Une première reconstitution de l’assassinat de Thomas Sankara au Burkina-Faso

Les enquêtes et procédures judiciaires dans le dossier de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara, viennent de passer une nouvelle étape. En effet, le tribunal militaire de Ouagadougou a fait procéder hier jeudi 13 février à la reconstitution des faits. Cette reconstitution a vu les participations des survivants, des témoins et des personnes soupçonnées de crimes dans cette affaire qui dure depuis 33 ans. Il s’agissait pour les juges militaires du Burkina Faso de vérifier la vraisemblance des différentes déclarations.

blank

Assassinat de Thomas Sankara: Témoins, parties civiles et accusés sur le lieu du crime

Noufou KINDO

33 ans après l’assassinat du leader de la révolution burkinabè et dans le cadre de la manifestation de la vérité dans cette affaire, le Tribunal militaire de Ouagadougou a procédé à la reconstitution des faits, aux interrogations et aux confrontations éventuelles. C’était hier jeudi 13 février 2020 au célèbre Conseil de l’Entente, lieu du crime.

Le Tribunal militaire a procédé à la reconstitution des faits sur l’assassinat de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons, ce jeudi 13 février 2020, au Conseil de l’Entente situé en plein centre-ville de Ouagadougou. Ce lieu où l’ancien Président burkinabè et ses compagnons ont été « criblés » de balles devrait, en principe, accueillir ce 13 février un exercice des Forces de défense et de sécurité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Coïncidence ou pas, la reconstitution des faits a été tournée en présence des témoins, des parties civiles et de toute personne jugée nécessaire par les juges, notamment les accusés. De ces derniers, il y a le général Gilbert Diendéré, sorti expressément de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) où il purge une peine de 20 ans dans l’affaire du putsch manqué de 2015.

Dans le dossier de l’assassinat du Capitaine Thomas Sankara, notamment trois chefs d’inculpation pèsent contre le « père spirituel » du défunt Régiment de sécurité présidentielle (RSP), le Général Gilbert Diendéré.

Lui et 22 autres personnes sont, en effet, poursuivis pour attentat, assassinat et recel de cadavres.

« C’est une sérieuse avancée »

Après l’exhumation de ce qui était censé être les restes du leader du Conseil national de la révolution (CNR), même si jusque-là toutes les expertises d’ADN commanditées n’ont pas été concluantes, l’espoir semble renaître du côté des familles de victimes. La séance d’hier, selon nos confrères de L’Observateur Paalga, aura permis à la justice de voir ce que les différentes parties prenantes ont éventuellement pu faire le 15 octobre 1987.

Cette reconstitution devrait permettre de savoir ce qui s’est passé véritablement, selon L’Obs., même si les principaux acteurs n’ont pu participer ; ni l’ancien Président Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire depuis sa chute en octobre 2014, à qui le crime aurait profité en premier, ni l’Adjudant Hyacinthe Kafando, lui aussi en fuite depuis 2015. Tous ces deux acteurs sont sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la justice burkinabè.

Cette évolution dans le dossier amène à tendre vers la fin de l’instruction. « C’est une sérieuse avancée. On évolue très favorablement vers le procès », a apprécié Me Bénéwendé Sankara, l’un des avocats de la famille de Thomas Sankara.

Dans le cadre de ce dossier, deux lots de dossiers déclassifiés par la France ont été reçus. Un troisième serait toujours attendu.

Rassemblés par Noufou KINDO

Burkina 24

Commentaires Facebook