Sciences et innovations en Côte-d’Ivoire: 10 chercheurs reçoivent 193 millions pour des projets

L’appel du ministre Diawara au secteur privé ivoirien

Pour sa première session de l’année 2020, le Fonds pour la science, la technologie et l’innovation (Fonsti) a remis jeudi dernier près de 193 millions de FCFA à dix chercheurs ivoiriens. Leurs projets ont été sélectionnés parmi 53 dossiers jugés conformes par le conseil scientifique du Fonsti.

Les dix lauréats ont été invités pendant la cérémonie de remise des chèques à présenter leurs projets en leur originalité et impact qui ont retenu l’attention du jury.

Les projets sélectionnés qui vont être valorisés à travers ce financement sont de différents domaines. Sciences de la santé, sciences de la terre, Agriculture et sécurité alimentaire, lettres, langues, arts, sciences humaines et sociales. Ainsi à titre d’exemple, Dr Tiémélé Deless du Centre suisse de recherche scientifique (Csrs) a présenté un projet visant à protéger la banane plantain contre l’attaque du charançon, un insecte qui nuit gravement à la production de cette denrée alimentaire. Son projet a obtenu un financement de 13 millions de FCFA. Le plus gros montant a été attribué à Dr Zoué Lessoy Yves de l’Université Houphouët-Boigny. 34 millions de FCFA. Il se propose de valoriser la mangue non exportée en produits dérivés par la conservation et la transformation durables.

Au regard des contenus des projets aussi intéressants que viables, le ministre de l’Enseignement supérieur, lui-même universitaire, a félicité et encouragé les lauréats à conduire à terme leur trouvaille avec les financements octroyés. « Le soutien du Fonsti au développement de la recherche scientifique est important pour nous, parce que celle-ci a efficacement contribué au développement économique de la Côte d’Ivoire notamment dans le secteur agricole », a-t-il souligné. Puis de promettre que les financements du Fonsti devront à terme corriger les faiblesses de l’économie ivoirienne telles que relevées par la Banque mondiale dans son 6e rapport annuel. A savoir que le retard technologique et la faiblesse de l’innovation dans le secteur privé constituent des obstacles majeurs au développement. Il a reconnu que 0,35 % du Pib consacré à la recherche développement est minime, encore loin du 1% recommandé par l’Union africaine et comparé à des pays comme Israël et la Corée du Sud qui y consacrent respectivement 5 % et 4,3 % de leur Pib. Mais, pour corriger ce retard, il estime que le secteur privé doit jouer sa partition comme cela se fait dans les pays cités plus haut. « Le secteur privé est donc au cœur du cercle vertueux (financement-recherche-entreprise-financement) que nous voulons instaurer en Côte d’Ivoire et qui viendrait en complément des efforts de l’Etat », a-t-il éclairé.

Dans un échange avec la presse, Adama Diawara a donné sa position sur la menace de certains enseignants-chercheurs qui projettent une grève pour primes de recherche impayées. Pour le ministre, depuis l’avènement d’Alassane Ouattara, les primes de recherche ont augmenté jusqu’à 250 % et il n’y a pas mieux. S’il estime que ces grévistes sont des insatiables, il les invite par contre à considérer d’abord ces efforts du gouvernement qui ne peut donner que ce qu’il a. il les invite également à la patience, relevant au passage que la pandémie du Covid 19 a amené l’Etat à amputer le budget de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de 18 milliards de FCFA.

Quant au secrétaire général du Fonsti, Dr Sangaré Yaya, il a souligné que ce fonds est important pour le développement de la Côte d’Ivoire. « Le Fonsti ambitionne d’être le soutien principal du savoir », a-t-il dit optimiste et fondant son espoir sur le bouclage total du budget estimé à 5 milliards de FCFA.

Ce budget est destiné, selon une note d’information, à financer aussi bien des programmes nationaux de recherche qu’à renforcer les capacités des chercheurs, entre autres activités.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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