Vol Air-France Côte-d’Ivoire: Mobio et Dégri, voisins de classe de Ani Guibahi, témoignent

L’Intelligent d’Abidjan

Après la révélation de l’identité de l’adolescent Ani Guibahi Laurent
Barthélémy, mort dans le puits du train d’atterrissage de la compagnie
Air France le mercredi 8 janvier 2020 à l’aéroport de Roissy Charles De
Gaulle en provenance d’Abidjan, notre équipes c’est rendue vendredi 10
janvier au Lycée Municipal Simone Ehivet Gbagbo sis à Yopougon, Niangon
(Lokoua) au nord d’Abidjan. Des amis de classe témoignent.

Abidjan-Yopougon-Niangon sud à Gauche. Il est 18h (GMT) lorsque nous
arrivons devant la clôture du Lycée Municipal Simone Ehivet Gbagbo, où
Ani Guibahi Laurent Barthélémy, âgé de 15 ans, était scolarisé en classe
de 4eme.

Devant le portail d’entrée fermé, une vingtaine d’élèves sont encore
présents. Entouré par ses camarades, un jeune fait du Rap, casque de
musique au coup.

Nous nous approchons du groupe et nous tombons sur Mobio et Degri, deux
élèves de la même classe de 4e que Ani Guibahi.

« Son père était venu ici à l’école le lundi 6 janvier 2020 nous
annoncer que son fils a disparu. Il était allé voir les éducateurs qui
ont mis sa photo sur le portail pour avis de recherche. Il faut dire que
Ani ne venait plus en classe bien avant les congés de noël. C’est
seulement cette année qu’il est arrivé dans cette école. C’était un
élève timide, mais il avait des notes de 19 sur 20 », raconte Mobio qui
ne savait pas encore que son voisin de classe est décédé depuis le
mercredi 8 janvier dans le puits du train d’atterrissage du vol AF703
qui a effectué la liaison Abidjan-Paris.

« La dernière fois qu’on était ensemble aussi avant les congés de noël,
il me disait qu’il avait été mordu par un chien, c’est pourquoi il ne
venait pas à l’école. Le lundi (lundi 6 janvier, ndlr) quand son père
est venu à l’école, il pensait que son fils se trouvait jusque-là chez
sa maman, d’où il quittait pour venir au Lycée, vu qu’il ne vit pas avec
la mère de Ani », ajoute Degny un autre voisin de classe de Ani.

Quand nous leur demandons ce qui aurait pu pousser leur camarade de
classe à tenter l’aventure, après l’annonce de la nouvelle, ils
répondent : « Ani se plaignait du fait que sa sœur recevait 1000fcfa
comme argent de poche et lui, 150 ou 200 Fcfa. Il fréquentait beaucoup
le jeune qui gère un club de jeux vidéo en face du Lycée ».

D’autres témoignages parlent de relations difficiles avec l’épouse de
son père, tandis que celui-ci se dit convaincu que l’enfant ne peut pas
avoir agi seul.

Dans la matinée du vendredi 10 janvier 2020, le ministre ivoirien des
transports avait dévoilé l’identité du jeune au cours d’un point de
presse. Il avait confirmé qu’une plainte contre X avait été formulée
auprès du procureur de la République pour violation des dispositions de
sécurité aéroportuaire et mise en danger de la vie d’autrui.

La visualisation des caméras de surveillance a permis de constater
que M. ANI GUIBAHI Laurent Barthélémy a accédé au train d’atterrissage
de l’aéronef en s’agrippant à celui-ci au moment où celui-ci s’apprêtait
à s’élancer pour son décollage vers 22H55 mn », avait révélé un
communiqué du ministère des Transports annonçant une série de mesure,
notamment le déguerpissement des emprises de l’espace mitoyen de la zone
aéroportuaire en vue d’établir une zone tampon de sécurité autour de
l’aéroport.

Philippe Kouhon

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2 réflexions au sujet de “Vol Air-France Côte-d’Ivoire: Mobio et Dégri, voisins de classe de Ani Guibahi, témoignent”

  1. TRISTE…
    Il a probablement pris son temps pour étudier dans un cyber, le mecanisme du train d’atterrissage de cet type d’avion , avant de se donner la mort.

  2. DU SUIVI EN GÉNÉRAL
    ===================

    A lire les uns et les autres, à entendre les intervenants, apparemment même les proches amis et voisins de classe n’ont pas eu droit à un accompagnement psychologique voire post-traumatique. Certainement qu’ils ont appris la nouvelle par la presse…

    On a vite mis en avant les problèmes personnels et familiaux de la victime. Quid de l’impact du drame sur ses proches amis ? Quel plan de communication est prévu pour discuter avec ces jeunes esprits ?

    Bref la vie continue.

    Côté enquête on attend le rapport. Et l’application des mesures conservatoires déjà annoncées.

    Certainement qu’il faudra aussi ajouter des caméras supplémentaires pour veiller à l’effectivité de présence à leur poste des équipes en charge du contrôle des écrans de contrôle des points névralgiques de notre plateforme aéroportuaire. Je parle par expérience.

    Il y a plus de trente ans déjà, la Sotra était déjà à la pointe des innovations par rapport à la plupart des sociétés de transport publiques en Afrique.

    Pour juguler les embouteillages et permettre aux bus de la Sotra d’avoir une meilleure fluidité de roulement et donc un ratio confortable de respect des horaires, l’entreprise avait commandité des logiciels de la RATP qui faisait un monitoring de la circulation urbaine en temps.

    A défaut de caméras comme aujourd’hui dans toute la ville et particulièrement aux grands carrefours, des agents avec des talkies avaient été prépositionnés sur plusieurs endroits stratégiques pour alimenter la base ds données permettant au système d’informer de manière dynamique les chauffeurs des voies engorgées ou libres.

    Malheureusement ce qu’on n’avait pas prévu c’est que la plupart des agents ont oublié leur mission après avoir repéré dans les environs de leur point d’affectation soit un bon maquis soit une go choco dans le quartier qui les occupaient désormais. A plein temps. Quand ce n’était pas tour simplement un bon bandjidrome …

    Investissements en infrastructures lourds, maintenance coûteuse mais résultats du projet mitigés…

    Installez 1000 caméras mais soyez certains que devant au moins la moitié, il y a un agent formé aux procédures qui veille quelque soit l’heure. Un agent et non un stagiaire qui fait le travail du titulaire qui serait lui en train de vadrouiller.

    On vient de le voir en Iran. Un pays en guerre contre les USA et qui poste devant un système de tirs de MISSILES des agents sans moyens de vérification des informations qu’ils reçoivent. Conséquence : Moins d’une semaine d’hostilité un avion civil étranger en escale abattu… La guerre esr finie ou non continue le massacre ?

    Yako encore à la famille.

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