60 ans de Côte-d’Ivoire: 30 années plus tard la Génération «Dougbo» aux portes du pouvoir dans sa diversité (Dr Martial Ahipeaud)

La Côte d’Ivoire a 60 ans le 7 août 2020

Mon message ce matin du 4 août est celui-ci. Dans trois jours, la Côte d’Ivoire aura 60 ans. Moi j’ai eu 54 ans il y a un mois sept jours. J’ai été nourri et blanchi par ce pays. Si Dieu me donne encore 30 ans où plus à vivre, je veux me consacrer à rendre à ce pays avec force et détermination, ce qu’il m’a donné.

Je rêve d’un pays qui fait rêver le monde parce que son peuple aura fait le miracle de se muer en une nation et que sa jeunesse lui aura tout consacré pour qu’il devienne une puissance africaine d’un continent qui s’est redressé, debout et avec fière allure. Et ce rêve, c’est avec les amis de ma génération et ceux qui nous ont suivis dans le projet de voir notre pays être une véritable démocratie parce que pour nous, « il ne pouvait y avoir d’école nouvelle sans une démocratie véritable ».

Oui! Je n’ai pas écrit le manifeste de la FESCI comme synthèse des débats de notre assemblée générale constitutive ce jour du 21 Avril 1990 à l’Église Sainte-Famille parce que j’étais aigri ou en quête de notoriété. Je n’ai pas écrit aussi parce que je n’avais rien à faire. Je l’ai fait parce que j’en étais entièrement convaincu. Je l’ai dit à Tonton Alain Belkiri, alors SG de la Présidence et du Gouvernement depuis 1960, Premier Ministre de fait du pays depuis son indépendance. Je lui ai dit que je rêvais d’un pays qui tienne debout longtemps après que Le Père soit parti. Parce qu’en ma qualité d’apprenti historien, l’histoire de L’Égypte Antique m’a appris que les périodes intermédiaires voient les pays être soumis par des forces extérieures parce que le Pharaon, par son règne, ne permet pas au pays de lui survivre si sa succession n’est pas solide. Personne ne pouvant succéder au Père de la Nation, Félix Houphouët-Boigny, il lui restait encore le temps de jeter les bases institutionnelles d’une démocratie véritable qui pouvait permettre au pays de rester debout longtemps après lui. Sa réponse fut simple. Mon fils ton père demande que tu quittes « dans ça » comme on le dirait aujourd’hui. Tu devais partir finir tes études en France. Il est prêt pour te faire partir. Je lui ai dit « après que j’aurai fini mon mandat ».

Et chacun connaît l’histoire. J’ai fait mon mandat transformé en deux mandats. Mais, en mon âme et conscience, je crois avoir donné le meilleur de moi à la FESCI et à la jeunesse de mon pays.

Aujourd’hui, c’est cette jeunesse politiquement bien formée qui est partout, dans toutes les sphères du pays. Mon message à vous est ceci : donnons le meilleur de nous à notre pays. Partout où nous sommes, vivons cette maxime. C’est ainsi que nous arriverons, dans les trente ou quarante prochaines années, à faire naître une nation et à créer un État à la fière allure. Le tribalisme, le népotisme, la mauvaise foi et la course à l’enrichissement personnel sont les maux contre lesquels nous nous sommes insurgés. Les reproduire est pire qu’une malédiction sur nos têtes et ceux de nos enfants. C’est un déni de nous-mêmes.

Trente années plus tard, nous sommes désormais la génération Dougbo, celle qui doit prendre le pouvoir. Mais alors, est-ce pour reproduire la même société que nous dénonçons et que nous désapprouvons ? Mais alors, ce peuple et ce pays peuvent-ils nous faire confiance pour les conduire vers l’espérance de la Renaissance nationale et la prospérité commune ? Chacun d’entre nous doit répondre à ces questions. En lieu et place de nous empêtrer dans de faux débats et fausses querelles.

Ce matin du 4 août 2020, je veux faire un pari que je sais n’est même pas risqué : Oui, Ce peuple et ce pays peuvent nous faire confiance ! Parce que nous avons foi en nous-mêmes et nous avons foi en la destinée prophétique de cette nation. Ensemble, nous l’amènerons à l’accomplissement.

Dieu vous bénisse et bénisse la Côte d’Ivoire et bonne fête de l’indépendance.

Ahipeaud Martial Joseph, PhD
Premier SG de la FESCI
Président de L’UNA-FESCI
Enseignant-Chercheur, Université de Bouaké

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1 réflexion au sujet de « 60 ans de Côte-d’Ivoire: 30 années plus tard la Génération «Dougbo» aux portes du pouvoir dans sa diversité (Dr Martial Ahipeaud) »

  1. Je lis avec effroi

    Je lui ai dit « après que j’aurai fini mon mandat ».

    je veux faire un pari que je sais n’est même pas risqué :

    Ah çaaaaa …génération Fesci dans toute sa splendeur….merci le FPI…merci Koudou Jésus II le retour …..no comment
    Je passais
    Ma salama..azizoul-hakim

    Mantape Ouédraogo.ex-pensionnaire de l’école coranique de SINDOU…

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