Grève de la Fesci Côte-d’Ivoire: « Les frais Coges sans fondements ont été supprimés dans ma commune » (Assalé Tiemoko, maire de Tiassalé)

Assalé Tiemoko

Cette affaire de frais annexes et cotisations COGES.

Les maires et les présidents de conseils régionaux sont les présidents des assemblées générales de tous les COGES des écoles primaires, préscolaires et secondaires publiques sur leur territoire.

À ce titre, les maires et les présidents de conseils régionaux ayant par la loi de 2003 portant transfert de compétences de l’état aux collectivités (Art 15), la gestion des écoles et la construction des classes, aucune cotisation exceptionnelle ne peut être levée par les COGES sans l’accord des maires et présidents de conseils régionaux.

Le problème est que les subventions en fonctionnement et en investissement ne venant pas à temps et souvent viennent amputés de 15 à 30%, les élus locaux ont un peu abandonné l’école, laissant les parents d’élèves face aux bureaux des COGES qui sont obligés de lever des cotisations qui, dans les faits, finissent dans des poches sombres et ne servent en rien au bon fonctionnement de l’école.

Mais avec du courage et une volonté d’exercer pleinement leurs compétences reçues et, avec un peu d’imagination aussi, les élus locaux peuvent aider à régler cette affaire de cotisations exceptionnelles qui plombe l’école.

À Tiassalé, j’ai pris un an pour faire l’audit des cotisations levées dans l’ensemble des écoles primaires et maternelles de ma commune sur la période de 2016 à 2019.

J’ai tout compris après ça et j’ai décidé de prendre mes responsabilités.

Les frais sans fondements ont été supprimés.

Ceux qui servaient à acheter le matériel didactique et qui sont nécessaires, ont été imputés au budget de la commune.

Résultat, il n’ya plus à Tiassalé, dans les écoles primaires et maternelles, ni cotisations COGES ni frais annexes.

Aujourd’hui, alors que les enseignants n’avaient qu’une boîte de craie par trimestre malgré les cotisations et frais annexes, après la suppression, ils ont trois boîtes de craie pour un trimestre et tous les 25 directeurs vont recevoir la semaine prochaine, chacun un ordinateur portable et une imprimante, ce qui mettra fin aux cotisation pour compositions.

Au total, c’est la somme de 7500 f par enfant de CM2 et de 5000f par enfants de CP1 au CM1, que les parents des 5 à 10 mille élèves du primaire de ma commune, ne payeront plus. Il s’agit non pas d’une décision conjoncturelle mais structurelle avec une délibération des conseillers municipaux.

L’école primaire à Tiassalé est désormais entièrement gratuite.

Au plan national, on peut réfléchir avec des formules adaptées et avec l’appui de l’Etat, pour rendre l’école gratuite, en tout cas au primaire.

Je le répète. Depuis 2003, la gestion des écoles primaires et des collèges, relève entièrement de la compétence des maires et des présidents de conseils régionaux.

Mais le ministère de l’éducation nationale, depuis le vote de cette loi, continue d’entretenir la confusion et de créer des problèmes à l’école.
Il suffirait que les élus locaux partout, décident de s’approprier fermement cette compétence transférée pour que l’arbitrage soit fait et que le ministère recule.
En tout cas à Tiassalé, je ne vois pas qui peut prendre un arrêté pour m’arracher une compétence que la loi m’a transférée et donc je ne peux pas accepter de cotisations dans les écoles placées sur mon territoire. J’ai la loi avec moi et le soutien unanime de tous les parents d’élèves.

Commentaires Facebook