Yopougon: Excédés par les amendes exorbitantes, taxis et gbakas en grève pour 48 heures

Par Connectionivoirienne

Les populations de Yopougon ont été surprises au réveil ce mardi matin par une grève des conducteurs de taxis et de mini cars (gbakas) dans la commune. Surpris, parce que si cette grève était latente et que des conducteurs de taxis exprimaient souvent leur indignation à leurs passagers, les populations n’ont pas vu venir ce débrayage. Ce mardi 14 janvier, c’était le désarroi pour les usagers de ces moyens de transport en commun. Seul relais pour se déplacer, le taxi compteur ou le bus. Moyens insuffisants pour assurer le déplacement, vite débordés qu’ils étaient aux premières heures. Des centaines d’élèves et enseignants qui habitent loin de leurs établissements n’ont pu se rendre en classe. Les approvisionnements des marchés tournent également au ralenti.

Du côté des acteurs de transport qui se sont exprimés çà et là, cette grève est l’expression d’une colère contre les autorités municipales qui ont récemment pris un arrêté instituant des amendes lourdes aux contrevenants du code de la route. Ces amendes vont de 10 000 FCFA à 25 000 FCFA et l’on ne sait sur quelle base elles ont été fixées. A titre d’exemple, le défaut de permis de conduire est sanctionné d’une amende de 10.000 FCFA, 25.000 FCFA pour le défaut d’extincteur. En plus de ces taxes, les conducteurs dénoncent le zèle des agents de la police municipale. « Ils outrepassent leur prérogative, se substituent à la police nationale et procèdent souvent par la violence avant de vous coller l’amende », soutient un conducteur. Au niveau du lavage, le long du boulevard principal (entre l’ancien lavage et le collège William Ponty) est interdit au stationnement de tout véhicule en dehors des bus de la Sotra. Tous les contrevenants à cette mesure, a-t-on appris, sont sanctionnés d’une contravention de 22.500 FCFA. Toute chose qui suscite du courroux chez tous les automobilistes.

Nous avons approché la mairie de Yopougon pour comprendre le bien-fondé des taxes instituées. Selon le directeur de la communication, M. Benghali, ces différentes mesures émanant d’un arrêté municipal ont été prises en vue de discipliner les transporteurs. Les amener à changer de comportement vis-à-vis du code de la route. « Ce que nous visons ce n’est pas tant de renflouer les caisses de la mairie mais d’amener à un changement de comportement », explique le communicant. Lequel en appelle au civisme des conducteurs. Pour lui, s’ils respectent le code de la route, s’ils ne stationnent pas là où il ne faut, s’ils sont en règle vis-à-vis de la loi, la contravention ne s’appliquera pas à eux.

Selon nos informations, ce qui fâche les transporteurs, c’est la précipitation avec laquelle la mairie a mis à exécution ses mesures après sa concertation avec les acteurs du transport. Selon le protocole, après les premières discussions, les transporteurs devaient être reçus pour verser leurs observations au dossier. Ils auraient été pris de court et la grève sonne comme leur dernier recours pour se faire entendre.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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