En Côte-d’Ivoire « le covid-19 fait apparaître le grand mirage de la politique sanitaire», Lider veut des comptes

Par Connectionivoirienne

Plan de riposte anti-Covid-19 – Indigné, Lider demande des comptes au gouvernement

Lider, le parti fondé par le professeur Mamadou Koulibaly, a donné de la voix par sa présidente Monique Gbékia lors d’un point de presse, lundi 6 avril 2020, à son siège de Riviera Golf. De son ton ferme qu’on lui connaît, Mme Gbékia s’est invitée dans la gestion par le gouvernement de la crise sanitaire du Covid 19 dont un premier cas s’est révélé le 11 mars 2020 dans notre pays.
Dès l’entame de son propos, la présidente de Lider a pointé du doigt la responsabilité du gouvernement qui, selon elle, ne s’est pas donné les moyens pour empêcher l’entrée du Covid-19 sur son sol. Elle dit comprendre, à cet effet, l’indignation actuelle des Ivoiriens ‘’contre les passe-droits accordés à certains proches du pouvoir qui ont réussi à échapper à la quarantaine’’.

« Lider fait le constat d’une gestion calamiteuse de la crise par le gouvernement ivoirien, toute chose qui fait peser une grave menace sur la vie de millions de citoyens », accuse-t-elle. Sur la même lancée, elle s’offusque du ‘’refus déconcertant’’ du gouvernement de créer les conditions d’un dialogue républicain pour engager tous les acteurs politiques et sociaux dans la lutte contre cette pandémie. Elle analyse que l’appel à l’unité des autorités dans leur discours ne relève que du cynisme et de la duplicité. Mme Gbékia réfute une gestion ‘’partisane, opaque et solitaire’’ de la crise.

Après ce diagnostic plutôt pessimiste de la situation, le parti du candidat déclaré Mamadou Koulibaly a exprimé ses craintes devant l’évolution rapide de la pandémie en Côte d’Ivoire. Une évolution, qui, soutient-elle, panique le gouvernement qui a choisi la ‘’désertion’’ au lieu de se dresser efficacement contre la pandémie.

Pourtant, relève Lider, le gouvernement à travers ses canaux de communication dont le Cicg avait déjà fait savoir que des milliards de FCFA ont été consacrés au domaine de la santé entre 2018 et 2020. Plus précisément, 540 et 833 milliards de FCFA. Des montants, qui, selon l’organisme de communication gouvernementale étaient à même de permettre au pays de contrer n’importe quelle crise sanitaire. Pour Monique Gbékia, la réalité est là et tout le monde peut aujourd’hui juger de la nature de ces annonces qui relèvent à mots couverts, de la propagande politique. Cette réalité, selon la conférencière, montre qu’après 60 ans d’indépendance, le pays se retrouve avec un plateau technique de 150 lits d’hospitalisation, 33 lits de réanimation et seulement 30 respirateurs.

« Au vu de ce décalage, on peut valablement se demander si les chiffres émis par le gouvernement sont crédibles. Si oui, qu’est-ce qui a été fait de ces fonds ? Pour l’heure, le Covid-19 fait apparaître le grand mirage de la politique sanitaire ivoirienne », s’indigne Mme Gbékia. Laquelle sur un autre ton demande des éclairages sur les 95 milliards annoncés par Ouattara pour contrer le Coronavirus en Côte d’Ivoire. « Cet argent est-il décaissé ? Comment sera-t-il géré pour endiguer la propagation du virus ? Quelle est la part mise à la disposition des municipalités de l’intérieur où on dénombre des cas ? Dans ce même discours, il a annoncé que des stocks de médicaments sont disponibles pour faire face aux besoins. Où sont ces stocks ? » interroge la présidente de Lider qui dénonce une impréparation, un amateurisme et un manque d’anticipation du gouvernement.

Après ces piques, la conférencière n’a pas manqué de présenter quelques exigences de sa formation politique. Entre autres, – le dépistage en masse des populations – la clarification de la doctrine du gouvernement entre le confinement généralisé, le non-confinement et le confinement de distanciation sociale – la mise à la disposition des collectivités territoriales, des sommes prévues à leur budget.

Pour ce qui est des rumeurs d’un vaccin expérimental en Afrique, Lider a dégagé sa position : « Non à toute initiative de test de vaccination non conforme aux principes d’éthique de l’Association médicale mondiale (AMM) édictés à Helsinki (Hongrie) ».

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

Commentaires Facebook