Côte-d’Ivoire: « Bédié a toujours été un problème, il ne peut être la solution à 90 ans » (Paulin Allomo, sénateur)

Candidature de Bédié au Pdci – Paulin Allomo (Sénateur Rhdp) se déchaîne :

« Konan Bédié a toujours été un problème, il ne peut être la solution à 90 ans »

Les défections massives au PDCI sont dues au comportement de Henri Konan Bédié.

En effet, à chaque étape de l’évolution de la Côte d’Ivoire, Konan Bédié a toujours été la négation. Il a été depuis son jeune âge, lorsqu’il militait à la FEANF, le problème de la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas à l’âge de presque 90 ans qu’il sera la solution. Il ne peut plus être la solution. Nous l’avons écrit et réécrit. Aujourd’hui encore, il vient de le démontrer. Tous les cadres qui sont partis du PDCI en refusant de suivre Bédié, ont eu raison. C’est Bédié lui-même qui vient une fois de plus, de donner raison à des cadres comme Daniel Kablan Duncan, Jeannot Ahoussou Kouadio, Théophile Ahoua N’Doli, Adjoumani Kouassi, Amédé Kouakou, Aka Aouélé, François Amichia, Paulin Danho, Pascal Abinan, Beugré Mambé, Siandou Fofana, Emmanuel Essis, Jean-Claude Kouassi, Raymonde Goudou, Félix Anoblé, Paulin Allomo, pour ne citer que ceux-là. Quand tout ce monde a quitté le PDCI, qui reste-il au PDCI ? Presque rien. Le PDCI a été vidé de sa substance. Vraiment au PDCI Daoukro, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Bédié est encore et toujours à la baguette pour mettre son petit monde au service de ses seules ambitions. Il manœuvre pour éliminer tous les autres candidats. Bédié est et demeure toujours le problème de la Côte d’Ivoire. C’est sa propension à tout ramener à lui qui a poussé de nombreux cadres à claquer la porte du PDCI et la saignée n’est pas prête de s’arrêter. Quand nous sommes restés dans la grande famille du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) qu’il a créé lui-même avec le président Ouattara, et qu’il a ensuite quitté par pur égoïsme pour aller créer un autre PDCI, celui de Daoukro, parce qu’il voulait une alternance entre lui et le président Ouattara, nous n’avions pas été compris de tous. Nous avions eu raison trop tôt. La mascarade qui s’est jouée au dernier Bureau politique du PDCI, nous donne encore clairement raison. D’ailleurs, de nombreux cadres qui l’ont suivi à Daoukro nous appellent au téléphone pour nous féliciter. Signe des temps !

Les critères d’éligibilité pour le candidat du PDCI à l’élection présidentielle de 2020, concoctés par le Bureau politique du PDCI aux ordres, car non élu, constituent un costume sur mesure taillé pour Bédié. A preuve, le premier critère, celui d’être membre du Bureau politique depuis 10 ans, entre dans la logique d’exclure certains candidats plus jeunes au profit de celui qui avait déclaré dans “Jeune Afrique” que l’élection présidentielle de 2010 serait “son dernier combat”. Pourquoi le PDCI sous Bédié a-t-il si peur du renouvellement de la classe dirigeante ? En quoi ce critère est-il pertinent ? Avoir fait toutes ses classes au Bureau politique fait-il d’un cadre, un candidat suffisamment outillé pour une compétition aussi relevée que la présidentielle ? En réalité, ce critère a été introduit juste pour faire barrage aux jeunes loups comme Jean Louis Billon et Thierry Tanoh. Bédié en voulant tirer la couverture à lui seul, donne à voir qu’il a échoué dans la politique de la promotion de la jeunesse. A presque 90 ans, que peut-il encore proposer à la Côte d’Ivoire, si par un cruel concours de circonstances, les Ivoiriens venaient majoritairement à lui faire confiance, au soir du 31 octobre prochain ? Rien ! Le deuxième critère rentre dans ce même souci de déblayer la route à celui qui il n’y a pas longtemps, reprochait à certains dirigeants africains leur obstination malsaine à s’accrocher au pouvoir au-delà des 80 ans. La somme des 25 millions de FCFA, voire plus pour, dit-on, l’organisation de la Convention est un autre obstacle auquel le Bureau politique illégitime veut donner un vernis légal à l’OPA sur le PDCI qui se prépare pour imposer la candidature de Bédié à la prochaine convention de ce parti. Pourquoi 25 millions de FCFA pour de simples élections primaires dans un parti politique ? Le PDCI, parti politique qui aspire à diriger à nouveau la Côte d’Ivoire, n’a-t-il pas suffisamment les moyens financiers pour organiser une simple convention ? A y voir de près, ces critères n’ont pour seul et unique but que d’écarter tous les jeunes loups et préparer le sacre d’un leader qui n’a que faire des intérêts du PDCI.

La gouvernance brouillonne de Bédié qui a débouché sur le premier coup d’État de l’histoire de la Côte d’Ivoire est encore fraîche dans la mémoire collective des Ivoiriens. Ils ne sont pas des masochistes !

Il serait intéressant que les critères qui ont permis de sélectionner les membres du Bureau politique invités le jeudi et vendredi derniers soient révélés. Pourquoi y a-t-il eu à ce bureau politique que les partisans de Bédié ? Quand on ne peut respecter la démocratie au sein de sa formation politique, est-on fondé à critiquer le pouvoir sur cette question ? Pourquoi n’a-t-on pas introduit dans les critères que le candidat doit avoir une résidence privée à Abidjan, au lieu d’être une pupille de l’État, logé et blanchi sur les comptes publics ? Pourquoi ne pas retenir comme critère que celui qui n’a pas su gérer le pouvoir au point de l’avoir perdu, ne peut plus être candidat ? Pourquoi doit-on faire confiance à quelqu’un qui, par son incompétence et son incapacité, a fait perdre le pouvoir au PDCI ?

De plus, l’argumentaire selon lequel une alliance avec une des tendances du FPI, à savoir les GOR (Gbagbo Ou Rien), en l’absence d’une candidature de Laurent Gbagbo, garantirait une victoire sans coup férir de Bédié à la prochaine élection présidentielle, est un véritable leurre. Dire qu’avec cette alliance, la majorité sociologique serait du côté de l’opposition est une vraie escroquerie morale et une volonté manifeste de vouloir travestir la réalité du terrain. Tout le monde en Côte d’Ivoire sait pertinemment que le PDCI dirigé par Bédié actuellement n’est pas le PDCI légué par Félix Houphouët-Boigny, encore moins celui qu’il était entre 2010 et 2015. Tout le monde en Côte d’Ivoire sait également que le FPI dirigé actuellement par Assoa Adou n’est pas celui qui est arrivé en deuxième position à l’élection présidentielle de 2010. Beaucoup d’eau, depuis dix ans, a coulé sous le pont. Bédié détient en ce moment le PDCI-Daoukro qui a connu de nombreux départs et qui en connaîtra toujours. Quant au parti de Laurent Gbagbo, le FPI, qui est aujourd’hui réduit à sa simple proportion, depuis son départ du pouvoir en avril 2011, il est toujours à la recherche de son unité. L’opposition, à n’en point douter, connaîtra encore, au soir du 31 octobre, des lendemains de gueule de bois. Car, la majorité sociologique demeure bel et bien au RHDP qui regroupe tous les courants politiques de la Côte d’Ivoire, y compris ceux du PDCI et du FPI. Il faut ajouter à tout cela, la mobilisation effective chaque jour des cadres du RHDP sur le terrain, l’on conclut aisément que le “Un coup KO” est une réalité et non une vue de l’esprit.

En outre, on nous annonce que la convention du PDCI se fera à Yamoussoukro. Pourquoi ne pas rappeler à Bédié que cette convention ne peut se tenir que dans la maison du PDCI à Yamoussoukro qu’il a laissée en ruine et non ailleurs ? Je voudrais au passage, pour terminer, remercier tous ceux qui nous ont soutenu et continuent de nous soutenir dans cette quête de la vérité contre le président Bédié. J’accepte le pardon de ceux qui m’ont attaqué, mais qui aujourd’hui m’appellent pour me donner raison. C’est pour cela que je leur lance un appel de ne plus perdre le temps et à rejoindre le RHDP qui est le parti de l’avenir. Car, le seul souci de Bédié, c’est son positionnement comme chef d’État, loin des autres hommes politiques qui se soucient de l’économie de leur pays, du chômage des jeunes, de la lutte contre la pauvreté, etc. Alors rejoignez-nous, la porte du RHDP est grandement ouverte.

Le Sénateur Paulin Allomo

Commentaires Facebook