Pour une vigilance accrue en Côte-d’Ivoire malgré le démenti des deux cas covid-19 à Bouaké

Pour une vigilance accrue

La guerre est déclarée. L’État ivoirien, après une réunion du Conseil national de sécurité, a pris, le 16 mars 2020, de courageuses et salutaires décisions restrictives pour combattre la maladie à coronavirus.

En dehors des mesures sanitaires de prévention qui ont été rappelées, les établissements d’enseignement sont fermés pour un mois, de même que les boîtes de nuit, les salles de cinéma et lieux de spectacle pour une période de quinze jours renouvelables. Tous les événements culturels et sportifs sur le territoire national sont suspendus.

Mais dans la batterie de mesures, il y a une faille qui a aussitôt été mise à nue. L’entrée en Côte d’Ivoire est, en effet, interdite, pendant quinze jours renouvelables, aux voyageurs non ivoiriens en provenance de pays ayant plus de cent cas confirmés de maladie à coronavirus.

Cette mesure exclut donc, en particulier, les pays ouest-africains dont les ressortissants, en raison de la libre circulation des personnes et des biens, peuvent aller et venir. Le hic, c’est que deux Burkinabè, en partance pour Abidjan et contrôlés positifs à Bouaké, le… 16 mars 2020, auraient été placés en isolement au centre des Grandes endémies.

La rumeur a été démentie mais c’est bien la preuve qu’avec ce virus asymptomatique, donc incontrôlable, qui livre une guerre asymétrique, la menace peut provenir de partout, même des pays insoupçonnés.

C’est pourquoi la vigilance doit être accrue. Pour sortir victorieux de cette crise sanitaire qui donne des sueurs froides aux pays dit développés, le Gouvernement doit non seulement renforcer les mesures d’isolement du pays et de confinement, mais éviter de rester vague sur des points.
l’État a ordonné l’interdiction, pour quinze jours renouvelables, des rassemblements de population de plus de cinquante personnes.

Il n’a fait aucune autre précision. Et tout le monde pense uniquement aux meetings et manifestations politiques. En restant dans l’expectative.

Les cultes religieux, les marchés, les mariages, les funérailles, les centres d’enrôlement pour les cartes nationales d’identité, les transports en commun (bus articulés, cars des compagnies de transport, etc.), les « maquis », etc., c’est-à-dire tous ces endroits de possible contamination, passent-ils entre les mailles du filet ou sont-ils concernés!?
Il appartient au Gouvernement de communiquer suffisamment et lever tout doute. Car, pour la santé des Ivoiriens, il ne faut laisser nulle place où le coronavirus ne passe et repasse.

F. M. Bally

Huit cas confirmés de Covid-19 en Côte-d’Ivoire dont deux à Bouaké

La Côte d’Ivoire est sortie de sa réserve. Le Conseil national de sécurité (CNS), réuni le lundi 16 mars 2020 sous la présidence du chef de l’État (photo), a pris treize mesures pour freiner la pandémie de la malad
e à coronavirus.

Ces décisions, attendues, épousent l’air du temps. Elles vont de la fermeture des établissements d’enseignement pour un mois à compter du 16 mars 2020 à minuit à l’interdiction, à compter du 18 mars et pour quinze jours renouvelables, des rassemblements de plus de 50 personnes (les « maquis » et autres lieux de culte sont ainsi en ligne de mire) en passant par le refus de visa aux étrangers, ressortissants de pays épicentres du Covid-19 comme l’Europe occidentale avec plus de cent cas confirmés.

Cette dernière décision indique que le pays ne ferme pas, pour le moment, ses frontières aux ressortissants ouest-africains. Or, ironie du sort, le jour même de la réunion du CNS, deux Burkinabè, en partance pour Abidjan, ont été contrôlés positifs au coronavirus à Bouaké et placés en isolement aux Grandes endémies du chef-lieu de la région du Gbêkê.

La Côte d’Ivoire compte ainsi, jusqu’au 16 mars 2020, huit cas confirmés dont six à Abidjan. Des dispositions comme la gratuité des sons, l’ouverture de centres dans des chefs-lieux de région ont été arrêtées pour faire face à la pandémie.

F. M. Bally

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