Coronavirus/Côte-d’Ivoire: Les conditions de vie d’un étudiant ivoirien en Chine

Photo: Le président chinois Xi Jinping à la rencontre des populations à Beijing

Enock O. est étudiant en Chine, à Jiangxi université of engineering où il étudie « le Marketing et Commerce international ». Jiangxi est une province de Xinyu. Il a intégré cette université à la rentrée scolaire de cette année (2020 – 2021) après un passage à Beijing, l’an dernier, où il a bénéficié d’une immersion en mandarin. Pour cette 2ème année, l’étudiant ivoirien non encore imprégné des réalités (train de vie, cohabitation, etc) à Jiangxi se retrouve nez-à-nez avec le Corona virus, de retour des vacances au pays.

« Avant que le Corona virus soit connu de l’opinion mondiale, nous en entendions déjà parler ici dans le mois de décembre. Nous croyions que c’est une maladie dont les autorités chinoises allaient très vite venir à bout. Malheureusement, c’est à une saignée du virus que nous assistons. Je suis ici avec deux compatriotes ivoiriens étudiants comme moi aussi. Nous étions cinq sur le campus mais deux ont pu décamper, un au Canada et un autre en France », a expliqué Enock O.

Les trois étudiants, y compris lui-même, sont encore sur place, confinés sur le campus de Jiangxi (à plus de 500km de Wuhan, zone fortement infectée par le Corona virus) par manque de moyens pour rentrer au pays. Pour certains, il y a moins d’un mois que les parents ont cassé la tirelire pour les faire partir en Chine.

« Nous voudrions bien partir d’autant plus qu’il n’existe aucune raison de rester ici (Chine). Les cours ont été stoppés. Chacun est chez soi et c’est à travers une application que nous essayons de suivre les cours. Les professeurs aussi ayant déserté les amphis. Donc partout où nous serons, nous pouvons suivre les cours qui sont donnés par des professeurs, en ligne », poursuit Enock O. que nous avons réussi à joindre via Whatsapp.

« Néanmoins, étant donné que nous sommes déjà devant les faits, nous tentons de faire de notre mieux pour nous soutenir et garder le moral haut. A cet effet, nous, étudiants et autres Ivoiriens vivant en Chine, avons créé un groupe sur l’application WeChat où nous nous retrouver pour échanger des idées sur les dispositions à prendre pour se nourrir, effectuer des retraits d’argent qui nous parviennent », révèle l’étudiant.

Sur la question de la nourriture et le retrait d’argent expédié de l’extérieur, Enock O. indique qu’il faut attendre par exemple qu’un nombre important d’étudiants – une dizaine ou une quinzaine – aient de l’argent à retirer avant de sortir de nos résidence. C’est seulement dans ce cas échéant qu’un Car est mis à notre disposition et qu’ensuite une alerte venant de nos responsables est envoyée aux agents des banques. Ces derniers vont alors attendre au sein de l’institution pour nous permettre d’effectuer nos opérations. Une fois les opérations terminées chacun rebrousse chemin, précise Enock O.

« La commande de la nourriture se fait via une application mobile. Chacun, de peur de contracter le virus qui rode, reste confiné chez lui. La difficulté, c’est que ce virus ne se manifeste pas à l’instant T lorsqu’il est contracté. Il faut attendre pendant 14 jours. Personne ne sait donc qui a les germes et qui ne les a pas. En janvier dernier, c’était les vacances et l’un de nos amis chinois parti chez lui est revenu avec le virus. Cela a été découvert lors de sa quarantaine. C’est la psychose ici et je prie que nos pays africains, en particulier la Côte d’Ivoire, soit épargnée ».

Enock O. souhaite une mobilisation des autorités ivoiriennes pour établir régulièrement le contact avec les Ivoiriens vivant en Chine, plus précisément les étudiants, à défaut de les faire rapatrier.

Saint-Claver Oula
OperaNewsapp

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