FPI Côte-d’Ivoire: Affi se braque à nouveau contre Gbagbo, les raisons de son rétropédalage

Fpi – Affi se braque à nouveau contre Gbagbo

Les dessous de l’affaire

Dans un communiqué officiel ces dernières 48 heures, le camp Affi a annoncé la suspension des négociations avec l’aile du Fpi restée loyale à Gbagbo. Il proteste ainsi contre l’accord-cadre signé entre le Pdci de Konan Bédié et la tendance ‘’Gbagbo ou rien’’ (GOR) du Fpi. Pour Affi N’guessan tout accord qui n’a pas son onction est du domaine de l’illégalité et cet accord entre les Gors et le Pdci n’est pas selon ses dires la priorité du moment.

Du coup, de la détente observée ces derniers mois en raison des négociations qui se passaient loin des caméras et micros, les tensions refont surface. Les rapports se crispent à nouveau et on est revenu à la case départ.

Mais pourquoi au moment où l’on croyait la sérénité revenue après l’allègement des restrictions imposées à Gbagbo suite à son acquittement, Affi N’guessan peut-il déterrer à nouveau la hache de guerre ? Manifeste-t-il à présent le désir d’affronter avec courage, tout masque ôté, Laurent Gbagbo son mentor ?

Selon des bruits de couloir, Pascal Affi N’guessan qui a exprimé clairement le souhait d’être le candidat du Fpi au cas où Laurent Gbagbo serait non partant le 31 octobre 2020, n’aurait pas eu satisfaction. Laurent Gbagbo, apprend-t-on serait en train de réfléchir à une option gagnante, convaincu qu’il est, après analyse que son ancien Premier ministre ne ferait pas le candidat idéal de sa formation. La crise qui a débuté en juillet 2014 est passée par là. L’équation n’est pas simple. Si Laurent Gbagbo prend l’option de faire la paix avec Affi et qu’il n’a rien contre sa candidature, celle-ci poserait plus de problème qu’elle ne devrait en résoudre. Pour les historiques du Fpi, faire d’Affi N’guessan le candidat officiel du parti serait un message ou une caution à la désinvolture, lui qui est accusé de parricide. Affi candidat voudrait dire qu’on peut traîner Gbagbo dans la boue impunément, parce qu’on n’avait pas foi en son retour au pays. Et pour ménager tout le monde, ni Affi N’guessan, ni Assoa Adou n’auraient la caution du woody de Mama. Il est de plus en plus question d’une candidature de Gbagbo comme le souhaitent d’ailleurs la plupart des militants surtout ceux de la diaspora et la jeunesse de la tendance Gor.

Affi qui n’est pas né de la dernière pluie a vite décrypté ce message que lui envoie l’ancien président. Il n’y a que Affi qui puisse sauver Affi, se dit-il maintenant en décidant de se lancer dans la bataille pour défendre sa propre carte. D’où sa stratégie du sabotage de l’alliance en construction entre le Fpi-Gor et le Pdci. Le député de Bongouanou pense qu’il peut trouver, par-là, la voie de son salut pour la future présidentielle. A court terme, Affi ne reviendra pas sur sa décision de suspendre unilatéralement les négociations. Il sait qu’il n’y gagnera rien car en réalité pour les Gors, cette négociation constitue un moyen politique d’écarter définitivement l’ancien premier ministre du Fpi qui est devenu une sorte de caillou dans la chaussure. L’homme a longtemps muri l’idée de sa candidature en 2020 et pour rien au monde il n’est prêt à lâcher prise.

Mais est-ce là, la bonne option ? Affi peut-il gagner un combat frontal contre Gbagbo qui est redevenu une icône non plus seulement ivoirienne mais africaine ? Et puis, Affi peut-il défendre crânement sa ligne d’attaque actuelle quand on sait qu’il a été le premier à se jeter dans les bras du Pdci de Bédié au plus fort de la crise au Fpi ? Il joue manifestement sa crédibilité et s’il n’y prend garde, il pourrait ainsi signer sa mort politique. En Afrique comme ailleurs, en politique, on ne s’attaque pas aux icônes.

SD à Abidjan

Communiqué
N°003-2020/FPI/PP/SG portant sur l’unité du parti.

Faisant suite à la rencontre entre le Président Laurent GBAGBO et le Premier Ministre Pascal AFFI N’guessan, Président du FPI les 03 et 04 janvier 2020 à Bruxelles, il est ressorti des échanges, la nécessité d’aller à l’unité du FPI.

A cet effet, trois (3) objectifs fondamentaux ont été identifiés, à savoir :
Le principe de l’unité du parti,
Le principe d’un Congrès unitaire pour réunifier le parti,
Le principe d’engager des négociations à Abidjan sur les questions à résoudre en vue du congrès unitaire.

Dans ce cadre, un comité paritaire pour l’unité a été constitué à Abidjan avec comme représentants respectifs des deux délégations, le Président Pascal AFFi N’guessan et le camarade Assoa Adou.

A l’issue des premières rencontres en début du mois de février 2020, les deux parties se sont accordées sur un ordre du jour des discussions portant sur les points suivants :
La crise au sein du FPI
Les statuts et le règlement intérieur du FPI unifié
La nouvelle direction unitaire
La convocation et l’organisation du Congrès unitaire
La gestion de la période d’avant le Congrès unitaire

Prétextant la pandémie à Coronavirus, la délégation conduite par le camarade Assoa Adou a demandé une suspension des travaux à la rencontre du 12 mars 2020 jusqu’au début du mois d’avril 2020. En réponse, la délégation du parti a proposé plutôt que dans le respect des mesures barrières, étant entendu que le comité est composé de 12 membres, qu’un planning soit adopté pour finaliser

Les travaux en deux semaines. Cette contre-proposition n’a pas rencontré l’adhésion de la délégation adverse.

C’est dans l’attente de la reprise des discussions qu’avec surprise, le FPI a été informé incidemment par voie de presse qu’une déclaration en date du 30 avril aurait été signée entre le « FPI » et le PDCI qui envisagent de mener des actions concertées découlant de la rencontre entre le président Laurent Gbagbo et le Président Konan Bédié, lors de leur rencontre à Bruxelles en 2019.

Le 03 juin 2020 une déclaration est signée avec la création d’une plateforme structurelle dénommée CNPC avec des objectifs stratégiques impliquant des militants et des structures politiques du PDCI et du « FPI».
La direction du FPI a dénoncé dans un communiqué, l’implication du FPI par des personnes non mandatées, ni habilitées, dans la création du CNPC dont le parti ne connaît les tenants et aboutissants.

Lors de la réunion du 07 juin 2020 consacrant la reprise des discussions sur l’unité du parti, le Président du FPI a demandé à la délégation conduite par le camarade Assoa Adou de lui fournir des éclaircissements sur ce projet qui pourrait engager le Front Populaire Ivoirien, dès que l’unité sera réalisée.

En réponse, la délégation conduite par le camarade Assoa Adou a estimé que sa participation aux négociations en vue de l’unité du parti ne faisait pas obstacle à la poursuite des activités de son groupe. Il a tenu par ailleurs à préciser que leur engagement dans l’alliance avec le PDCI à travers le CNPC résulte de la volonté des Présidents Gbagbo et Bédié.

La délégation du FPI conduite par le Président Pascal Affi Nguessan a estimé pour sa part que la démarche solitaire du groupe conduit par le camarade Assoua Adou n’est pas prioritaire dans la quête d’unité fortement espérée par l’ensemble des militants et la majorité de nos concitoyens. C’est pourquoi il propose à la délégation conduite par le camarade Assoa Adou de mettre en priorité la réalisation de l’unité qui confèrera plus de force au parti en vue de la reconquête du pouvoir. Elle demande en conséquence au camarade Assoa Adou de suspendre pour une durée de deux semaines les activités prévues avec le PDCI et de mettre à profit ce temps pour finaliser le processus d’unification du parti. Pour le Président Pascal Affi Nguessan, une telle démarche permettrait au FPI unifié de discuter avec plus de confort avec des potentiels alliés.

Après une suspension de séance à sa demande, la délégation conduite par le camarade Assoa Adou a fait savoir qu’elle ne saurait accéder à la proposition du Président du FPI au motif que la décision a été prise par les présidents Bédié et Gbagbo.

La délégation conduite par le Président du FPI a pris acte de cette position et décidé de suspendre sa participation aux négociations en attendant d’être instruite sur les motivations qui ont justifiées la signature par le groupe représenté par le camarade Assoua Adou d’un accord avec le PDCI et leurs conséquences pour le FPI en cours d’unification.

Le Front Populaire Ivoirien tient à préciser qu’il n’est pas opposé au principe des alliances et autres démarches tactiques. Toutefois, il ne saurait entériner des engagements dont il n’est pas partie prenante et dont il ignore la finalité et les motivations.

Le Front Populaire Ivoirien, en sa qualité de parti politique, a pour vocation de conquérir le pouvoir d’Etat par les urnes en vue d’appliquer son programme de
gouvernement. C’est pourquoi le Président Pascal Affi Nguessan privilégie l’unité pour fédérer autour du projet du FPI, tout son potentiel électoral.

Le Président du Parti réitère son appel aux militants à demeurer mobilisés et à l’écoute des mots d’ordre du parti.

Dans l’immédiat la priorité doit être accordée à l’établissement des documents administratifs et à l’inscription sur le listing électoral.

Fait à Abidjan, le 08 juin 2020

Secrétaire général et porte-parole

Issiaka SANGARE

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4 réflexions au sujet de “FPI Côte-d’Ivoire: Affi se braque à nouveau contre Gbagbo, les raisons de son rétropédalage”

  1. En quelle langue faut-il l’expliquer à Affi pour qu’il comprenne ? Avec cette simple image peut-être : « l’avis du mouton n’est pas nécessaire pour l’organisation de la Tabaski, même si cette fête est nommée ‘fête du mouton' »

  2. Question de sémantique importante pour un ex-talibé de l’école coranique de SINDOU..

    La tabaski appelée aussi la fête du sacrifice ..aïd al dha en arabe n’est pas la fête du mouton …la preuve dans l’ordre des valeurs du sacrifice demandé est le suivant
    Dromadaire
    Mouton
    Bœuf
    chèvre
    Poulet
    En fonction des moyens ..
    Au moyen orient les plus fortunés sacrifient des dromadaires et non des moutons ….
    Merci qui ? …de rien

  3. Merci @Mantape, une occasion d’apprendre est toujours une bonne occasion de s’ienrichir. On n’entrera pas dans des exercices compliqués qui réjouissaient l’un de mes maîtres, professeur de sémiologie, sur la vie des signes et autres considérations compliquées, dont cet univers kafkaïen dans lequel une table se nomme chaise et vice-versa. Non, je vais apprécier à sa juste valeur ce rappel de l’Aïd al-Adha que nous avons pris la « mauvaise » habitude en Côte d’Ivoire de nommer Fête du Mouton (Fête au mouton serait déjà plus correct, j’ai jamais vu de mouton chanter et danser ce jour-là 🙂 ).

    S’agissant de ces « signifiants » et « signifiés » touchant aux fêtes, il y aura bientôt si ma mémoire est bonne, La fête du crabe à Toukouzou Hozalem, une fête de réjouissances chrétiennes depuis Papa Nouveau qui fait converger tous les Avikam vers ce village. Cela les amuse bien qu’on nomme cette fête ainsi parce que pour eux, la présence de crabes entre autres fruits de mer dans les préparations culinaires à cette occasion ne sauraient justifier cette appellation. Cette année, les Baoulé par la faute du (ou de la) Covid-19 n’ont pu prendre d’assaut les villages du Centre, à cette fête appelé Paquinou (littéralement, « pendant la Pâques ») que des esprits malins appellent aussi fête du bandji. Petit rappel de sémantique avant la future fête du mouton, safroulaye ! Aïd al-Adha. Ouf, on est bons, là ?

  4. j’ai jamais vu de mouton chanter et danser ce jour-là ? )……vrai …

    Encore un peu de sémantique…tu as écrit safroulaye….
    Non l’orthographe normal et correct de l’expression arabe retranscrite est ASTAGFIROULLAH…mais c’est vrai que les nordistes ivoiriens ont déformé pour en faire safroulaye tout comme la basmallah…qui s’énonce bismillah rahmane rahim
    99% des ivoiriens diront bismila-hi et les moins érudits diront bismilaye….
    Si bismila-hi PEUT s’accepter à condition qu’on ne mette pas de pause entre bismilla-hi et rahmane ou rahimi ( même cas de figure…) règle du tajween…bismilaye est faux
    Il n’y a pas de«soukoune» ( signe d’abréviation de syllabe en arabe ) à la fin de bismillah..
    Loool j’ai fait le plus simple possible pour les explications sinon tu imagines bien qu’un taliban..euh pardon un talibé peut en dire des tonnes juste sur ces déviations là….
    On est bons là aussi ? ?

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