Géopolitique et Business: Pourquoi cet empressement de Macron à Beyrouth dévastée ?

Le président français Emmanuel Macron souhaite que Paris prenne «le leadership» pour mobiliser la communauté internationale afin d’aider à reconstruire Beyrouth.

36 heures après la double explosion au port de Beyrouth qui a fait plus d’une centaine de morts et des milliers de blessés, le président français est attendu dans la capitale libanaise ce jeudi. Emmanuel Macron veut « porter un message de fraternité et de solidarité au peuple libanais ». Pourquoi une visite aussi tôt ?

Trois avions ont décollé de France mercredi avec à leurs bords des équipes de secours et du matériel. Un détachement de la sécurité civile composé de 55 personnes et de 15 tonnes de matériel, six tonnes de matériel sanitaire, ainsi qu’une dizaine de médecins urgentistes se sont envolés pour Beyrouth.

Mais le président Emmanuel Macron ne veut pas se contenter de cette aide. Il souhaite que Paris prenne « le leadership » pour mobiliser la communauté internationale afin d’aider à reconstruire Beyrouth, comme l’a expliqué le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

Emmanuel Macron veut s’afficher en première ligne. C’est la raison pour laquelle il se hâte de se rendre dans la capitale dévastée. Premier chef d’État à se rendre au Liban depuis la catastrophe de mardi, il y sera confronté à une situation « apocalyptique », des centaines de milliers de personnes brutalement privées de toit et de ressources et un bilan encore provisoire d’au moins 113 morts et 4000 blessés. Attendu à Beyrouth à midi (9h GMT), il visitera le lieu de la catastrophe, s’entretiendra avec les principaux responsables libanais, dont le président Michel Aoun et le Premier ministre Hassan Diab. Des rencontres qui interviennent deux semaines après la visite à Beyrouth du ministre Jean-Yves Le Drian qui avait durement critiqué les autorités libanaises pour leur passivité dans la gestion de la crise économique. Puis il donnera une conférence de presse vers 18h30 locales avant de rentrer en France.

L’empressement du chef de l’État a été critiqué dans la classe politique française par le chef de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon pour qui cette « visite risque plutôt d’embarrasser et de désorganiser ». « La France est un soutien de toujours du Liban et c’est une crise majeure », se justifie-t-on dans l’entourage du président français.

RFI

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