Côte-d’Ivoire: Les avocats de Soro veulent des « sanctions » contre ceux qui « s’opposent » aux arrêts de la CADHP

Manuella YAPI

Les avocats de l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, ont demandé vendredi des « sanctions ciblées » contre tous ceux qui s’ »opposent » en Côte d’Ivoire à l’application des arrêts de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) ordonnant entre autres la suspension des poursuites contre leur client et ses proches, dans un communiqué.

« Le Collectif des avocats en appelle à la coopération judiciaire internationale, afin de faire respecter les décisions de la CADHP, notamment en infligeant des sanctions ciblées à tous ceux qui s’y opposent en Côte d’Ivoire, comme cela a été déjà fait pour de nombreux pays », a écrit Maître Affoussiata Bamba Lamine, dénonçant des « actes et pratiques attentatoires aux droits de l’homme ».

Ce communiqué fait suite à la conférence de presse organisée mardi par le procureur de la République d’Abidjan, Richard Adou, relative aux procédures judiciaires engagées contre M. Soro et ses proches depuis fin décembre 2019.

Selon le procureur, une « information judiciaire a démontré indubitablement (la) participation active » de Guillaume Soro et 19 de ses proches (dont ses frères Simon et Rigobert, son directeur de protocole Souleymane Kamaraté dit Soul To Soul, Mme Bamba Lamine, le député Alain Lobognon) « dans la commission des faits de complot contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national ».

Rappelant que des personnes « incriminées » par Richard Adou, à savoir Me Affoussiata Bamba Lamine, le député Issiaka Fofana et Moussa Touré (directeur de la communication de M. Soro) « n’ont jamais été inculpées, ni convoquées, ni même entendues par un quelconque magistrat instructeur », le collectif a estimé que « renvoyer en police correctionnelle, des personnes tierces à la procédure d’instruction, démontre le caractère inique, illégal et politique de ce réquisitoire définitif ».

Selon ces avocats, M. Adou, qui est une « télécommande » du « pouvoir d’Abidjan », ne « pouvait en aucun cas tenir légalement et légitimement de tels propos en matière d’instruction judiciaire, surtout avant la clôture d’une telle procédure par une ordonnance du juge d’instruction et l’épuisement des voies de recours ».

Le 22 avril, la CADHP a ordonné à l’Etat de Côte d’Ivoire de surseoir à l’exécution des mandats d’arrêt émis contre Guillaume Soro (en exil à Paris) et ses proches.

Les 20 personnes poursuivies pour complot et atteinte contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national encourent la prison à perpétuité.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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