Éburnie: Ouattara, Bédié «en nouveaux amoureux», promettent s’appeler et se voir régulièrement pour la paix

Bédié et Ouattara se sont rencontrés à Abidjan mercredi

Les deux alliés devenus par la suite ennemis ont accepté de se voir face à face à l’hôtel du Golf à Abidjan

« C’était une première rencontre pour briser la glace et rétablir la confiance », a déclaré M. Ouattara, au terme de l’entrevue qui a duré une quarantaine de minutes à l’hôtel du Golf.

La paix est la chose la plus chère à tous les deux et à tous les Ivoiriens et nous avons décidé d’œuvrer pour qu’il en soit ainsi » a t-il ajouté.

Henri Konan Bédié pour sa part qui a indiqué, « Nous avons pu briser le mur de glace et le mur de silence ».

« Nous allons dans les jours et semaines à venir continuer à nous téléphoner et à nous rencontrer pour qu’enfin le pays soit ce qu’il était avant », a poursuivi M. Bédié.

Les deux personnalités se boudent depuis que le président Ouattara a décidé de se présenter pour un troisième mandat.

L’opposition qui conteste la réélection de M. Ouattara a proclamé un régime de « transition » dirigé par M. Bédié.

Elle a lancé une campagne de « désobéissance civile » et boycotté le scrutin présidentiel du 31 octobre.

Les manifestations de l’opposition à travers la Côte d’Ivoire ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre.

Selon des chiffres fournis par le gouvernement ivoirien mercredi, depuis le 10 août, le bilan total des troubles s’établit à 85 morts et 484 blessés.

BBC Afrique

Côte d’Ivoire: Première rencontre entre Alassane Ouattara et Henri Bédié depuis le début de la crise politique

Les deux hommes se sont entretenus une quarantaine de minutes, mercredi, à l’hôtel du Golf à Abidjan. Une entrevue qui a permis, selon eux, de « briser la glace ».

Le président Alassane Dramane Ouattara, réélu à la tête de la Côte d’Ivoire pour un troisième mandat controversé, et son principal opposant l’ex-président Henri Konan Bédié ont « brisé la glace » lors de leur rencontre mercredi 11 novembre dans la capitale Abidjan, destinée à apaiser les violences électorales meurtrières dans le pays.

« C’était une première rencontre pour (…) rétablir la confiance », a déclaré M. Ouattara, au terme de l’entrevue qui a duré une quarantaine de minutes à l’hôtel du Golf, un lieu déjà symbolique des crises politiques en Côte d’Ivoire. « Nous avons pu briser (…) le mur de silence », a renchéri M. Bédié.

Ils ont promis d’autres entrevues à venir, lors d’un bref point de presse commun dans le hall de l’établissement. « Nous allons dans les jours et semaines à venir continuer à nous téléphoner et à nous rencontrer pour qu’enfin le pays soit ce qu’il était avant », a promis M. Bédié. « La paix est la chose la plus chère à tous les deux et à tous les Ivoiriens et nous avons décidé d’œuvrer pour qu’il en soit ainsi », a assuré le président Ouattara.

La Côte d’Ivoire est secouée depuis trois mois par des violences électorales qui ont fait 85 morts et près de 500 blessés. Il s’agissait de la première rencontre entre les deux hommes depuis l’élection présidentielle du 31 octobre, boycottée par l’opposition, qui n’en reconnaît pas les résultats − et depuis août 2018, après la rupture politique entre ces deux alliés.

Crainte d’une escalade des violences
C’est dans le même hôtel du Golf que M. Ouattara, qui venait d’être élu président pour la première fois, s’était installé avec son gouvernement et ses alliés de l’époque, dont Henri Konan Bédié, lors de la crise de 2010-2011 qui l’opposait à Laurent Gbagbo, ce dernier refusant de reconnaître sa défaite.

La crainte d’une escalade des violences reste présente en Côte d’Ivoire, dix ans après cette crise qui avait fait 3 000 morts, ainsi que 300 000 réfugiés et un million de déplacés internes, selon l’Organisation des Nations unies (ONU).

L’opposition conteste la réélection de M. Ouattara pour un troisième mandat, qu’elle juge inconstitutionnel. Elle avait lancé une campagne de « désobéissance civile », puis proclamé dans la foulée du scrutin un « Conseil national de transition » censé le remplacer. Plusieurs de ses chefs de file, dont son porte-parole, l’ancien premier ministre Pascal Affi N’Guessan, ont été arrêtés. D’autres sont bloqués à leur domicile par les forces de l’ordre.

Plus de 8 000 personnes ont fui vers les pays voisins, principalement le Liberia, a rapporté mardi l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Alternativement rivaux, puis alliés, puis à nouveau rivaux, M. Ouattara, 78 ans, et M. Bédié, 86 ans, dominent la vie politique ivoirienne depuis près de trente ans. Tous deux se réclament de l’héritage du président Félix Houphouët-Boigny, le « père de l’indépendance ».

Le Monde avec AFP

Commentaires Facebook