En Guinée le référendum et les législatives de Condé boycottés, perturbés par des violences

Le vote est boycotté par l’opposition. Celle-ci accuse Alpha Condé de se frayer une voie vers un troisième mandat.

Bureaux de vote attaqués, matériel électoral incendié, heurts entre forces de l’ordre et opposants : des violences perturbaient dimanche 22 mars en Guinée le référendum constitutionnel et les législatives, boycottés par l’opposition, qui accuse le président, Alpha Condé, de se frayer une voie vers un troisième mandat.

Le vote, prévu de 8 heures à 18 heures (9 heures et 19 heures, heures de Paris), a commencé à l’heure indiquée dans une école du centre-ville de Conakry, près du palais présidentiel. Mais à Ratoma (banlieue de Conakry), des partisans de l’opposition ont attaqué des gendarmes devant des bureaux de vote dans une école. Une autre école dans la même zone a été attaquée, et le matériel électoral saccagé, en l’absence d’électeurs, selon un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) et des témoins.

Des affrontements sont survenus dans des banlieues ou quartiers de Conakry comme Cosa, Hamdallaye, Dar-es-salam et Lambanyi, où des jeunes de l’opposition ont attaqué les policiers et les gendarmes sécurisant le vote. Les forces de l’ordre, caillassées, pourchassaient ces jeunes et lançaient contre eux des grenades lacrymogènes, des tirs ont été entendus.

Des troubles ont également eu lieu à Mamou (centre), à Boké (ouest) et à N’Zérékoré (sud-est), selon des témoins. Du matériel électoral a également été détruit dans des localités comme Kobéla (sud), Dinguiraye (nord) et Konah (nord), selon d’autres témoins.

Joints dimanche par l’AFP, des responsables de l’administration territoriale n’ont pas réagi.

Vers un troisième mandat ?

« J’espère que tout se passera dans la paix et la tranquillité et que le peuple guinéen, comme en 1958, montrera sa maturité », a déclaré, après avoir voté à Conakry, le président, Alpha Condé, en allusion au NON de la Guinée, au référendum colonial français, qui a ouvert la voie à l’indépendance de ce pays ouest-africain.

Il n’a pas évoqué les incidents en cours.

Le Monde avec AFP

Photo: Keita Mohamed lamine

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