«Élections en Côte d’Ivoire en 2020: Assurer la stabilité́ et l’inclusion», les assurances de Ouattara à Chatham House/London

Le Président de la République, Alassane OUATTARA, a animé, ce mardi 21 janvier 2020, une Conférence au Chatham House à Londres, sous le thème‬: « Elections en Côte d’Ivoire en 2020 : assurer la stabilité́ et l’inclusion ».

‪Le Chef de l’Etat a présenté le modèle ivoirien de développement économique de 2012 à 2019, basé sur la mise en œuvre de deux Plans Nationaux de Développement (PND 2012-2015 et PND 2016-2020) et sur des Institutions fortes.‬ ‪

Évoquant l’élection présidentielle de 2020, le Président Alassane OUATTARA a rassuré son auditoire sur la stabilité politique et la maîtrise de la situation sécuritaire du pays tout en réitérant son engagement d’œuvrer à l’organisation d’élections apaisées, libres, transparentes et démocratiques.

Il a, enfin, présenté la nouvelle nomenclature de la Commission Électorale Indépendante (CEI) qui est en phase avec les recommandations de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.

Monsieur le Président de la République du Ghana, Cher Frère, Cher Ami,
Mesdames, Messieurs,
Chers Participants,

Je suis très heureux d’être parmi vous ce matin, huit années après mon
premier passage ici, en juillet 2012.

Je voudrais saluer la présence de mon Ami et Frère, le Président Nana
AKUFO ADDO, Président de la République du Ghana, qui nous fait
l’amitié de venir assister à cette Conférence. Nana, merci pour ta
présence.

Président Bob DEWAR, je voudrais vous remercier pour l’accueil
chaleureux que vous et vos collègues, me réservez à chacun de mes
passages dans cette prestigieuse Institution qu’est Chatham House.

Merci de m’accueillir parmi vous ce jour.
Mesdames et Messieurs,

En 2012, lors de mon passage ici, la Côte d’Ivoire était en pleine
reconstruction, après plusieurs années de crises socio-politiques et une
grave crise post-électorale en 2011.
Je vous avais, ici même, présenté les grands axes de développement de
l’Afrique en général et de l’Afrique de l’ouest en particulier, avec un focus
sur le cas de la Côte d’Ivoire et ses perspectives de développement.
Huit années après, je suis heureux de vous dire que la Côte d’Ivoire se
porte bien !

Oui, le pays a renoué avec la stabilité et la prospérité. Depuis 2012, la
Côte d’Ivoire, avec un taux de croissance moyen de 8% par an, est
aujourd’hui l’une des économies les plus dynamiques en Afrique et dans
le monde.

Ce résultat est le fruit de huit années d’efforts constants du
Gouvernement à travers d’importantes réformes institutionnelles et
sectorielles, avec en ligne de mire la consolidation de la démocratie et de
l’Etat de droit, la mise en place d’Institutions fortes, l’assainissement du
climat des affaires pour une meilleure attractivité de l’économie,
l’élaboration et l’exécution de deux Plans Nationaux de Développement
qui ont permis de réaliser des bons impressionnants dans tous les
secteurs économiques et sociaux.

Ces réformes et ces performances ont également permis à la Côte
d’Ivoire de gagner 55 places dans le classement doing business de la
Banque Mondiale entre 2012 et 2018 ainsi qu’au classement de l’indice
Mo Ibrahim de la bonne gouvernance en Afrique où la Côte d’Ivoire est
passée de la 41ème place en 2008 à la 22ème place en 2018.

Mesdames, Messieurs,
Je me félicite du choix du thème de cette Conférence : « Élections en
Côte d’Ivoire en 2020 : assurer la stabilité et l’inclusion », d’autant plus
que l’année 2020 revêt une grande importance pour notre pays en
raison des échéances de l’élection présidentielle du mois d’octobre.
Le Gouvernement est à la tâche afin que cette élection soit démocratique
et apaisée.
Cette volonté s’est traduite notamment par la mise en place
d’Institutions fortes et crédibles.
Mais avant de développer davantage ce point, je voudrais indiquer que la
Loi fondamentale ivoirienne a été, dans un passé récent, à l’origine des
nombreuses crises qu’a connues la Côte d’Ivoire, avec
l’instrumentalisation de certaines de ses dispositions.
Cette instrumentalisation a contribué à créer une fracture sociale ; une
grande partie de la population se sentant marginalisée et même exclue.
A cet égard, il convient de rappeler que la première Constitution de 1960
de la Côte d’Ivoire, avait jeté les bases d’un Etat moderne en prévoyant
le multipartisme et retenu des critères simples d’éligibilité à la
Présidence.

Cette Constitution a assuré au pays, pendant une longue période, un
progrès économique, une stabilité politique et une cohésion sociale.
La révision constitutionnelle de 1998 et l’adoption de certaines
dispositions confligènes dans la nouvelle Constitution adoptée en 2000,
ont malheureusement plongé la Côte d’Ivoire dans une décennie de
crises graves.
Pour rompre définitivement avec ces crises, les Ivoiriens ont adopté à
près de 94%, le 08 novembre 2016, une Constitution moderne,
impersonnelle, démocratique, consensuelle, fédératrice et qui propose
de nouvelles Institutions.
Elle réaffirme l’attachement à la légalité constitutionnelle et aux
Institutions démocratiques et fait la promotion de la bonne gouvernance.
Elle préserve et renforce l’Etat de droit, les droits, les libertés et les
devoirs.

La Constitution de la 3ème République garantit notamment le droit
d’opposition démocratique, la promotion des droits politiques de la
femme ou encore la parité entre les hommes et les femmes.
Ce sont ces libertés mais aussi ces droits et devoirs qui vont assurer,
comme dans les grandes démocraties telles qu’ici au Royaume – Uni, la
stabilité et la paix pour les générations à venir.

Ces libertés, droits et devoirs s’exerceront à travers la consolidation des
Institutions existantes et les nouvelles telles que : la Chambre Nationale
des Rois et Chefs Traditionnels, chargée de la valorisation des us et
coutumes, de la promotion des idéaux de paix, de développement et de
cohésion sociale et du règlement non juridictionnel des conflits dans les
villages et entre les communautés.

Son action quotidienne de sensibilisation et d’éducation des populations
participent au maintien d’un climat apaisé, notamment en période
électorale.

Ces libertés, droits et devoirs s’expriment désormais à travers le Sénat
qui permet une plus large participation politique notamment par
l’intermédiaire des Collectivités locales.
Enfin, ces libertés, droits et devoirs sont garantis par une réorganisation
institutionnelle du pouvoir judiciaire, en réaffirmant et renforçant son
indépendance.

Mesdames, Messieurs,
En vue d’organiser des élections ouvertes, transparentes et apaisées, le
Gouvernement de Côte d’Ivoire, conformément aux recommandations de
la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, a initié une série
de rencontres et de discussions avec les partis politiques et la Société
civile en vue de réexaminer la composition de la Commission Electorale
Indépendante.

Désormais, la Société civile y est largement représentée et compte plus
de membres que les partis et groupements politiques.
A travers cette recomposition de la Commission Electorale Indépendante,
la Côte d’Ivoire a démontré qu’elle est une Nation démocratique,
attachée à l’état de droit et respectueuse de ses engagements
internationaux.

Dans le cadre des préparatifs du scrutin, le Gouvernement a entamé, au
cours de ce mois de janvier, des discussions avec les partis politiques et
la Société civile, en vue de doter le pays d’un Code électoral, instrument
indispensable au processus électoral.
En outre, l’opération d’enrôlement a été́
lancée afin de permettre aux
Ivoiriennes et aux Ivoiriens de disposer de toutes les pièces
administratives nécessaires à leur participation au vote.
Enfin, à la demande de la Commission Electorale Indépendante (CEI),
l’assistance électorale des Nations Unies, de l’Union Européenne, de
l’Union Africaine, de l’Organisation Internationale de la Francophonie et
de la CEDEAO, a été sollicitée.

Ces Organisations seront donc invitées à observer le processus électoral.
Au plan de la sécurité, je voudrais souligner que la réforme du secteur
de la sécurité, initiée en 2012, l’adoption de la Loi de Programmation
Militaire et de la Loi de Programmation relative à la sécurité intérieure,
ont permis d’équiper, de former et de restructurer avec l’assistance de
pays amis, nos Forces de Défense et de Sécurité.

Ainsi, la Côte d’Ivoire dispose désormais de Forces plus professionnelles,
plus disciplinées et plus républicaines que par le passé.
Ce sont, au demeurant, ces progrès qui ont conduit les Nations Unies à
solliciter la contribution des Forces ivoiriennes dans plusieurs opérations
de maintien de la paix.

Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,

Pour terminer, je voudrais indiquer que la paix, la stabilité́, la
modernisation de notre pays et la cohésion sociale auxquelles nous
sommes parvenus, sont désormais irréversibles. Le Gouvernement
continuera de travailler pour consolider les acquis démocratiques de ces
dernières années.
La gestion rigoureuse de l’économie et les Institutions fortes et crédibles
dont dispose désormais la Côte d’Ivoire contribueront, sur de longues
années, au bien-être de nos concitoyens, a la cohésion nationale, tout en
attirant les investissements, notamment étrangers pour une croissance
économique forte, soutenue et inclusive.
Je suis donc déterminé à faire respecter le fonctionnement normal des
Institutions de la République afin que nos concitoyens fassent confiance
à nos Institutions.

Je vous remercie.

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1 réflexion au sujet de « «Élections en Côte d’Ivoire en 2020: Assurer la stabilité́ et l’inclusion», les assurances de Ouattara à Chatham House/London »

  1. Tout comme dans le Hambol, il sera là aussi difficile à Ouattara d’effacer les traces de Soro, tant il a cassé la baraque par la structure critique imagée de son discours. Si l’auditoire a bonne mémoire, ce tableau idyllique peint pas Ouattara va tant et tellement entrer en « collision » avec le précédent, qu’il seront bien obligés de creuser pour chercher à comprendre si l’on parle bien du même pays. Et à ce jeu, cet exercice de mémoire et de mise à jour de données, on ne pourra pas ne pas voir l’actualité récente avec les députés en prison, le conférencier précédent contraint à l’exil, les déclarations du clergé catholique, etc. Non, on ne peut plus, en 2020, mentir de façon aussi éhontée sur la réalité sociale, politique et économique d’un pays : dernier exemple, la propagande sur les miracles et performances du Rwanda, aujourd’hui publiquement mise à nu. Bref, ce discours de Ouattara est destiné à ce qu’il lui reste de partisans de Côte d’Ivoire parce que hors de ces inconditionnels, « ça mord pas ».

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