L’impact du covid-19 sur le marché boursier selon la BVRM

Note hebdomadaire de la BRVM Bourse d’Abidjan sur l’impact du COVID-19 sur le marché boursier pour la semaine du 27 avril au 1er mai 2020.

Au plan international

Les chiffres économiques sont toujours au cœur de l’actualité. Les pays du monde entier
font tour à tour état des dégâts causés par la pandémie sur leurs économies, au cours du
premier trimestre de l’année.

Aux Etats-Unis, l’impact sur le marché de l’emploi continue de s’affirmer. Sur le mois
d’avril, le nombre de demandes aux allocations chômage est monté à 30 millions, en lien
avec la chute du Produit Intérieur Brut (PIB) de l’ordre de 3,8 % sur le 1er trimestre. Du
côté du voisin canadien, qui subit le double effet de la pandémie de COVID-19 et de la
chute des cours du pétrole, la situation est toute aussi préoccupante. Selon des
estimations d’une étude officielle, l’économie canadienne pourrait se contracter de 12 %
sur l’année 2020, ce qui constituerait une contreperformance historique.
En Europe, l’office européen de statistiques, EUROSTAT, estime à 3,8 % le recul du PIB de
la Zone Euro sur le 1er trimestre. Il s’agirait de la plus importante chute trimestrielle du
PIB depuis la création de la zone en 1999.

Dans ce contexte, les annonces de mesures de soutien s’enchainent à un rythme effréné
avec toujours les Banques Centrales à la manœuvre. Ainsi, la Banque du Japon (BOJ), qui
anticipe une entrée en récession accompagnée d’une déflation, a décidé de lever les
limites quant à ses rachats d’obligations d’Etat et de relever son plafond concernant les
rachats d’obligations d’entreprises.

La Banque Centrale Européenne (BCE) a, de son côté, maintenu son taux directeur à un
niveau proche de zéro, tout en assouplissant ses opérations de financement aux banques
commerciales. Cette dernière mesure vient compléter la décision de l’Union Européenne
de relâcher les règles prudentielles imposées aux banques, leur permettant de libérer des
capitaux sans avoir à augmenter en proportion les provisions pour créances douteuses.
L’objectif visé est de stimuler l’octroi de crédit par les banques.
Sur les marchés financiers, les annonces macroéconomiques ainsi que les mauvaises
publications financières des entreprises, n’ont pas entravé le rebond sur la plupart des
places boursières. Les investisseurs ont ainsi préféré se concentrer sur l’annonce de
résultats positifs sur les essais d’un traitement au COVID-19, qui vient renforcer la
perspective d’une sortie de crise prochainement.
Toutefois, les marchés américains ont piqué du nez en toute fin de semaine. En effet,
ouverts le 1er mai, les bourses américaines ont lourdement chuté au cours de la séance,
faisant suite aux menaces de sanctions commerciales du Président américain Donald
TRUMP à l’encontre de la Chine en raison de sa gestion de l’épidémie de CORONAVIRUS.

Tableau 1 : Evolution des bourses mondiales au cours de la semaine

Région Pays Indice Variation de la semaine précédente

Variation hebdomadaire

DOW JONES -2% -0,2%
NASDAQ 0 % -0,3%
S&P 500 -1% -0,2%
Canada TSX 0 % 1 %
Brésil IBOVESPA -5% 7 %
Argentine S&P MERVAL -2% 12%
France CAC 40 -2% 4 %
Allemagne DAX -3% 5 %
Royaume-Unis FOOTSIE -1% 3 %
Italie ITALIA ALL SHARE -1% 5 %
Espagne IBEX -4% 5 %
Chine SHANGHAI SE -1% 2 %
Japon NIKKEI 225 -3% 5 %
Ghana GSE 2 % -2%
Afrique du Sud JSE 1 % 2 %
Maroc MASI 0 % 4 %
Ile Maurice SEMDEX -6% -4%
Kenya NAIROBI ALL SHARE 0 % 3 %
Nigéria NSE Main Board -1% 2 %

2. AU PLAN REGIONAL

L’essentiel de l’actualité dans la région UEMOA se résume dans la poursuite des émissions
de « Bons sociaux COVID-19 », par les Etats membres. Ainsi, le Sénégal et le Burkina Faso
ont levé respectivement 103 et 80 milliards de FCFA, emboitant le pas à la Côte d’Ivoire
qui avait recueilli 180 milliards de FCFA en début de semaine.
Sur le marché financier régional, les indices boursiers ont évolué à rebours de la tendance
mondiale, avec des baisses de 1,45 % pour l’indice BRVM 10 et de 1 % pour l’indice BRVM
Composite. Cette contraction est sans doute due à des prises de bénéfices opérées par les
investisseurs, suite à la forte hausse constatée au cours de la semaine précédente :

Tableau 2 : Les plus fortes baisses sur la semaine (Top 5)
Titre Performance
BICI CI -7,96%
BOA MALI -9,17%
BOA BF -9,19%
FILTISAC -11,11%
SUCRIVOIRE -20,71%

Le top 5 des plus fortes baisses de la semaine sur le marché Actions illustre les difficultés
rencontrées par certaines valeurs bancaires, dans un contexte de pandémie peu propice au
développement de l’activité de crédit. Ainsi, l’on retrouve les titres BICI CI (-7,96 %), BOA
MALI (-9,17 %) et BOA BF (-9,19 %) dans ce classement.
La valeur FILTISAC (-11,11 %) a enregistré la deuxième plus forte baisse de la période. La
société a publié ses états financiers annuels sur 2019 ainsi que son rapport d’activité du 1er
trimestre 2020. Concernant cette dernière publication, le management de la société a
tenu à rassurer les investisseurs quant à l’impact limité de la crise sanitaire sur son
activité.

Le titre SUCRIVOIRE s’est adjugé la plus importante baisse de la semaine, avec une lourde
de chute de 20,71 %. La valeur a souffert, suite à la publication de ses résultats financiers
annuels, révélant une perte nette de 5,3 milliards de FCFA sur l’exercice 2019.

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