Épilogue: Feu vert accordé pour l’extradition de François Compaoré vers le Burkina

Burkina Faso :

Notifiée en juin 2019, la décision d’extradition devait être actée par un décret du gouvernement français pour être effective. C’est chose faite.

Le Point.fr/Par Le Point Afrique

Âgé de 66 ans, François Compaoré, aujourd’hui sous contrôle judiciaire, avait été arrêté à l’aéroport parisien Roissy-Charles-de-Gaulle en octobre 2017 sur la base d’un mandat d’arrêt émis le 5 mai 2017 par les autorités de Ouagadougou.

L’annonce est tombée tard dans la soirée du jeudi 5 mars 2020. Le gouvernement français a semble-t-il autorisé l’extradition de François Compaoré, 66 ans, vers le Burkina Faso, où le frère de l’ancien président déchu, Blaise Compaoré est mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo.

Selon une source près de Matignon que cite l’Agence France-Presse, le décret d’extradition a été signé par le Premier ministre Édouard Philippe. Mais il doit encore être publié au Journal officiel.

Comme l’assassinat de l’ex-président Thomas Sankara en 1987, le meurtre de Norbert Zongo garde une forte charge symbolique au Burkina, où chaque année, le 13 décembre, des milliers de Burkinabés se rassemblent pour demander justice pour l’assassinat du journaliste.

Des fantômes tapageurs
Journaliste d’investigation reconnu et directeur de l’hebdomadaire L’Indépendant, Norbert Zongo, passionné de journalisme depuis son plus jeune âge, avait été assassiné le 13 décembre 1998, alors qu’il enquêtait sur le meurtre de David Ouedraogo, le chauffeur de François Compaoré. Le journaliste, né en 1949, est l’auteur de plusieurs enquêtes retentissantes dénonçant la mauvaise gouvernance sous le régime Compaoré, mais aussi d’autres pouvoirs comme celui de Eyadéma au Togo, où fut publié son premier roman jugé très critique. Encouragé par son mentor, le célèbre écrivain ivoirien Amadou Kourouma, il met fin à ses années de fuite en rentrant définitivement écrire sous la plume d’Henri Segbo, son pseudonyme dans la presse. Et son credo « Borry Bana », qui signifie « la fuite est terminée », marque bel et bien le début d’une grande aventure éditoriale où il met en difficulté, dans chacun de ses articles, les cercles du pouvoir au Burkina Faso comme à travers tout le continent.

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