Surenchère et fraudes autour du « cacao certifié » Côte-d’Ivoire: 7 multinationales accusées

« Dans une note publiée le 21 février, le Groupement des négociants ivoiriens évoque la surenchère autour de la filière du « cacao certifié » durable qui ne profiterait qu’à 7 multinationales exportatrices de fèves qui raffermissent ainsi leur contrôle du secteur. »

« Les transformateurs et exportateurs ivoiriens de cacao sont en train de faire faillite  » ! L’alerte est donnée par le GNI (Groupement des négociants ivoiriens), regroupant les 15 acteurs locaux de la filière, qui lance un  » appel de détresse  » aux grandes firmes du chocolat.

Dans une note publiée ce 21 février, le groupement évoque la surenchère autour de la filière du « cacao certifié durable » qui ne profite qu’à 7 multinationales exportatrices de fèves qui raffermissent ainsi leur contrôle du secteur.

En fait, rapporte le GNI, le cacao certifiée durable fait l’objet de primes importantes oscillant entre 70 et 200 dollars la tonne. Des primes versées par les firmes mondiales du chocolat et qui sont à  » 97%  » accordées à 7 multinationales exportatrices de cacao installées sur le marché ivoirien.

Là où le bât blesse, ce qu’avec cette nouvelle donne, les intermédiaires entre paysans et exportateurs ne cèdent leur production qu’aux seuls acteurs capables à la fois de leur acheter du cacao certifié durable et du cacao non certifié (ou cacao ordinaire).

Conséquence, les membres du GNI, ne bénéficiant pas de contrats d’achat sur le cacao certifié durable, peinent de plus à plus à disposer même de cacao non certifié
pour leur opérations.

« C’est un fait établi qu’il est en Côte d’Ivoire impossible d’acheter des fèves de cacao ordinaires sans acheter
également du cacao certifié « , décrit le groupement.

« Il en résulte que non seulement les exportateurs et transformateurs ivoiriens sont exclus du marché certifié qui représente près de la moitié de la production, mais en plus, ils ne peuvent même plus acheter des fèves de cacao non certifié pour assurer leur survie « .

Une situation qui explique la fermeture récemment de SUCSO, l’un des transformateurs locaux de cacao, souligne le GNI.

Aussi, des géants mondiaux du secteur comme Nestlé, Mars, Cemoi, Ferrero ou encore Kellog’s sont interpellés afin de consentir à également attribuer des contrats sur le cacao durable afin de soutenir les acteurs locaux qui pourraient autrement finir par sortir du secteur.

Jean Mermoz Konandi

Sikafinance

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