Vatican/Côte-d’Ivoire: Ouloto porte un message « d’excuses » de Ouattara au Pape François (affaire Adjoumani)

Le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara a annoncé hier avoir envoyé une délégation rencontrée le Pape François à Rome, suite au scandale récemment créé par la sortie médiatisée d’un groupe de ministres conduit par Adjoumani dans l’enceinte de la Cathédrale Saint Paul d’Abidjan.

La délégation était conduite par la ministre Anne Ouleto, demi-sœur biologique du Père Cyprien Ahouré qui officiait en 2010/2011 à la mission catholique de Duékoué.

La délégation avait pour mission d’expliquer au Pape le sens du 3e mandat de Ouattara. Surtout, après la sortie de l’Archevêque d’Abidjan, monseigneur Kutwa, qui niait la nécessité d’un nouveau mandat pour Ouattara, après ses mandats de de 2010 et 2015.

Ouloto et sa suite ont aussi présenté les excuses du Chef de l’État à sa Sainteté le pape, après la violation de la cathédrale d’Abidjan par Adjoumani, Anoblé et Co.

Ivory Coast president Alassane Ouattara (R) shakes hand with Abidjan’s cardinal Jean-Pierre Kutwa (L) after a meeting with the country’s bishops on February 19, 2020 at the presidential palace in Abidjan focused on social issues after bishops raised concerns following January 2020 presidential elections. (Photo by SIA KAMBOU / AFP)

Ouloto, porteuse d’un message de Ouattara au Pape François

Serge Alain KOFFI

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a affirmé jeudi à Bongouanou (centre-est) qu’il avait “envoyé la semaine dernière à Rome’’ sa ministre de l’Assainissement et de la Salubrité, Anne Désirée Ouloto “pour porter un message’’ au Pape François, sans en révéler sa teneur.

“J’ai envoyé Anne Ouloto la semaine dernière à Rome pour porter un message’’ au Pape, a affirmé M Ouattara, sans autres précisions, lors d’une rencontre avec les cadres, élus, guides religieux et chefs traditionnels de la région du Moronou, où il est en visite d’Etat depuis mercredi.

Cette sortie du président de la République intervient dix jours après que l’archevêque d’Abidjan Mgr Jean-Pierre Kutwa s’est publiquement inquiété de la montée des tensions à l’approche de l’élection présidentielle du 31 octobre.

Dans une déclaration lue face à la presse à la cathédrale Saint-Paul d’Abidjan le 31 aout,, le cardinal Jean-Pierre Kutwa avait estimé que le président sortant, candidat à un troisième mandat contesté, ne devrait pas se représenter.

“La candidature [du président Ouattara] à ces prochaines élections n’est pas nécessaire à mon humble avis’’, avait-il déclaré, déclenchant ainsi les critiques des partisans du chef de l’Etat à son encontre.

Deux jours après, le porte-parole du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti présidentiel) Kobenan Kouassi Adjoumani est allé sur le parvis de la même cathédrale répondre au prélat par une déclaration face à la presse, qui a suscité une vague d’indignations.

« De l’humble avis de très nombreux ivoiriens », la candidature de M. Ouattara « est la plus même de garantir la paix », a réagi M. Adjoumani, qui a également invité le cardinal à être “rassembleur’’ en laissant “le peuple de Côte d’Ivoire, juger in fine de l’opportunité de l’ensemble des candidatures’’.

Dans son discours face aux cadres, élus, guides religieux et chefs traditionnels de la région du Moronou, le président de la République est revenu sur les raisons de sa décision d’être candidat après avoir annoncé auparavant qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat.

L’opposition juge sa candidature anticonstitutionnelle en expliquant que la constitution de 2016 limite à deux le nombre de mandats présidentiels.

M. Ouattara estime quant à lui, que la nouvelle constitution, adoptée par référendum en 2016, soit un an après sa réélection pour un deuxième mandat, remet les compteurs à zéro et lui donne la possibilité d’être de nouveau candidat.

A l’appel de quelques organisations de la société civile et de l’opposition, des manifestations de protestation contre cette candidature, avaient été organisées en août dans plusieurs villes du pays, dégénérant en violences dans certaines localités, notamment à Divo (centre-ouest), Bonoua (Sud-est) et Daoukoro (centre-est), où une dizaine de morts avaient été enregistrés.

“Laissons au peuple le choix de son président’’, a réaffirmé M. Ouattra, qui a “supplié les chefs politiques d’arrêter d’utiliser les jeunes’’ dans les manifestations de rue.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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