Pour Soro, la réforme de la Constitution est « inacceptable » en Côte-d’Ivoire

Edwige FIENDE

L’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire Guillaume Soro a jugé « inacceptable » la reforme annoncée de la Constitution adoptée par référendum en novembre 2016, dans un discours samedi.

« Cette reforme est inacceptable », a affirmé M. Soro, dans sa déclaration diffusée sur Facebook.

Jeudi, le président Alassane Ouattara a annoncé sa décision « de ne pas être candidat à l’élection présidentielle et de transférer le pouvoir à une jeune génération » et dévoilé ses trois propositions de réformes constitutionnelles, face aux députés et sénateurs, réunis en congrès à Yamoussoukro (Centre, capitale politique).

M. Ouattara a proposé entre autres que le vice-président de la République soit nommé par le président de la République avec l’accord du parlement au lieu d’un ticket et la continuité parlementaire en cas d’impossibilité d’organiser les élections parlementaires dans les délais prescrits par la constitution.

Pour le leader du mouvement Générations et peuples solidaires (GPS), en réussissant le parlement en congrès pour faire ces propositions, M. Ouattara « a posé un acte biaisé d’une réforme de la Constitution ».

Il a estimé qu’un « pouvoir responsable ne peut engager un tel chantier sans privilégier une procédure référendaire, seule à même de susciter une large adhésion et lui conférer une réelle légitimé ».

Guillaume Soro a dénoncé ce « tripatouillage de (la) Constitution pour asseoir le règne d’un clan ad vitam æternam » et la « façon autoritaire » du président « de soumettre » le texte au parlement « à son bon vouloir, à moins de sept mois de l’élection ».

Selon M. Soro, candidat déclaré à la présidentielle d’octobre, la décision du chef de l’Etat ivoirien de « se conformer enfin aux dispositions de (la) loi fondamentale qui lui interdisent de briguer un troisième mandat ne doit pas faire diversion » face à cette « façon unilatérale » de changer « les règles du jeu ».

Alerte info/Connectionivoirienne.net

La décision de Ouattara de « se conformer enfin » à la loi « ne doit pas faire diversion » (Soro)

Manuella YAPI
La décision du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara de « se conformer enfin aux dispositions de (la) loi fondamentale qui lui interdisent formellement de briguer un troisième mandat » fin octobre, « ne doit pas faire diversion » face au « tripatouillage » de la Constitution, a affirmé samedi l’ex-président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, dans un discours diffusé sur la toile.

« Je salue, une fois n’est pas coutume, la décision de se conformer enfin aux dispositions de notre loi fondamentale qui lui interdisent formellement de briguer un troisième mandat », a dit M. Soro, ajoutant que l’annonce de M. Ouattara « ne doit pas faire diversion » face au « tripatouillage de (la) Constitution pour asseoir le règne d’un clan ad vitam aeternam ».

Le leader du mouvement Générations et peuples solidaires (GPS) a dénoncé « la malice politique qui vise à capitaliser cette non candidature » dans l’objectif de « séduire l’opinion publique internationale », estimant pour sa part que « renoncer à violer la constitution est la moindre des choses ».

En ce qui concerne la volonté du président de « transférer le pouvoir à une jeune génération », Guilaume Soro, candidat déclaré à la présidentielle, a dénoncé la mise en place d’un « projet de dévolution successorale du pouvoir suprême par le biais d’une manœuvre constitutionnelle ».

« Le pouvoir appartient au peuple, c’est indéniable. Ce n’est ni un héritage, ni un legs. Il ne se transfère pas. C’est au seul peuple d’élire le président de la République », a réagi M. Soro, visé depuis fin décembre 2019 par un mandat d’arrêt international pour tentative de déstabilisation en Côte d’Ivoire.

Devant le Parlement réuni en congrès jeudi dans la capitale politique Yamoussoukro, Alassane Ouattara a proposé des modifications de la Constitution adoptée en 2016 et annoncé par la même occasion sa décision « de ne pas être candidat à l’élection présidentielle » prévue le 31 octobre, afin de « transférer le pouvoir à une jeune génération ».

MYA

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