Côte-d’Ivoire: Ouattara dans un nord qui savoure ses infrastructures loin du tumulte d’Abidjan

Loin du tumulte d’Abidjan, loin des récriminations de l’opposition qui n’en finit pas de réclamer son retrait de la course au fauteuil après deux mandats, Alassane Ouattara a choisi de visiter son fief du Nord. Dans ce qui lui sert de précarré incontesté, il inaugure ici des réalisations, il visite là des familles alliées. En cette période qui n’est pas celle très fastes d’avant l’élection présidentielle de 2015 qui était gagnée d’avance, il a besoin de cette chaleur et de l’enthousiasme de ces populations pour se requinquer le moral.

Après Odienné vendredi, il a foulé le sol de Ferkessedougou ce samedi 10 octobre 2020 après une escale de quelques minutes à Sinematiali, aux portes de la région du Tchologo où il a inauguré la voirie urbaine mise à neuf.

A Ferké, chez celui qui est devenu son redoutable adversaire, Guillaume Soro, l’accueil était des plus simples. Ce n’était pas la mobilisation des grands jours de visite d’état. Peu de personnes étaient amassées aux abords de la voie triomphale construite par ses soins. On eût dit que les populations manifestaient une certaine indifférence hormis les élèves de toutes les écoles de la ville envoyés en renfort par leurs enseignants. Quelques personnes ont accouru quand les grands bruits d’aéronefs (un hélicoptère présidentiel et deux MI24 de l’armée) ont commencé à déchirer le ciel.

L’étape de Ferké a duré moins de 15 minutes, sans discours mais une déclaration à la presse. Il a inauguré la nouvelle voie reliant Ferké la capitale du Tchologo à sa ville d’origine Kong. Une voie longue de 121 km et construit par le magnat burkinabé du Btp, Bonkoungou Mamadou avec qui Alassane Ouattara a coupé le ruban symbolique.

Il s’est aussitôt retiré après s’être adressé aux journalistes ivoiriens présents.

On le sentait quelque peu émoussé de par l’expression du visage masqué. Mais il n’avait pas l’air de quelqu’un prêt à abdiquer, à rechigner à la tâche. Ouattara tient la barre et veut aller jusqu’au bout.
Face aux sons qui lui parviennent d’Abidjan, il reste zen. Même quand son ancien directeur de cabinet, confident et ancien ministre des Affaires étrangères le tance à travers une charge d’une rare virulence, Ouattara reste cocus sur son objectif général : s’octroyer ce 3e mandat et rester encore 5 ans au pouvoir.

Marcel Amon Tanoh aurait demandé à Ouattara de « nous rendre notre pays » et justifié qu’un ivoirien ne peut pas faire aux ivoiriens ce que fait M. Ouattara. Quand des gens autrefois réservés et aux ventres profonds s’adonnent à une telle attaque, on ne peut se convaincre que ce pays est sur la voie de la paix.

Mais si Abidjan bouillonne ainsi, de l’autre côté, sur les terres septentrionales du pays, les choses sont plutôt calmes. De Bouaké à Ferké en passant par Katiola, Kanawolo, Tafiré, N’golodougou, Tiendrakaha et les autres Kaha (villages) dépassés, c’était l’ambiance habituelle. Des populations préoccupées à chercher le pain du jour. Elles voient du bitume renouvelé sur leurs routes. Ils ne demandent pas mieux. Pour ces ostracisés de la rébellion qu’ils ont supportée pendant dix ans, Alassane peut faire, trois mandats, quatre mandats ou même rester président à vie. Il ne faut pas compter sur eux pour descendre sur Abidjan et réclamer le départ de celui qu’ils considèrent comme leur bienfaiteur.

SD à Korhogo
sdebailly@yahoo.fr

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1 réflexion au sujet de « Côte-d’Ivoire: Ouattara dans un nord qui savoure ses infrastructures loin du tumulte d’Abidjan »

  1. ===== AIX ESPECES HUMAINES COMME LES OPPOSANTS DE LA 25e HEURE =======

    Il convient de rappeller le juste mot de Hyacinthe de Charencey :

    « …Les défauts de notre bienfaiteur nous servent plus souvent de prétexte pour lui refuser notre reconnaissance que de motif pour repousser ses bienfaits…. ».

    Qu’ils soient Tanohisés ou Toikeisseux ! Ou tout simplement Bédieux.

    Une citation que les ingrats devraient TRES longtemps.

    ======= NANKAMA ======

    Un NANKAMA ne peut être étymologiquement l’oeuvre de ceux qui bénéficient de ses œuvres ni.seulement le fruit de leurs ardents prières. En vérité il est à la croisée de deux avec à la clé la main invisible du Hasard. Or « Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito » aurait admis Albert Einstein lui même.

    NANKAMA est donc un don de Dieu au sens Einteinien du terme !

    Sommes nous donc de ce peuple qui rougit de reconnaître le don de Dieu ?

    Il en est hélas parmi nous. Goswin de Stassart dira pour ceux là :

     » Quelque obligation qu’on ait au hasard, on rougit d’en convenir. C’est, de tous les bienfaiteurs, celui qui fait le plus d’ingrats… ».

    Mon cher @SD tu as fait LE BON CONSTAT !

    Un bienfaiteur comme ADO est La Main Invisible de Dieu pour le peuple réel ! Ce peuple sait d’où il vient et combien a été longue la marche pour atteindre le niveau de progrès social dans lequel il baigne aujourd’hui.

    Alors Président pendant DEUX RÉPUBLIQUES et éventuellement 20 ans aux commandes, peu lui importera effectivement. Tant que le rythme de la transformation sociale VISIBLE suit. Le bon vieux sens paysan…

    Demande au peuple de Biankouma à Sipilou pourquoi il prie ardemment pour que ADO rempile. Lui qui attend le bitume depuis l’indépendance. Et qui le sent en route !!!

    Ces braves populations du Nord de l’Ouest du Centre, du Sud comme de l’Est ne peuvent plus se contenter des leurres de politiciens d’Abidjan dont certains n’ont jamais mis les pieds à Gbeleban ou à Yorodougou !

    Qu’ils s’empilent donc à deux millions ou 50 mille dans un stade de football, pour une sempiternelle orgie verbale oû l’ingratitude chemine avec la mauvaise foi, cela indiffèrera toujours LE PEUPLE REEL.

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