Présidentielle 2020 en Côte-d’Ivoire: « Il n’y aura pas d’exclusion de candidat y compris moi-même » (Ouattara)

Serge Alain KOFFI

Le président ivoirien Alassane Ouattara, a assuré de nouveau samedi à Yamoussoukro qu’il n’y aura pas d’exclusion de candidat à la prochaine élection présidentielle y compris lui-même, lors d’un meeting organisé par son parti le Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP).

« Je veux rassurer les candidats qu’il n’y aura pas d’exclusion de candidats. Mais ADO aussi ne peut pas être exclu », a déclaré M. Ouattara, au terme de son discours, devant des milliers de partisans rassembles, pour ce meeting, en clôture des journées d’hommage au premier président Félix Houphouët-Boigny.

« Il n’y aura pas d’exclusion de qui que ce soit y compris ADO », a-t-il insisté.

Un peu, plus tôt, il avait également assuré que le prochain scrutin présidentiel se déroulera dans la paix avant que ses partisans ne scandent « 3e mandat ! 3e mandat ! » Pour l’inviter à briguer un nouveau mandat.

« On en reparlera », leur a-t-il répondu.

Alassane Ouattara continue d’entretenir le flou sur une éventuelle candidature à la prochaine présidentielle.

Le 30 novembre, à l’issue d’une visite de quatre jours dans la région du Hambol (centre-nord), il avait rappelé qu’il ne souhaitait pas être candidat, tout en précisant qu’il le serait si certains de sa génération l’étaient.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

Commentaires Facebook

2 réflexions au sujet de “Présidentielle 2020 en Côte-d’Ivoire: « Il n’y aura pas d’exclusion de candidat y compris moi-même » (Ouattara)”

  1. AU NOM DES MORTS ET POUR LA LONGEVITE DES VIVANTS
    ==============================

    Et pour en finir avec l’usurpation de fonction !

    L’usurpation de fonction ou de qualité  est « le fait, par toute personne agissant sans titre, de s’immiscer dans l’exercice d’une fonction publique en accomplissant l’un des actes réservés au titulaire de cette fonction ».

    Quand j’entends de manière répétitive Le Président de la RÉPUBLIQUE lui même, potentiel candidiat, dire PUBLIQUEMENT :
    « Je veux rassurer les candidats qu’il n’y aura pas d’exclusion de candidats.»…

    JE ME POSE BEAUCOUP DE QUESTIONS !

    Avec tout le respect que je lui voue, est ce que le droit du Président de faire de telles affirmations ?

    Que sous-tendent elles ?

    Pourquoi le Conseil Constitutionnel dont c’est l’une des prérogatives reste silencieux ?

    Faut il seulement avoir lu  » La Côte d’Ivoire: L’année terrible 1999-2000″ publié par Le Pape Marc et Vidal Claudine, pour se demander si on en a tiré les leçons de ces crises successives et si nous croyons dans nos institutions ?

    DE PAR LA LOI…

    =======================

    Le Conseil constitutionnel est une institution ivoirienne établie par la loi No 94-438 du 16 août 1994 pendant la Première République qui fixe la composition, l’organisation, les attributions et le fonctionnement. Il veille à la régularité des principales élections et référendums. Il se prononce sur la conformité à la Constitution des lois et de certains règlements avant leurs entrées en vigueur et intervient également dans certaines circonstances de la vie parlementaire et publique.

    ===============

    C’est ainsi que ce Conseil constitutionnel ivoirien a écarté 23 des 33 dossiers de candidature à la présidentielle du 25 octobre 2015.

    Tous les ténors de la politique du pays participeront toutefois au scrutin, dont le président sortant Alassane Ouattara est le favori. 23 sur 33 !

    Si en 2014, le Président ADO avait fait les sorties qu’il s’autorise actuellement, quels auraient été le sentiment et la réaction des 23 recalés d’alors :

    1. Vis à vis du Président
    2. Vis à vis du Conseil Constitutionnel

    Les déchirures de 1993, de 1999 et de 2000 qui nous ont conduit à 2002 et 2010 sont encore béantes.

    Est ce pour mieux les colmater que le Président anticipe ?

    Revenant à l’élection de 2000, on se souvient encore de l’Arrêt Tia Koné N° E 0001-2000 du 6 Octobre 2000. Sous la junte militaire avec donc un régime d’exception.

    De cet arrêt je ne me focaliserai pas sur la candidature du Candidat Ouattara.

    Mais de quelques unes très révélatrices qu’on a vite oublié !

    Des hypothèses qui ont conduit au style académique de Tia KONE avec les nombreux « Qu’il s’evince de ce qui precède…il appert que …Qu’il échet dès lors de rejeter sa candidature ; » etc.

    1. LAZENI COULIBALY, Magistrat hors hiérarchie. Ancien Ministre de La Justice.
    Mais mieux Président en 1990 de la Cour Suprême en sa Chambre constitutionnelle, l’institution qui a examiné l’éligibilité et s’est prononcée sur l’élection présidentielle…dix ans plus tôt.

    A lui, l’immense Namogo Poto Coulibaly, TIA KONE annonce que pour des motifs qu’il est censé connaître…Qu’il échet de rejeter sa candidature ;

    2. BAMBA MORIFERE, Professeur d’université.
    De lui TIA dira ceci :
    « Considérant que BAMBA MORIFERE Professeur d’Enseignement Supérieur à l’Université d’Abidjan, ne rapporte pas la preuve d’avoir cessé les dites fonctions avant de présenter sa candidature ;
    Que l’attestation susvisée ne suffit pas à combler cette lacune ;
    Qu’il échet dès lors de rejeter ladite candidature en application du texte susvisé… »

    Aussi facilement !

    3. FADIKA MOHAMMED LAMINE, l’emblematique Officier et père de la marine ivoirienne.
    « ..Considérant qu’il apparait dès lors incontestable que FADIKA MOHAMMED LAMINE ne satisfait pas aux exigences légales à propos de la moralité et de la probité, et qu’il suit de là qu’il ne peut figurer sur la liste définitive des candidats à l’élection du présidentielle 2000 .. »
    Laminé FADIKA mis de côté pour une sombre affaire de vieilles dettes.

    Tia dira du reste :
    « ..Qu’en effet la probité et la moralité d’un homme qui ne paie pas ses dettes contractées depuis plus de 17 ans, et qui, usant de son influence, n’hésite pas à abuser de l’ascendant qu’il exerce sur les Sociétés soumises à son autorité pour obtenir à son profit et à celui des siens des avantages indus, ne peuvent qu’être douteuses ;
    Considérant que la morale se situant largement au-delà du droit sa perception ne saurait suivre les simples configurations des actions judiciaires, encore moins celles des résultats desdits actions parfois fonction uniquement des vicissitudes procédurales… ».

    4. KONAN BEDIE
    Considérant que le certificat médical produit par l’intéressé ne répond pas aux exigences des articles 35 susvisés et 54 du code électoral ;
    Qu’il échet dès lors, en application de l’article 57du code électoral aux termes duquel est rejetée toute candidature dont la composition du dossier n’est pas conforme, aux dispositions du Code électoral, de rejeter la candidature de BEDIE KONAN AIME HENRI ;

    5. EMILE CONSTANT BOMBET, ancien ministre de la sécurité intérieure.
    « ..Considérant en effet que la morale est au- delà du droit, puisque sa perception embrasse les rayonnages de l’éthique et de la conscience, si bien qu’elle est plus le reflet du subjectif collectif par rapport comportement, à l’attitude, à la conduite, qu’une simple résultante objective de l’action judiciaire ;
    Considérant que sous cet aspect, une personne poursuivie en justice pour un fait reprouvé par la conscience collective pénale ne saurait être considérée comme étant d’une bonne moralité et d’une grande probité, tant que la souillure de la poursuite judiciaire ne se serait pas dissipée par une décision non équivoque de sa non culpabilité ;
    Qu’il s’en suit dès lors que EMILE CONSTANT BOMBET ne réunit pas l’exigence de bonne moralité et de grande probité imposée par la constitution, et qu’en conséquence ses nom et prénom ne peuvent figurer sur la liste définitive des candidats à l’élection du Président de la République … ».

    6. Gaston Ouassenan KONE
    « Considérant que le versement du cautionnement a été effectué le 22 août 2000 comme l’atteste le reçu n° 101-581 délivré par le poste comptable n° 627 ;
    Qu’en application de l’article susvisé, le versement effectué le 22 août 2000 alors que le dossier de candidature a été déposé le 17 août 2000, est tardif comme fait au mépris des articles 24 et 55 du Code électoral ;
    Considérant qu’aux termes de l’article 57 du Code électoral, « Est rejetée toute candidature dont la composition du dossier n’est pas conforme aux dispositions ci-dessus » ;
    Que dès lors, le dossier de candidature de OUASSENAN KONE GASTON qui n’est pas conforme aux dispositions des articles 24 et 51 du Code électoral doit être rejeté .. ».

    Ouassenan ce gendarme symbole de l’histoire de la Côte d’Ivoire….

    DES CONSIDÉRATIONS ADDITIONNELLES
    ===========================

    A ces motifs parfois étonnants au regard de la qualité des candidats, de savantes explications additionnelles seront fournies :

    A. Toute élection est d’abord le déploiement de mécanisme de sélection à divers niveaux.
    Chaque parti politique a déjà fait le choix de son candidat. Il reste, dans un système de légitimité légale-rationnelle, au juge constitutionnel de vérifier que ceux-ci remplissent les conditions de présentation fixées par la loi. C’est seulement après que les heureux nominés pourront se monter aux électeurs. L’opération à laquelle se livre, dans cette espèce, la chambre constitutionnelle de la Cour Suprême est donc particulièrement sensible. ..

    B. La sélectivité des candidats provient de la lettre de la Constitution ou de son interprétation par le juge constitutionnel
    Le juge de l’éligibilité ne peut de lui seul et ex nihilo faire appel à des règles de candidature

    C. La constitutionnalisation de ces conditions d’éligibilité renforce incontestablement l’autorité
    des règles s’y rapportant. Le juge constitutionnel est dans ces conditions tenu de se référer aux règles en la matière.

    Mutatis mutandis on eut les candidats VOULUS  ….on arriva donc aux centaines de morts de 2000 !

    On connaît la suite.

    Si en 2000 le juge constitutionnel pouvait avoir l’excuse d’avoir l’arme à la tempe, (ce n’était pas si faux que cela et peu d’hommes auraient fait autrement que TIA KONE), le contexte de 2020 ne saurait justifier ni tolérer une nouvelle aventure.

    Au nom de nos nombreux morts d’hier.

    Au nom de ces charniers dont on ignore encore les noms des victimes.

    Au nom des vivants dont de nombreux enfants qui n’ont connu ni Houphouët ni YACE Philippe ni Gueï Robert ou Diomandé La Grenade !

    C’est pourquoi le Président faisant ses meetings devrait se contenter de vanter son bilan et défendre les atouts de son parti ! Son bilan est reluisant. J’affirme que Ouattara restera une exception de réussite !

    Cest pourquoi aussi le Conseil Constitutionnel LUI AUSSI ne devrait pas rester silencieux devant cette marche sur ses platebandes !

    Les Institutions RÉPUBLICAINES doivent défendre leurs prérogatives et cela sera mieux ainsi.

    Si elles ne le font pas à temps ce ne sont pas les reconduites à la frontière qui y changeront quelque chose !

    A vouloir nous rassurer chaque jour que TOUT LE MONDE POURRA ETRE CANDIDAT (ce que beaucoup entendent comme ÉLIGIBLE), Le Président donne à croire qu’il veut de fait occulter le débat légitime de son éventuel 3e mandat. Ce qui serait un vilain pied de nez aux augustes Juges et Sages du Conseil Constitutionnel.

    Tel n’est point mon appréciation.

    Il nous faut sortir par le haut de cette crise cyclique.

    Et force doit rester à la loi.

    Quand je vois des noms comme Madame Jacqueline Lohoues-Oble, Professeur titulaire de Droit je me dis que ce Conseil mérite respect.

    Quand je vois des noms comme Madame Mato CISSE, le visage et le nom du courage fait femme, l’honneur incarné de la femme ivoirienne, je me dis que ce Conseil mérite d’être honoré !

    C’est aussi pourquoi ne reviendrai pas sur le départ du Président Wodié qui a eu le courage de démissionner du Conseil Constitutionnel  » pour ne pas manquer aux devoirs de sa charge et pour rester en accord avec lui-même… ».

    WODIE dira devant la Nation après cette courageuse démission que :
    « Le Président de la République se plaçait ainsi, fort malencontreusement, dans la position d’un supérieur hiérarchique ayant pouvoir pour donner des instructions et adresser des injonctions aux membres du Conseil constitutionnel, en l’espèce au président du Conseil constitutionnel ; ce qui est inacceptable. ».

    PRESIDENT mon Champion des Champions,
    L’HISTOIRE SEMBLE NOUS RATTRAPER !

  2. Bref, Ouattara est candidat. Il a des gens qui sont vraiment faciles à étonner, parce que depuis 2016, la chose était aussi claire que de l’eau de roche. Donc, non-événement.

Les commentaires sont fermés.