Dabou Côte-d’Ivoire: 9 morts et 41 blessés dans les affrontements d’hier « situation revenue à la normale » (Police)

Point de situation de crise Inter communautaire à Dabou

Hvrc de ce que ce jour 21/10/2020, aux environs de 08h15mn, avons été informé téléphoniquement par des riverains du quartier Wrod- extension de ce que leur quartier serait la cible d’une attaque à l’arme à feu orchestrée par des jeunes venus de Débrimou (Dabou) qui aurait fait de nombreux blessés et des morts. Sommes aussitôt transportés sur les lieux aux fins de constatations. Y étant, avons entendu des coups de feu des fusils de calibre 12mm provenant des tireurs embusqués dans la plantation d’hévéa situé entre le carrefour menant au quartier Mangorotou et le village de Débrimou.

Sur les lieux avons constaté un blessé à l’arme blanche (machette) mal en point. Il est de race noire, âgé d’une quarantaine d’années, ayant une entaille profonde au bras droit et au tibia gauche et baignant dans une marre de sang. Les pompiers civils sollicités, l’ont transporté à l’hôpital Général de Dabou où il succombera à ses blessures. Il n’a pas pu être identifié faute de pièce d’identité. Les jeunes du quartier de Mangorotou armés de gourdins et d’armes blanches ont ajouté que beaucoup de blessés ont été conduits à l’hôpital Général de Dabou.

Nous nous y sommes rendus afin de vérifier cette information. Sur place, avons vu des individus au nombre de 40 victimes de cette attaque dont au total 28 blessés par balles (chevrotines) et 12 blessés par armes blanches (couteaux ou machettes). Précisons que leurs vies ne sont pas en danger.

Par ailleurs, aux environs de 15h16mn, un jeune a été agressé à son domicile sis au quartier Dix villas de Dabou par des inconnus armés d’armes blanches. Il a eu la main gauche presque tranchée. Il a été évacué à l’Hôpital Méthodiste de Dabou où les médecins s’attellent à rattraper cette main. Néanmoins, sa vie n’est pas en danger. Il s’agit du sieur JULIOS ALAGBÉ, 45 ans, béninois, domicilié au quartier Dix villas, sans autres précisions. (Ci-joint la lités des blessés)

En outre, comme point partiel, l’on dénombre 41 blessés et 08 décèdés au cours de cette journée suite à cette attaque entre communautés autochtones, allochtones et allogènes de Dabou. Précisons que ces corps sont présentement conservés à la Morgue de Dabou. Il s’agit de :

1- M. KONATE BEH, 65 ans, ivoirien, retraité, domicilié à Wrod-extension, sans autres précisions qui a été égorgé à son domicile par des inconnus armés d’armes blanches;
2- M. MELESS Adou Péniel, une quarantaine d’années dont le crâne a été fracturé sur la voie de Débrimou.
3- M. MAMADOU DIALLO, 66 ans, burkinabé, sans autres précisions.
4-M. SAWADOGO Hach KONAN, 36 ans, ivoirien, sans autres précisions ;
5-DÉGBA AIMÉ, 38 ans, ivoirien, sans autres précisions.

Par faute de pièce d’identité, les autres corps n’ont pu être identifiés.

Suite à cette attaque, les jeunes de la ville de Dabou ont décidé d’en découdre avec ceux des villages adjoukrous environnants qui ont fait une descente armée et en grand nombre sur ladite ville. L’intervention de la Police et de la Gendarmerie venues en renfort a permis de rétablir l’ordre public. La circulation est redevenue normale à 16h.

Une information a été ouverte sous OP n° 3474/PU-DAB du 21/10/2020 à 16h45mn.

Compte rendu à toutes fins utiles.

Présidentielle en Côte d’Ivoire: à Dabou, l’inquiétante montée des tensions

A l’approche de la présidentielle en Côte d’Ivoire, la ville de Dabou, à l’ouest d’Abidjan, a connu ces deux derniers jours l’un des épisodes les plus meurtriers depuis le début de la contestation contre la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat, avec des violences qui ont fait au moins sept morts et des dizaines de blessés.
Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto

D’importants renforts de gendarmerie sont arrivés ce mercredi d’Abidjan pour tenter de rétablir le calme à Dabou, théâtre d’affrontements et de pillages. Des tirs d’armes automatiques ont même été entendus. La ville a connu depuis le début de la semaine une inquiétante montée en tension.

Lundi, des barricades ont été érigées et quelques échauffourées ont été signalées. Mais un cap a été franchi le lendemain avec la mort d’au moins trois personnes. Parmi elles, un jeune homme d’une vingtaine d’années tué à la machette dans le village de Kpass en périphérie de Dabou, par des individus qui venaient de piller une ferme et poursuivaient leur équipée destructrice. « On a beaucoup d’infiltration de jeunes délinquants qui sont tous sortis des fumoirs. Ils attaquent, ils volent, ils pillent », commente le maire de Dabou, Jean-Claude Yede Niangne.

Ce mercredi, des jeunes des villages alentours sont montés à l’assaut de quartiers malinkés dans ce qui ressemblait à des opérations de représailles. En fin de journée, les autorités dénombraient au moins quatre nouveaux décès, pour un total de sept morts et de dizaines de blessés lors des dernières 48 heures.

Pour le préfet de Dabou, des éléments inconnus, pour certains armés de kalachnikovs et bien formés, sont venus attiser le conflit. « Initialement une banale confrontation politique entre tenants du pouvoir et de l’opposition s’est muée en un conflit entre Dioulas et Adioukrous. Mais nous sommes convaincus qu’une milice bien armée a voulu récupérer cette confrontation », estime Remi Nzi Kanga. « D’où viennent-ils ? Je ne saurais le dire », se désole le préfet.