d’œuvre. Visiblement, ce n’était donc pas tant pour de l’argent qu’il le faisait. Plus tard, il nous confira aux détours d’une visite, qu’en fait son ambition était de faire de Yamoussoukro un véritable laboratoire agricole que des étudiants, étrangers et autres visiteurs de passage se passionneraient à découvrir. Quand on sait que pour l’accompagner dans ce vaste programme agricole, il avait fortement encouragé tous les Ivoiriens et surtout les cadres nantis de moyens de se doter d’un minimum d’exploitation agricole. De cette façon, il comptait ennoblir le métier de la terre de sorte que malgré sa pénibilité les nombreux jeunes que comptait le pays ne s’en détournent. A travers les coupes nationales du progrès, il récompensait chaque année les meilleurs agriculteurs du pays qu’il recevait à l’occasion à sa table. Cela lui a permis d’asseoir une solide politique agricole qui a valu plein de lauriers à la Côte d’ Ivoire. C’est donc au contact de tout ça, que j’ai été piqué par le virus. J’ai appris à connaître la plupart des producteurs et à traduire dans des écrits, leurs préoccupations quotidiennes que je publiais. En France, j’ai pris des cours sur les questions des bourses des matières premières au centre national des arts et métiers à côtés de ma formation à l’UFR de Paris II. Mais, l’essentiel de ces choses se trouvent dans la lecture, les contacts avec humilité, les séminaires, les visites de terrain. Dans mon cas, grâce aux responsables de la CAISTAB de l’époque, j’ai pu bénéficier d’un stage sur les places boursières de Londres, New York et Paris. Comme vous pouvez le voir ça été laborieux, ça a payé au finish.

    Mais Yamoussoukro, laboratoire agricole de Côte d’Ivoire, la mayonnaise ne semble pas avoir pris ?

    Vous êtes jeunes ! Vous ne pouvez pas savoir que l’évolution agricole de cette ville impact sur la politique agricole globale de ce pays. Je voudrais préciser qu’à la suite de l’expérience d’Houphouët, la SATMACI y a lancé, notamment dans la zone du village de Zatta, un programme caféier appelé programme agro-industriel robusta, en d’autres termes le PAIR. Ça a permis à l’Etat de résorber, un tant soit peu, le chômage. Mais pour des raisons que j’ignore, le projet a fait long feu. Il y avait aussi un autre strictement consacré au développement du riz appelé OIRY piloté par l’actuel président du Conseil Economique et social Zadi Késsi. Ce projet comme l’autre, a connu aussi une brève longévité. Mais ces échecs si on peut les appeler ainsi, ont permis de corriger les programmes d’envergures conçus par le gouvernement pour d’autres régions du pays.

    Qu’est devenue Yamoussoukro en tant que laboratoire agricole ?

    Je crois savoir que KpanKpassou, Petit Bouaké, Guiglo ont tous été dévorés par l’urbanisation. Seul reste Tomboukro, mais en déconfiture. Quand j’étais à Yamoussoukro, j’ai entrepris une vaste enquête sur toutes ses réalisations sous la conduite d’un responsable de plantation appelé ingénieur Kouakou. Quand j’ai fini, j’ai envoyé mes papiers à Houphouët pour appréciation. Mes textes ont fait au moins une semaine avec lui. Un jour, il me fit appeler pour me dire : ‘’ votre travail est bien fait, mais ne le publiez pas sinon on dira que Houphouët a arraché toutes les terres aux populations de Yamoussoukro et les a laissées dans le dénuement total’’. Ces textes seront publiés longtemps plus tard dans un numéro spécial de Fraternité Matin, mais profondément édulcorés.

    On nous a dit qu’il aimait vous lire ?

    Revenu à Abidjan, je suis parti de l’AIP pour Fraternité Matin. J’ai fait un stage à Dakar au CESTI et je suis parti pour l’IFP à Paris où j’ai appris un peu plus le métier de journalisme et l’économie. C’est vrai, avant cela je m’étais spécialisé dans les infos agricoles suite à mon stage de Dakar. A mon retour, j’ai bien maitrisé les aspects économiques de ce secteur. Houphouët aimait beaucoup lire Fraternité Matin. Tenez, un jour il a appelé Miremont alors DG et lui dit : «faites attention aux différentes rubriques de votre journal. Je viens de voir les 7 erreurs d’aujourd’hui que j’avais vues la semaine dernière». Il lisait donc tout. Et il était surtout préoccupé par tout ce que j’écrivais sur le cacao et le café. Il aimait bien m’expliquer sa vision des problèmes de ce secteur et tenait à ce que j’en tienne compte dans mes écrits. Chaque fois qu’il recevait des personnalités extérieures du monde du café-cacao, Wognin faisait sortir les journalistes et me retenait près de lui. J’avais donc fini par connaître parfaitement l’homme et sa politique de défense du marché international. Sur ça aussi, il y a beaucoup à dire et ce n’est pas au détour d’une interview qu’on peut le faire. Avant son départ pour la France d’où il n’est pas revenu vivant, il m’a reçu un jour et m’a demandé si j’avais lu le livre intitulé ‘’La guerre du cacao’’ écrit par Corine Moutou et Stephen Smith. J’ai répondu par l’affirmative. Il m’a demandé si je pouvais leur répondre, là aussi j’ai répondu par l’affirmative. Bien entendu, j’entendais solliciter le concours de mon ami et frère Ibrahim Sy Savané, lui aussi économiste pour écrire ce livre ensemble. Malheureusement, il m’a dit : «bon trouve un blanc, vous allez le faire ensemble. Je vais me soigner à mon retour, on vous donnera les moyens pour le faire». Et séance tenante, il a dit à Abdoulaye Diallo : «donne un peu d’argent à Hien Solo et à notre retour, il fera ce dont on a parlé hier». Quelques semaines après son départ, j’ai reçu un soir un appel de Abdoulaye Diallo pour me dire que ça se passait bien pour le Vieux et que bientôt ils rentreraient. Hélas, l’irréparable s’est produit qui a changé le cours de l’histoire..

    ===========================

    Je ne sais pas Adjoumani est un Houphouëtliste de souche ou de la 25é heure mais le voici dos au mur !
    .
    Face au défi de donner au journaliste défunt HIEN SOLO et à tous les journalistes spécialisés dans l’agriculture la place qui leur revient.

    L’agriculture du 21eme ne se fera pas sans une presse elle même bien informée sur les nouvelles technologies et leurs multiples opportunités.

    Ici et non ailleurs, se dessinent les enjeux véritables de l’émergence de l’Afrique.

    Les divertissements médiatiques avec Soro et consorts ne sont que des épiphénomènes qui ne devraient occuper à temps plein un ministre de l’agriculture d’un pays en voie de développement qui frappe aux portes de L’ÉMERGENCE.

    Le Nigeria vient de lancer un signal fort en fermant ses frontières au riz importé d’Asie et du Brésil pour développer l’agriculture locale. C’est ça un message émergent !

    Que nous offre le SARA 2019 ?

    Je paye mon billet. Car on dit « VIENS ET TU VERRAS ! »

  2. COTE D’IVOIRE MALO
    ===================

    A première vue, puisque nous sommes dans un contexte agricole, beaucoup vont penser non sans raison qu’il s’agit d’un papier sur LE RIZ DE COTE D’IVOIRE (en langue malinké).

    Non « COTE D’IVOIRE MALO », c’est un coup de gueule contre tous les malhonnêtes du pays ! Les mafias qui prennent en otage les ministères. Par la volonté des patrons eux mêmes. Brisant toute initiative pour les jeunes qui veulent entreprendre. Vous passez par eux ou c’est « mort » pour vous.

    Ils bouffent à tous les rateliers. Ils veulent tout et pour eux seuls.

    Le ministère organise-t-il une manifestation ?

    Ils vont s’accaparer de tous les marchés ou bons de commandes.
    – Location chaises et bâches
    – location matériels de sonorisation
    – prestation d’un maître de cérémonie et artistique
    ‘- gestion événementielle et kits manifestation
    – sécurité cérémonie
    – photos et caméras
    Etc.

    Rien ne leur échappe aujourd’hui. Demain ils vont ajouter à la longue liste de leurs prestations ALL-IN-ONE une offre à la carte de trois articles (3) dans la presse locale ou internationale sur la manifestation avec au choix :
    – Articles de stagiaires
    – Articles de journalistes détenteurs de carte de presse
    – Articles de spécialistes ou de Rédacteurs en chef.

    Choix très large. Offres sur étagères.

    Ainsi va le monde d’aujourd’hui. Il y a ceux qui savent ce que vaut un architecte et qui lui confient leurs projets immobiliers, ceux qui paient le concours de dessinateurs sans se soucier du caractère projet de leur investissement et ceux qui prennent la photo d’un bâtiment et demandent à un maçon de « faire même chose mais avec 4 chambres en haut ».

    Un reportage sur le SARA vaut son pesant d’or. Autant on regarde vers les potentiels investisseurs autant on devrait avoir la même préoccupation pour ceux qui vont nous projeter à la lumière du monde et du marché. Et vendre toutes les opportunités du salon. On ne peut pas tout visiter et tout comprendre en une semaine.

    C’est tout l’avenir de l’Afrique qui se joue dans l’agrobusiness. Le boom démographique sera impitoyable. On nous chante partout qu’il faut capitaliser le dividende démographique mais que fait-on au delà des incantations ? Demain dans 15 ou 20 ans nous serons 45 millions en Côte D’Ivoire. 42 millions au Faso. 40 millions au Mali. 47 millions au Ghana. En Éthiopie ils sont déjà à 105 millions. En RDC on a cessé de compter…depuis belle lurette. Personne ne sait combien d’habitants compte la capitale Kinshasa. Lagos n’en peut plus de son développement anarchique.

    Pour en parler Il faut former des communicateurs spécialisés. Il faut y travailler d’arrache pied pour mobiliser tout le monde.

    Ne laissons pas les « COTE D’IVOIRE MALO » décider de qui doit participer ou pas à cet important rendez vous !

Les commentaires sont fermés.