Affaire «malversations au Conseil régional du Guémon» Le Trésor se saisit du dossier des deux ambulances, une enquête ouverte

Affaire « Malversations au Conseil régional du Guémon »

Le Trésor se saisit du dossier des deux ambulances
• Une enquête ouverte

Dans l’affaire opposant le président du Conseil régional du Guémon, Serey Doh Célestin alias Adjaro, et son Directeur administratif et financier (Daf), Henri Yonan, les choses prennent une autre tournure. Selon le site koaci.com, le Trésor public de la région des Montagnes s’est saisi de l’affaire qui fait grand bruit. Un détournement présumé d’un bon de commande de deux ambulances au profit du président de région Serey Doh, pour l’achat d’un véhicule de commandement serait à la base de l’intervention du Trésor public. À en croire le confrère, une enquête a été ouverte et une équipe est descendue au Conseil régional.

L’Inspecteur du Trésor, Noël Yodé, conduirait cette mission sur le terrain, depuis le lundi 29 juin 2020, à Duékoué. « Dès qu’il y a une information, le Trésor fait une vérification, engage une mission… Nos conclusions sont strictement reversées à notre hiérarchie », a confié M. Yodé.

La semaine dernière, des populations réclamaient la tête du président Conseil régional, accusé de malversations. Il est reproché, en effet, à celui qu’on surnomme « Adjaro » d’avoir pris la somme de 30 millions de F Cfa avec un opérateur économique pour l’organisation de son investiture, promettant à celui-ci de lui octroyer un marché d’assurance. Son Daf, Henri Yonan, est aussi cité dans ce scandale financier. Il est reproché, également, au douanier de profession, d’avoir « acheté à un million, un véhicule qui vaut 27 millions de F Cfa ». De nombreux forfaits ont été mis à son actif.

Cependant, le président du Conseil régional s’est défendu, pointant un doigt accusateur sur son Daf, appelé à faire valoir ses droits à la retraite en décembre 2020. Sur l’accusation portant sur 30 millions de F Cfa destinés à l’organisation de son investiture, le président de région a affirmé, au journal l’Intelligent d’Abidjan du mercredi 24 juin 2020, que « c’est lui qui m’a dit qu’il connaît quelqu’un qui peut nous aider et après, on va voir comment payer. Tout être humain coincé peut prendre un prêt ». « Ce n’est pas un vol, un détournement. Donc, ce que j’ai dit aux uns et aux autres, quand on va finir le budget, je vais sacrifier ma part de carburant pour redonner l’argent des gens. Il m’a demandé comment on peut payer. J’ai dit que sur la base de mon carburant, on peut payer. J’ai donné ma parole. Grande fut ma surprise, Yonan appelle le concerné pour lui dire un certain nombre de choses et c’est Yonan qui me revient pour dire : « ah, le monsieur qui avait donné l’argent par rapport à la manifestation dit qu’il va mettre ton nom sur Facebook ». Maintenant, il s’agit de payer l’argent des gens. C’est lui-même qui a retardé le budget. C’est un tonton qui est fâché contre son jeune frère président, qui lui reproche un certain nombre de choses. Il se dit que comme il va bientôt à la retraite, « en tout cas moi aussi je vais lui créer des problèmes ». Or, je ne peux pas avoir de problème avec ce Conseil… Vous parlez de 30 millions. Je ne connais pas le montant. C’est lui qui donne des chiffres. Pendant que les gens ont fini leur programme triennal et leur budget depuis janvier, toi le Daf, tu ne sais pas pourquoi tu traînes les pieds jusqu’à 6 mois de crédit… », a répliqué Henri Yonan. « Vous pouvez demander à tous ceux dont il se fait aujourd’hui l’avocat, parce que je ne suis pas content de lui. Donc, je lui ai dit : « j’ai besoin de véhicule ». Mais il s’avère que mon prédécesseur avait fait un bon de commande à Comafrique, où il avait commandé quatre ambulances. Il a pu sortir deux ambulances et il restait 50 millions pour payer les deux autres ambulances. J’ai dit à mon Directeur général qui est vraiment un administrateur en chef, il y a deux ambulances pour le moment, et il n’y a pas de demande d’ambulances. Est-ce qu’on ne peut pas écrire à la décentralisation pour changer la nature du véhicule pour que votre président de région ne soit pas toujours dans Wôrô Wôrô ? », a révélé Serey Doh. « J’ai fait venir Yonan, qui est un aîné que je ne connais pas, comme conseiller en tant que trésorier, c’était pour m’aider à éviter ce type de situation… Yonon est mon technicien en matière de finances. Moi je suis sociologue de formation, je n’ai pas fait économie. Tout ce qui se passe actuellement là, c’est la manigance du grand frère Yonan Henri. Pour la confiance que j’ai bien voulu lui donner en le nommant à ce poste sensible, je voudrais quand même qu’il me retourne l’ascenseur… Tout ce qui se passe là, c’est le Daf Yonan. Je n’ai pas de problème avec quelqu’un d’autre. Mais je sais qu’il y a un problème entre mon Daf et moi, c’est mon problème de véhicule. Je lui ai dit de laisser affaire de véhicule là, il faut faire venir les ambulances, il ne veut pas faire venir les ambulances. Donc, c’est à moi de poser la question : Que se passe-t-il ? », s’est-il confié au confrère.

En réaction, Henri Yonan a, quant à lui, demandé de se référer au président du Conseil régional.

Ancien président du Conseil régional, Évariste Méambly a, lui aussi réagi, à cette affaire. « Il y avait quatre ambulances, moi je me rappelle. J’ai sorti les deux que j’ai offertes à deux villages, le reste, je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait des deux autres. Moi, je suis parti depuis deux ans, donc je ne sais pas ce qui s’est passé. En tout cas, les deux ambulances que j’ai sorties, je les ai offertes à deux villages : le village de Taobli et au village de Zarablahon… Posez la question à Serey Doh, il a fait quoi encore ? Moi je n’ai rien à voir là-dedans. Après, ils vont dire que c’est Méambly qui est à la base de tout ça. Je ne sais pas si les autres ambulances sont sorties », a-t-il affirmé.

« L’ancien président du Conseil régional, M. Méambly, a laissé 15 véhicules dont un 4×4 Audi Q5 immatriculé 2 709 HY 01 (brandissant la liste des véhicules, Ndlr). Est-ce qu’une voiture 4×4 Audi Q5 est un Wôrô-Wôrô pour vouloir acheter une Toyota Land Cruizer V8 coûtant 80 millions de F Cfa là où nos ministres roulent en Toyota V6 de 40 millions de F Cfa ? », a interrogé, mercredi 1er juillet 2020, au téléphone, un Conseiller du Guemon.

Source : Soir Info

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