« Internationale putschiste », Non, la crise au Mali est différente des crises en Côte-d’Ivoire et en Guinée

On en voie qui jubilent depuis l’annonce du coup d’état réussi au Mali, espérant un effet boomerang, une sorte « d’internationale de putschistes », qui emportera les chefs d’État Alassane Ouattara en Côte-d’Ivoire et Alpha Condé en Guinée.

En Côte-d’Ivoire le CNSP malien, Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), rappelle étrangement à certains le CNSP, le Conseil national de salut public du général Guéi Robert et ses « jeunes ». Une parenthèse triste dont ce pays traîne les séquelles jusqu’au jour d’aujourd’hui, 20 années plus tard.

Les Guinéens ont encore en mémoire le triste passage chaotique de Dadis Camara au pouvoir.

Les situations au Mali, en Guinée en Côte-d’Ivoire ne sont pas comparables. En notre connaissance IBK, réélu en 2018 avec plus de 65% des voix pour un second mandat de 5 années n’a jamais dit qu’il rempilait pour un 3e mandat.

L’un des déclencheurs de la crise de plusieurs mois qui a finalement mené au coup d’état, fut l’invalidation par la Cour constitutionnelle malienne, à fin avril de cette année, d’une trentaine de résultats des élections législatives tenues en mars-avril, dont une dizaine était en faveur de la majorité présidentielle d’IBK.

Cette décision qui s’ajoutait au climat d’exaspération entretenu depuis de longues des années par l’instabilité sécuritaire dans le centre et le nord du pays, les attentats djihadistes, le marasme économique et une très importante corruption, a entraîné une série de manifestations pour réclamer le départ du chef de l’État.

Lors de la crise touareg sur l’Azawad en 2012, notre position était qu’il fallait aider les Touareg à avoir leur propre État comme promis par le colon français en 1958, pour espérer avoir une certaine stabilité au Mali actuel [même en créant un état fédéral de deux états]. Personne n’avait pris le soin de tenter de convaincre l’Algérie et la classe dirigeante malienne majoritairement originaire du sud du pays [sous influence française], opposés à un État touareg.

Finalement le Mali qui se retrouve avec des milliers de soldats étrangers sur son sol riche en or, fer, uranium etc, est victime de deux coups d’états, difficiles à comprendre en moins de 10 ans.

Le capitaine Amadou Haya Sanogo avait en 2012 déposé ATT, Toumani Touré, en fin de règne pour des raisons restées floues jusqu’aujourd’hui.

Aucun pays au monde ne peut aller au développement sans la stabilité. À cette allure, le Mali restera longtemps encore parmi les pays les plus pauvres du monde avec le Niger, le Tchad etc. Et l’Europe fermée à l’immigration, les Maliens à la recherche d’une vie meilleure n’auront d’autres choix que se tourner vers les voisins africains qui, eux-mêmes ont leur propres contradictions socio-politiques internes à gérer.

Ben Mathieu Ismaël Bangali

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