Flambée du coût du transport interurbain en Côte-d’Ivoire, un cartel des transporteurs

Depuis la levée de la mesure d’isolement du Grand Abidjan, le trafic reprend difficilement dans l’Ouest du pays. Les compagnies de transport ont, en effet, décidé de procéder à une augmentation vertigineuse des tarifs pour les différentes distances.

De 6 000 FCfa avant la crise sanitaire de la Covid-19, le tarif du trajet Duékoué-Abidjan et Guiglo-Abidjan est passé à 8 100. Man-Abidjan qui était à 7 000 coûte aujourd’hui 10 100 FCfa et Danané-Abidjan, 12 100 FCfa, au lieu de 8 000 précédemment. Enfin Toulepleu-Abidjan, de 10 000, est désormais à 14 100 FCfa.

Interrogés, des transporteurs disent avoir beaucoup perdu pendant l’isolement du Grand Abidjan qui les a contraints, pour la plupart, à une cessation d’activité qui aura duré trois mois. Pour eux, les compagnies sont obligées d’augmenter le coût du transport si elles veulent continuer d’exister.  »Nous avons trop souffert dans cette crise sanitaire. L’augmentation du transport nous permettra de rattraper le temps et l’argent perdus », raconte Abdoulaye Cissé, responsable d’une société de transport à Man.

D’autres transporteurs avancent qu’avec la limitation du nombre de personnes dans les cars, par exemple à 50 pour un car de 70 places, il y a un manque à gagner qui affecte leur trésorerie.  » Les gares sont restées fermées, des travailleurs ont été mis au chômage, les charges ont explosé. Ce qui nous conduit à revoir les tarifs », explique Kouadio Bertin, chef de gare d’une société de transport rencontré sur la ligne Man-Duékoué.

Un usager, K. Souleymane, rejette systématiquement ces arguments.  »À l’intérieur, les transporteurs ne respectent pas les mesures prises par le gouvernement et dont ils se prévalent pour augmenter les tarifs. Ils exigent de porter des cache-nez mais remplissent les cars. Toutes les places sont occupées et les transporteurs ne peuvent pas dire qu’ils subissent des pertes », affirme-t-il.

« Le consommateur a besoin d’être protégé contre de telles pratiques », ajoute Clément Assoumou, un autre usager.

D’autres voyageurs ont dénoncé cette situation qu’ils qualifient d’inacceptable, souhaitant que des mesures soient prises pour éviter que cela gagne l’ensemble du pays.

Par Saint-Tra Bi
Fraternité Matin

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